
Exemple Système DEPHY : Rotation légumière 1 - 50% intrants

Attention :
Cette page a été construite afin de servir d'exemple aux contributeur Dephy pour la structure de leur page Système de culture.
Son contenu a été renseigné de manière aléatoire, il est donc 'fictif' et n'est pas à prendre en compte.
Conception du système
L’objectif du projet BREIZLEG est d’évaluer des systèmes de culture de légumes frais à bas intrants phytosanitaires en agriculture conventionnelle sur la station d’expérimentation du CATE et en agriculture biologique sur celle de Terre d’essais.
Il s’agit d’expérimentations système d’une durée de 6 ans, incluant les principales cultures légumières implantées dans le Nord de la Bretagne, à savoir : chou-fleur, brocolis, artichaut et échalote.
En AB, les objectifs de l’expérimentation sont d’évaluer finement les performances d’un système en AB (AB raisonné) et de construire et évaluer un système de production AB ne consommant pas de produits phytosanitaires (AB 0 intrant).
Mots clés :
Légumes - AB - Zéro intrants - Contrôle génétique - Désherbage mécanique - Filet insect-proof
Espèce | variétés | Porte-greffe | Mode de conduite | Distance de plantation | Année d'implantation | Valorisation | Circuit commercial |
Artichaut - Chou fleur - Echalote - Brocoli |
- |
- | - |
- |
2012 | Frais | Expédition |
Succession culturale :
Système d’irrigation : pas d’irrigation Travail du sol : labour systématique avant plantation. Préparation superficielle du sol à la herse rotative. Interculture : la présence de CIPAN (Culture Intermédiaire Piège à Nitrates) est obligatoire dans la région. Infrastructures agro-écologiques : présence de bandes enherbées autour des parcelles. Intégration des parcelles dans une zone à forte densité de cultures légumière |
|
Agronomiques |
|
Maîtrise des bioagresseurs |
|
Environnementaux |
|
Socio-économiques |
|
Le projet BREIZLEG associe également 3 autres objectifs :
- Maintenir une faisabilité technique des leviers mobilisés qui correspond aux attentes des producteurs et de l’AOP CERAFEL.
- Identifier les niveaux de ruptures.
- Créer des synergies entre les producteurs en agriculture conventionnelle et biologique.
Le mot de l'expérimentateur
"Les résultats démontrent qu'il a été parfois possible d'atteindre des performances agronomiques équivalentes en l'absence totale d'utilisation de produits phytosanitaires en AB. Ceci a été permis par la mobilisation de leviers forts que sont la génétique et le désherbage mécanique. D'un point de vue économique, la rentabilité du système innovant a été moindre. Sur certain usage, faute de solution de substitution, des impasses ont été pratiquées. Le risque supplémentaire ainsi pris a engendré des stress supplémentaires pour le pilote. Mieux quantifier ce risque faciliterait la transférabilité d’un tel système. Enfin, la pénibilité physique est un facteur à plus prendre en compte pour mieux orienter les systèmes de culture de demain" G. ROSTOLL
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des adventices.
Leviers | Principes d'action | Enseignement |
Rotation | Utilisation d’une rotation diversifiée à base de 3 familles botaniques en 6 années | Gestion globale des maladies |
Gestion globale des maladies | Variété de chou-fleur avec haute tolérance au Mycosphaerella | Permet de s’affranchir de l’utilisation de fongicide |
OAD | Artichaut : modèle Mil@rt (mildiou) Echalote : modèle Miloni (mildiou) | Permettent d’identifier des périodes sans risque mais surestiment les périodes à risque |
Règle de Décision | Raisonnement de l’utilisation de fongicide pour lutter contre le mildiou en échalote (spécialités à base de cuivre). | Diminution de 50 % de l’IFT fongicide anti-mildiou en cas d’infestation tardive |
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des adventices.
