Le groupe DEPHY de l’Adage a cette particularité d’être composé de fermes aux profils différents. Des fermes en « rythme de croisière » bio et non bio, des fermes en transition (en conversion en bio ou non) et puis des fermes volontaires pour évoluer dans les pratiques sans se précipiter. C’est ce que les agriculteurs historiques du groupe ont souhaité, permettre cette diversité c’est toucher davantage d’agriculteurs, permettre à chacun de s’identifier à un système et pourquoi pas initier un changement quel qu'il soit… Le travail accompli par le groupe réside également dans la communication et le choix des supports (portes ouvertes, témoignages, choix du public, plaquette, panneaux) pour toucher et sensibiliser un maximum de voisins, de jeunes… Enfin, il s’agit pour le groupe de montrer qu’Ecophyto ça marche, le tout c’est de franchir le pas.

Groupe : 10 exploitations laitières dont 8 en bio/conversion

Structure : CIVAM Adage 35

Année de constitution : 2010

Cultures principales : Prairies pâturées

Spécificités du groupe : Elevage de bovins lait en systèmes herbagers

Partenariats locaux : Bassins versants

Comment faire du système herbager pâturant un levier efficace pour la baisse de l’utilisation des produits phytos ?

Thématiques principales du groupe

• *Maintenir les systèmes à bas intrants et faire face aux aléas climatiques
• *Valoriser les pratiques agro-écologiques et de préservation des sols et de la biodiversité
• * Suivre les évolutions des indicateurs technico économiques en système élevage bovins lait

Autres thématiques travaillées par le groupe et pistes innovantes explorées collectivement

L’objectif est de consolider et rendre résilient les systèmes herbagers avec de faible IFT malgré des aléas climatiques de plus en plus marqués. Les leviers identifiés sur lesquels le groupe travaille sont les suivant :

• Limiter le renouvellement, pour éviter des implantations de prairies de plus en plus difficiles et limiter le travail du sol : vieillissement des prairies, sursemis de prairies (prairies céréalières), choix des espèces et des variétés type dactyle.
• L’implantation des haies pour éviter l’érosion et l’assèchement des prairies et ainsi limiter la perte rendement en été et renforcer l’autonomie fourragère.
• Maintenir une vie du sol qui permet une meilleure implantation des végétaux et de limiter le développement d’adventices. Et ainsi maintenir des IFT bas.

Résultats du groupe 

Depuis 2016, le groupe travaille sur le maintien de leurs systèmes économes en phytos, basés sur l'herbe pâturée. L’autonomie fourragère, protéique et décisionnelle, est au coeur de leurs échanges. Le groupe continue à communiquer largement avec l’intention de trouver les formats et les contenus permettant à chacun de s’identifier à ce qu’ils font sur leurs fermes et de montrer ce qu’ils ont pu mettre en place avec quels moyens pour y arriver.

Les systèmes herbagers pâturants, un véritable levier pour réduire l'utilisation de produits phytos mais pas que.. 

Les prairies forment le socle de la durabilité des fermes en systèmes herbagers économes et autonomes. L'augmentation de la part d’herbe dans la SAU permet de réduire considérablement l’IFT à l'échelle de la ferme. A l’échelle de la rotation, l’introduction d’herbe, permet de diminuer la pression du salissement et ainsi baisser l’IFT. Les prairies sont également de véritables réservoirs de biodiversité, des puits à carbone importants qui jouent un rôle clé dans la lutte contre les changement climatique et dans la préservation de la qualité de l’eau.

D'un point de vue économique, l'herbe est un fourrage complet qui permet de réduire l’achat de compléments azotés et ainsi de rendre plus autonome l’exploitation.

Enfin, en basant l'alimentation des vaches sur l'herbe pâturée, les éleveurs voient leurs conditions de travail s'améliorer (temps de travail avec moins de période de pointe, plus de temps d'observation des animaux et des prairies) permettant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.