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dephyferme

DEPHY polyculture élevage Terres Froides 38

Grandes cultures / Polyculture-élevage Céréales à paille Colza Cultures fourragères / Prairies Maïs grain / Sorgho
Autonomie alimentaire
Désherbage mécanique/thermique
Diversification et allongement de la rotation
Année de publication 2019
  (mis à jour le 18 avr 2024)
Carte d’identité du groupe
Vers plus d'autonomie alimentaire avec moins de phytos
Structure de l'ingénieur réseau
Chambre d' Agriculture de l'Isère
Nom de l'ingénieur réseau
Elisabeth JACQUET
Date d'entrée dans le réseau
2011
10
Nombre d'agriculteurs dans le groupe.
Présentation du groupe

Le groupe créé en 2010-2011 à cheval sur Isère et Ain s'était remodelé en 2016 en se recentrant sur le secteur «Terres froides »  au Nord de l'Isère. Le groupe 2022 renouvelé pour moitié reste localisé sur le même secteur, avec 6 nouveaux agriculteurs suite au retrait d'exploitations présentes depuis le début. Il réunit 10 exploitations en polyculture-élevage bovin lait, viande ou multi-élevages, dont une ferme de lycée agricole. La plupart pratiquent la vente directe ou exploitent sur des zones à enjeu qualité de l’eau. La réduction des produits phytosanitaires est donc un enjeu fort et une question au coeur des échanges avec les consommateurs et autres acteurs locaux. Les agriculteurs cherchent à concilier l’objectif de réduction ou de bas niveau d’utilisation des produits phytosanitaires avec la rentabilité de l’exploitation, la main d’oeuvre disponible, l’autonomie alimentaire des élevages. L’introduction de productions fourragères de type luzerne, méteils… dans les systèmes de culture est l’un des leviers utilisés.

 

Cultures principales : maïs, céréales, luzerne, prairies

Spécificités du groupe : zones à enjeux qualité de l'eau

Lycées partenaires : lycée agricole de la Côte St André

Partenariats locaux : autres groupes DEPHY : Adabio, Chambre d'agriculture ; groupes 30000

Le regard de l'ingénieur réseau :

Dans un contexte difficile de l'élevage, les agriculteurs du groupe restent tournés vers l'avenir, avec souvent des structures sociétaires intégrant des jeunes installés. Ils mettent en oeuvre diverses stratégies orientées vers la diversification,  l'augmentation de la valeur ajoutée (transformation, vente directe, lait avec IGP, blés de qualité, certification HVE….), la réduction des intrants et la recherche d'autonomie.

Ces stratégies, pleinement cohérentes avec un objectif de réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires, sont aussi gourmandes en temps de travail, laissant parfois peu de disponibilité aux éleveurs pour l'observation et le suivi rapproché des cultures.

Malgré des profils mixtes en terme d'utilisation actuelle des produits phytosanitaires - 2/3 de systèmes économes à très économes, 1/3 de systèmes en transition à IFT moyens - tous ont conscience de la demande sociétale de réduction des phytos. Beaucoup exploitent sur des zones à  enjeux eau et certains se sont engagés dans des mesure contractuelle de réduction.

Ils souhaitent pouvoir transmettre une image positive de leur métier et de leurs pratiques auprès du grand public, tout en en tirant un revenu correct.

Les visites et échanges entre agriculteurs sont l'un des principaux attraits de la démarche DEPHY pour les accompagner dans leurs évolutions.

Vers plus d'autonomie avec moins de produits phytosanitaires

Les éleveurs du groupe se sont accordés pour orienter leur réflexion sur l'évolution de leurs système et pratiques vers la sécurisation de leurs résultats économiques et de l'alimentation des élevages avec moins de produits phytosanitaires :

  • Augmenter l'autonomie alimentaire en réfléchissant l'évolution des systèmes en lien avec l'alimentation du troupeau

  • Développer les légumineuses (luzerne, méteil, ...) dans la rotation pour plus d'autonomie protéique

  • Diversifier l'assolement sur les exploitations en allongeant les rotations

Autres thématiques travaillées par le groupe et pistes innovantes explorées collectivement :

  • Désherber mécaniquement

  • Développer et valoriser les couverts et dérobées

  • Limiter les adventices en adaptant le travail du sol (faux semis, réduction du labour...)

  • Maintenir les performances économiques

Résultats du groupe 

     Le groupe ayant été fortement renouvelé (6 exploitations sur 10 entrées en 2022) il est encore tôt pour analyser les résultats du groupe actuel. Un bilan intermédiaire de l'évolution des IFT pourra être établi en 2025.

Bilan sur les 10 exploitations engagées de 2016 à 2021 :

Méteil
6 exploitations sur 10 cultivent du méteil, sans intervention phytosanitaire
Herse étrille
8 exploitations sur 10 pratiquent ou testent le désherbage mécanique

Les IFT :

Entre 2016 et 2021, les IFT moyens des systèmes suivis ont baissé d'environ 25% pour l'IFT total et 15% pour l'IFT herbicide.

