Les réseaux nationaux d’épidémiosurveillance - Bulletins de Santé du Végétal
Le système de surveillance des bio-agresseurs des cultures a été défini par la circulaire CAG/C2009-0002 du 4 mars 2009 par le MAP (Ministère de l’Agriculture et de la Pêche) suite à la fin des Avertissements agricoles en 2008. Ce réseau a pour double finalité de diffuser chaque semaine un Bulletin de santé du Végétal (BSV) et de fournir un état sanitaire du territoire.
Le réseau de Surveillance Biologique du Territoire (SBT) s’est donc mis en place en 2008 sous l’égide du ministère et des chambres d’agriculture dans des régions pilotes et sur des thématiques précises avant de s’étendre les deux années suivantes à l’ensemble des filières x régions : après observations, les observateurs saisissent leurs données dans un outil de collecte qui permet ensuite aux animateurs régionaux filières de réaliser un état sanitaire, validé par un comité de rédaction. Le BSV est coordonné par l’animateur inter-filière, et diffusé en cours de végétation chaque semaine par les chambres d’agriculture, en charge de la responsabilité éditoriale. De plus, un BSV de bilan est diffusé en fin de campagne.
Les observateurs, premier socle de l’épidémiosurveillance, proviennent d’une grande diversité de structures agricoles : chambres d’agricultures, instituts agricoles, agriculteurs, FREDON, conseillers de coopératives et organismes économiques, semenciers, ...
Les observations sont réalisées selon un protocole harmonisé par culture qui permet de définir la liste des bioagresseurs, mais aussi les variables associées ainsi que la période et les modalités d’observations. Une priorisation des couples culture x bioagresseurs s'applique depuis 2022 dans un objectif d’optimisation du réseau par rapport aux subventions disponibles.
Quelques chiffres clés des observations rentrées dans Vigicultures 2 entre janvier à août 2024 :
288 ravageurs différents
212 maladies différentes
33 auxiliaires différents
65 organismes SORE observés
+ 210 800 d'observations au compteur
Le réseau participe à la surveillance des organismes SORE par leur intégration dans l’outil de collecte Vigicultures. Les organismes nuisibles réglementés (ONR) et de quarantaine sont classifiés comme des « données sensibles » dans les protocoles. En cas de suspicion, il est demandé d’alerter l’animateur filière pour un signalement de l’information au SRAL concerné. Ils décident des procédures nécessaires à mettre en œuvre.
Le SI BSV 2.0
L’objectif du système d’information de l’épidémiosurveillance BSV2.0 est de devenir la seule référence technique impartiale, en amont de toute activité de conseil pour les filières et cultures suivies dans chaque région. La centralisation de données dans une base unique permettra de mieux les valoriser et réduira les pertes d’efficience et d’efficacité dues aux multiples outils actuellement en vigueur.
La concentration des efforts de développement sur une interface unique permettra d’offrir à l’ensemble des utilisateurs des fonctionnalités mieux adaptées à leurs besoins et ainsi d’engendrer une dynamique favorable à la démarche de l’observation des bioagresseurs et des auxiliaires et de l’analyse du risque, préalable technique au raisonnement de l’utilisation de PPP. En complément de l’observation, il est nécessaire de prévoir également l’articulation entre les différents volets du système d’information : extracteur de données, PMES et éditeur de BSV, mais également dans l’optique d’intégrer de nouveaux types de données (photos, capteurs connectés, biodiversité).
Valorisation hors BSV
Les rapports annuels (de 2012 à 2015) ont été réalisés par la sous direction de la qualité de la santé et de la protection des végétaux au sein de la direction générale de l’alimentation du ministère chargé de l’agriculture. Ils détaillent par grandes filières végétales les bilans phytosanitaires et donnent les premières tendances issues des dispositifs de suivi des effets non intentionnels des produits phytopharmaceutiques.
Depuis 2016 jusqu’à 2019, les bilans sanitaires sont préparés dans le cadre d'un collectif de travail de la Plateforme d'épidémiosurveillance en santé végétale, conformément à l'article L. 201-14 du code rural et de la pêche maritime. Il mobilise les bilans de l'ensemble de la surveillance sanitaire et biologique du territoire qui se déclinent, pour chaque année, sous forme d’articles techniques par filière toute catégorie de dangers confondus à l’échelle nationale et par situation sanitaire pour certains organismes de quarantaine.
Plusieurs projets de recherche se basent sur le réseau d’épidémiosurveillance :
Titre
Vigicultures 2.0
Afin de collecter les observations grandes cultures, les instituts Arvalis, Terres Inovia, ITB & ITL se sont regroupés dès 2008 pour développer un outil “Vigicultures”, interopérable avec des outils de collecte déjà existants chez les instituts. Cet outil bien implanté en Grandes Cultures a été choisi pour constituer l’outil national de collecte des observations pour le BSV, rassemblant toutes les filières observées.