Leviers | Principes d'action | Enseignement |
Evitement | Plantation après le second vol contre la mouche du chou (après le 15/07) | Plantation après le second vol contre la mouche du chou (après le 15/07) |
Seuil d’intervention | Artichaut : seuils pucerons et chenilles en tenant compte de la faune auxiliaire | Artichaut : permet de limiter les insecticides |
Chou-fleur d’hiver : seuils pucerons et chenilles | Chou-fleur : permet de s’affranchir d’insecticide contre les chenilles pour la production de chou-fleur d’hiver |
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des adventices.
Leviers | Principes d'action | Enseignement |
Désherbage mécanique | Gestion de l’enherbement par de multiples interventions mécaniques (binage) en artichaut et chou-fleur. | Permet de s’affranchir du désherbage chimique à condition que les interventions mécaniques soient réalisées précocement et dans de bonnes conditions. |
Faux semis | Favoriser la levée des adventices en réalisant un travail fin et superficiel du sol sur 5 cm de profondeur au cours de la période d'interculture et les détruire peu après la germination. | Efficacité de la technique variable et difficilement appréciable. |
Paillage PE | Pause d’un paillage plastique pour limiter le développement des adventices en culture d’échalote. | Insuffisant pour éviter toute intervention de désherbage. Nécessité de passage pour gérer les passes pieds. |
Rotation | Eviter autant que possible de se faire succéder des cultures avec des cycles similaires | Diminution de 50 % de l’IFT fongicide anti-mildiou en cas d’infestation tardive |
Désherbage manuel | Gestion de l'enherbement en ultime recours (si interventions mécaniques non possible du fait de conditions météorologiques pluvieuses) | Technique efficace mais opération pénible et très chronophage. A n’utiliser qu'en ultime recours |
Système Conventionnel Raisonné (CATE) | Système AB Raisonné (Terre d’essais) | Système AB 0 intrant (Terre d’essais) | |||||||
Culture | Adventices | Maladies | Insectes | Adventices | Maladies | Insectes | Adventices | Maladies | Insectes |
Brocoli |
|
Chenilles |
|||||||
Echalote |
|
Mildiou |
Mildiou | ||||||
Chou-fleur | Hernie | Hernie | |||||||
Artichaut | Mildiou |
Le code couleur correspond au niveau de maîtrise des différents bioagresseurs sur l’ensemble des cultures du système, en lien avec les objectifs préalablement fixés (vert= maîtrisés, jaune= moyennement maîtrisés, rouge= non maîtrisés).
Le principal bioagresseur préjudiciable a été le champignon responsable de la hernie du chou. Cette problématique n’avait pas été identifiée lors de la conception de l’expérimentation. En échalote, la maîtrise du mildiou n’a pas été satisfaisante. Enfin l’utilisation de filet insect-proof en culture de brocolis dans les système 0 intrant a permis de contrôler la mouche du chou.
Sur chou-fleur et artichaut, les interventions mécaniques permettent de bien gérer l’enherbement à condition que ces dernières soient réalisées précocement et dans de bonnes conditions. Sur échalote, culture paillée, la gestion de l'enherbement entre les allées a été moyennement satisfaisante et on a noté des pousses d'adventices au niveau des bulbes (trous de plantation).
A la récolte du brocoli, en l’absence de traitement en végétation des chenilles ont été observées dans les inflorescences.
Des essais complémentaires (hors projet) ont depuis démontré l’efficacité des spécialités à base de Bacillus thuringiensis pour protéger le brocoli de ce bioagresseur.
Culture | Système AB Raisonné | Système AB 0 intrant | ||
Artichaut |
-82% |
-96% | -100% | -103% |
Chou-fleur |
-70% |
-84% |
-100% | -74% |
Echalote |
-89% |
-57% |
|
-54% |
L’objectif de réduction d’IFT de 100% a été atteint pour le système AB bas intrant.
