Les plantes pièges (en général une seule espèce, mais parfois plusieurs) sont introduites dans la rotation, cultivées en interculture ou implantées avec la culture à protéger (en mélange ou en bordure), dans certains cas avec un décalage de la date de semis. Les plantes pièges sensibles (pour pouvoir être contaminées) doivent être détruites complètement avant que les ravageurs n'aient pu se multiplier (cas des nématodes). Leur rôle est donc de réduire activement l’inoculum. Les plantes pièges résistantes attirent les ravageurs et en limitent les dégâts. Elles peuvent éventuellement être récoltées. Leur rôle est alors autant de réduire l’inoculum que de le concentrer localement pour mieux protéger la culture sensible menée de manière quasi synchrone ou légèrement décalée. En grandes cultures, la technique des plantes pièges est surtout pratiquée contre les nématodes dans les cultures de betterave et de pomme de terre, mais aussi contre les méligèthes et l'orobanche du colza. Il semble que la pratique soit assez communément citée comme utilisable et utile entre deux cultures sous serre. Elle se pratique notamment pour le piment. Si les plantes pièges sensibles peuvent être la culture elle-même, les plantes pièges résistantes seront souvent des plantes différentes des plantes à protéger mais de même famille botanique. Exemple de mise en oeuvre : Exemple tiré de La Technique Betteravière (cf. bibliographie) pour la lutte contre les nématodes à kystes. Déchaumage des résidus du précédent rapidement après sa récolte. Travail du sol superficiel ou labour à 15cm. Semis précoce estival d'une variété résistante de radis (avant le 15 août) ou de moutarde (avant le 1er septembre), et à forte densité (15Kg/ha pour le radis, 10Kg/ha pour la moutarde). Bien rappuyer le sol pour assurer la levée. Détruire les cultures intermédiaires avant l'hiver par un broyage le plus fin possible. Enfouir les résidus au rotavator à 10-15 cm.
URL
http://www.geco.ecophytopic.fr/geco/Concept/Implanter_Des_Cultures_Pieges_A_Bio-agresseurs