Le groupe est engagé depuis 2016 dans la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires. Les exploitations sont situées dans la plaine de l'Ouest Vosgien, elles sont géographiquement proches mais les systèmes sont diversifiés. Le groupe est en grande majorité en polyculture - élevage avec des ateliers en bovins lait et/ou en bovins viande. Le projet collectif majeur est de sécuriser les systèmes de production fragilisés par les aléas climatiques tout en réduisant l'utilisation d'intrants.

Cultures principales : Céréales, Maïs, Prairie

Spécificités du groupe : 3 exploitations en TCS, 2 exploitations en conversion AB, parcellaire en zones vulnérables

Réduire l'utilisation des produits phytosanitaires tout en améliorant l'autonomie fourragère et en optimisant la fertilité des sols

Thématiques principales du groupe

• Garantir la production de fourrages et la rentabilité de l'exploitation tout en réduisant l'utilisation de produits phytosanitaires, principalement via l'intégration de cultures à bas niveaux d'intrants : méteil, luzerne, prairies temporaires,....
• Pérenniser les systèmes face aux aléas climatiques : Comment continuer à produire du colza et/ou comment remplacer le colza dans la rotation? Quelles cultures intégrer dans la rotation pour la diversifier ?
• Maitriser le salissement des parcelles et éviter le développement d'adventices résistantes : raisonnement sur les programmes herbicides pour alterner les matières actives et mise en place de leviers agronomiques (désherbage mécanique, gestion du travail du sol,...) pour limiter l'utilisation d'herbicides. Comment passer son système en semis direct sans augmenter l'usage d'herbicides, notamment du glyphosate ?

Autres thématiques travaillées par le groupe et pistes innovantes explorées collectivement

• Suivre la fertilité des sols (analyses, test bêche, tea bags,....) et l'améliorer sur le long terme via l'apport de matière organique et l'introduction de couvert annuel et de couvert permanent : Comment gérer à moindre coûts et sans produits phytosanitaires les couverts d'interculture ? Comment gérer son système en y intégrant des couverts permanents ?
• Diminuer l'utilisation des traitements de semences : quels sont les effets des traitements de semences sur la vie du sol ? Quels sont les pré-requis à mettre en place pour pouvoir diminuer l'utilisation des traitements de semences sans pénaliser ses rendements ?
• Inclure dans la rotation des surfaces fourragères riches en protéines pour améliorer l'autonomie protéique des exploitations et diminuer les coûts liés aux achats de concentrés

Résultats du groupe

L'objectif de baisse d'IFT moyen avait été fixé à - 17% sur 5 ans. Depuis 2016, 2 exploitations sont en conversion pour l'Agriculture Biologique. Le groupe est constitué en majorité d'exploitations économes en produits phytosanitaires, elles ont toutes un IFT global en dessous de la référence régionale (3.4). La diminution des IFT à l'échelle de l'exploitation est assez hétérogène avec des baisses allant de -10% à -68%. En moyenne, le groupe a baissé son IFT total de 30% (-41% en IFT Hors herbicides et -21% en IFT Herbicides). La baisse des IFT est satisfaisante. La part de l'IFT Herbicides est systématiquement la plus importante et la plus difficile à diminuer, c'est donc le poste où le groupe DEPHY doit le plus progresser.

Le fait notable est que le groupe a réussi à réduire son IFT alors que, dans l'ensemble, les exploitations étaient déjà relativement économes en 2016 (IFT global inférieur à la référence régionale de 3.4). L'objectif principal lors de ce réengagement 2022-2026 est de stabiliser les systèmes dans leur pratiques économes en produits phytosanitaires, tout en travaillant d'avantage sur la réduction des herbicides sur le long terme. 

Depuis 2016 il y a eu de grands changements dans l'assolement du groupe avec une forte diminution du colza et l'augmentation de la part de surface fourragère dans l'assolement. Pour réduire leurs IFT la majorité des exploitations ont travaillé sur la reconception de leur rotation en la diversifiant avec des cultures bas intrants : luzerne, prairies temporaires, méteils... Cela a aussi permis de sécuriser d'avantage les systèmes dans leur autonomie en fourrages.