Le système de référence AB atteint quant à lui entre 70 et 89% de réduction d’IFT par rapport à un système conventionnel raisonné (site Caté).
Du côté de la production, les rendement obtenus des systèmes AB sont sensiblement identiques à celui du conventionnel raisonné. En échalote, les deux systèmes AB affichent des rendements inferieurs à la référence raisonnée du fait d’une impossibilité de gérer le mildiou. Concernant le chou-fleur, le rendement des systèmes AB sont inférieurs au système conventionnel Raisonné du fait des objectifs de calibre de récolte différents : une récolte de gros calibre est cherché en conventionnel et un calibre moyen est l’objectif en AB.
Les temps de travaux totaux (protection des cultures, préparation du sol, plantation, récoltes…) sont de 331 heures/ha/an pour le système de référence conventionnel, 331 heures pour l’AB Raisonné et 332 heures pour l’AB 0 intrant.
Ces temps sont identiques et montrent que la réduction des produits phytosanitaires dans ce type de système légumier, n’augmente pas les temps de travaux.
Ces résultats concordent avec l’enquête agronomique chou-fleur réalisée par la chambre d’agriculture du Finistère en 2014 où il avait été démontré que le nombre de passages de sarclage/buttage est identique entre ceux qui interviennent exclusivement mécaniquement et combinent désherbage chimique et mécanique.
Avantages | Inconvénients |
|
|
Dans les rotations légumières où les brassicacées prédominent, l’utilisation de filets insect proof pour la gestion des mouches est un levier fort pour réduire, voire supprimer l’utilisation d’insecticides. Cependant, la mobilisation de cette technique peut impacter fortement les autres composantes du système.
Adapter l’utilisation de ces voiles aux couples culture/bioagresseur, aux contextes environnementaux et techniques grâce à des expérimentations est indispensable.
Ces filets assurent la performance économiques (via le rendement), permettent de s’affranchir du traitement du plant avant plantation (Success 4 autorisé en AB) mais leur utilisation est chronophage (3 débâchages nécessaires pour les interventions mécaniques). Ces opérationssont qualifiées de pénibles par les producteurs.
Outre le contrôle génétique pour gérer les maladies du chou-fleur et le désherbage mécanique pour gérer l’enherbement, de bons résultats ont été obtenus avec l’utilisation des leviers suivants :
- La protection du plant et de la semence avant la plantation pour les cultures de choux et d’échalote ;
- Les seuils de nuisibilité pour gérer les ravageurs des choux et artichauts ;
- L’élaboration de nouvelles règles de décision pour gérer le mildiou de l’échalote.
Le transfert des résultats acquis pourra se faire par la rédaction de règles de décision simples et facilement compréhensibles pour les producteurs. Ces règles pourraient préciser l’objet, les attentes du pilote et ses critères d’évaluation ainsi que la solution et sa mise en œuvre
Des pistes d’améliorations techniques de ce système de culture ont été identifiées :
- En mobilisant le contrôle génétique pour gérer le mildiou de l’échalote. Ce levier qui n’est pas encore disponible pour le producteur, pourrait permettre de s’affranchir totalement des fongicides anti-mildiou.
- Par confirmation de l’efficacité des règles de décision pour gérer les maladies de l’échalote.
- Par des nouvelles des règles de décision plus simples d’interprétation pour gérer les ravageurs de l’artichaut en intégrant des seuils pucerons (noirs et verts), les auxiliaires et le stade de la culture.
- Par l’intégration de techniques comme le semis sous couvert des légumes afin de gérer conjointement l’enherbement et les reliquats azotés de fin d’automne.
- Par la mobilisation de techniques moins contraignantes et plus ergonomiques pour le producteur (exemple : éviter les interventions manuelles à la binette).
Des pistes d’amélioration de la méthodologie d’expérimentation ont été identifiées pour mieux répondre aux besoins de la filière : -
- Prendre en compte la pénibilité dans l’évaluation des performances sociales des systèmes.