Protection biologique intégrée - tomates sous serres, comment réduire les pesticides ?
Pierre et Laurent Diot cultivent trois hectares de tomates grappes sous serre à Mordelles près de Rennes. Elles sont ensuite commercialisées par la coopérative Solarenn, sous la marque « tomates de France », une charte de qualité qui exige la pratique d’une « protection biologique intégrée » (PBI). La PBI est une méthode qui s'est généralisée en culture de tomates et permet de réduire l'emploi des pesticides jusqu'à 90%.
La tomate hors-sol est cultivée sur un substrat pour des raisons sanitaires. Ce type de culture permet de s'affranchir des traitements chimiques employés contre les maladies du sol. Il est important de signaler que c'est la variété qui détermine les caractères gustatifs de la tomate et non le mode de culture.
La PBI consiste à utiliser différents moyens de lutte contre les bio-agresseur et la lutte chimique seulement en dernier recours. Parmi ces moyens de lutte, la lutte biologique repose sur l'introduction de prédateurs naturels (auxiliaires) aux insectes nuisibles.
La « mouche blanche » (aleurode) est le principal ennemi du producteur de tomates, elle noircit les feuilles et détruit l’ensemble de la récolte. « Nous avons vu ce qui se pratique en Hollande, grands producteurs de tomates », expliquent le père et le fils « Et nous avons réintroduit des insectes prédateurs (encarsia formosa, Macrolophus -ndlr) de la mouche blanche, ainsi que des bourdons comme pollinisateurs.
En effet, des plaquettes de pupes d'Encarsia sont disposées sur les plants de tomates 2 à 3 semaines après réception des plants. Les pupes d'Encarsia vont alors chercher à prédater les larves de la mouche blanche. La PBI coute plus cher qu'une protection entièrement chimique mais cette méthode est un choix de protection de l'environnement et de satisfaction pour le consommateur.