L'évolution de l'IFT moyen du groupe actuel (6 exploitations entrées en 2010 et 4 en 2016) résulte de trajectoires individuelles très diverses :

  • une baisse significative et durable pour certains : rapide suite au passage en agriculture biologique (1 exploitation en 2012) ou à l'introduction réussie de désherbage mécanique, ou progressive jusqu'à -50% avec la combinaison de différents leviers annuels ou pluriannuels ;
  • des fluctuations interannuelles : selon les conditions de l'année, la part de cultures à IFT plus élevé, les essais de changement de cultures ou de pratiques avec des réussites variables ;
  • des hausses transitoires d' IFT dans des phases de forte évolution du système de cultures, mais avec une baisse sur le long terme ;
  • une augmentation pour quelques exploitations : elle résulte parfois d'une réduction de la main d'oeuvre disponible (arrêt du désherbage mécanique, pas de temps pour l'observation des cultures, traitements de précaution par crainte de ne pouvoir intervenir à temps...), avec des seuils de tolérance aux attaques de bioagresseurs variables.

Perspectives : conversion en agriculture biologique en réflexion sur 3 exploitations (1 en cours ).

 

Bilan du groupe 2016-2021 : évolution de l'IFT total

Bilan du groupe 2016-2021 : évolution de l'IFT herbicide

 

 

 

 

 

 

 

 

  L'IFT moyen 2019 est exceptionnellement élevé du fait de fortes surfaces en colza à IFT très élevé sur une exploitation.

 

Les leviers mobilisés : réussites, freins, pistes d'amélioration

Sur toutes les exploitations des évolutions de systèmes ou de pratiques ont été testées ou mises en oeuvre plus largement, avec des réussites diverses.

  • Introduction de méteils grain ou fourrage :

Présents sur 6 exploitations sur 10.
Des intérêts certains : pour l'alimentation de l'élevage, l'autonomie et la limitation des IFT : absence d'intervention phytosanitaire.
Freins ou points restant à travailler pour certains : intégration dans la ration des animaux.

  • Désherbage mixte ou mécanique :

Testé (5) ou déjà pratiqué régulièrement (3) sur 8 exploitations sur 10.
Des réussites, avec une réduction des IFT : lorsqu'il est associé à une stratégie plus globale de gestion des adventices : rotation, date de semis, combinaison chimique sur le rang / mécanique entre rangs (maïs), souplesse et adaptation selon les parcelles et les conditions...
Des freins ou échecs, avec des pistes d'amélioration : s'approprier les techniques, disposer d'outils (ex : bineuse) adaptés à l'objectif de désherbage, intervenir au bon moment (conditions météo, adventices peu développées), raisonner la maîtrise des adventices en amont, en mobilisant des leviers agronomiques et en anticipant la stratégie en cas de combinaison chimique + mécanique.

  • Diversification et allongement de la rotation :

Mis en oeuvre avec une ampleur variable selon les exploitations.
Des réussites : en combinaison avec d'autres leviers agronomiques, et souvent le développement de fourrages pluriannuels (luzerne), une valorisation par l'élevage.
Quelques échecs en termes d'IFT, par exemple en cas d'introduction de colza avec plusieurs insecticides.
Des essais et "tâtonnements" dans l'ajustement des rotations, des effets sur la flore adventice non visibles immédiatement : la baisse d'IFT peut prendre plusieurs années.
Un frein : la nécessité de prendre du recul, de remettre en cause son système, tout en assurant l'alimentation du troupeau. Le travail de groupe en atelier de co-conception peut permettre d'avancer.

  • Conversion en agriculture biologique = une combinaison de nombreux leviers

1 exploitation en AB depuis 2012, 1 autre en AB sur une partie de sa surface (partie non prise en compte dans l'IFT du système de culture suivi), 3 en questionnement ou prévision de conversion dans les prochaines années.

  • Et aussi d'autres leviers utilisés :

Décalage de la date de semis, travail du sol (faux semis...), association de plantes compagnes avec le colza (pratiqué ou testé sur 3 des 4 exploitations avec colza), couverts, mélanges de variétés...

 

Les + du groupe DEPHY

Echanges et visites sur les fermes, comparaison d'IFT, atelier de reconception du système de cultures : découvrir des pratiques réussies chez des collègues, se comparer, être questionné, permet de prendre conscience de marges de progrès, de se remettre en cause et de trouver des pistes pour avancer...en toute convivialité.

 

 

 

 

 

Témoignage de la structure :

"La Chambre d’agriculture de l'Isère mène depuis 1992 des actions de conseil sur la réduction des intrants. Il nous est apparu essentiel de travailler aussi à l’échelle des systèmes. DEPHY permet de tester des évolutions grandeur nature avec des agriculteurs volontaires, pour diffuser les leviers et systèmes qui fonctionnent. Notre engagement dans 3 réseaux DEPHY et aujourd'hui 4 groupes 30000 s'inscrit dans notre stratégie d’accentuer notre expertise pour mieux accompagner les agriculteurs demain sur la réduction des intrants,  l’autonomie,… et diffuser les pratiques agroécologiques auprès du plus grand nombre. "Jean-Claude Darlet, Président de la Chambre d'agriculture de l'Isère

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Elisabeth Jacquet
Ingénieur Réseau - Chambre d'agriculture de l'Isère