Composition des produits phytosanitaires à base de cuivre et disposition réglementaire de son utilisation
Le cuivre est un des seuls produits minéraux, avec le soufre, autorisés par le règlement européen de l’agriculture biologique pour lutter contre les bactéries et les champignons. Notamment, en viticulture, le cuivre est le seul fongicide utilisable en agriculture biologique contre le Mildiou présentant une efficacité suffisante pour assurer une vendange saine. Au niveau européen, le cuivre est approuvé comme substance active pouvant être employée dans des produits phytopharmaceutiques utilisables dans tous les pays du territoire de l’Union européenne (règlement d'exécution (UE) 2018/1981 de la Commission du 13 décembre 2018). De par sa persistance dans les sols et sa toxicité pour les organismes aquatiques décrites dans le rapport de l’EFSA en 2017, le cuivre a été approuvé pour uniquement 7 ans à compter du 1er janvier 2019, soit jusqu’au 31 décembre 2025 contre les 15 ans prévus pour les autres substances réapprouvées.
Les nouvelles dispositions réglementaires européennes limitent l’emploi du cuivre à 28 kg par hectare sur toute sa période d’approbation, correspondant à une dose moyenne de 4 kg de cuivre métal par hectare et par an, ce qui permet de « lisser » cette dose de 28 kg sur 7 ans, en appliquant des doses variables d’une année à l’autre.
Les Etats-Membres peuvent néanmoins décider de limiter la dose maximale à 4 kg de cuivre par hectare et par an, notamment lors du renouvellement des Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) de chaque produit cuprique.
Différents composés du cuivre entrent dans la composition des produits phytopharmaceutiques :
- Les bouillies bordelaises sont du sulfate de cuivre neutralisé à la chaux ;
- Les hydroxydes de cuivre sont des sulfates de cuivre neutralisés à la soude ;
- Les oxydes cuivreux sont obtenus par oxygénation du cuivre. Ils sont plus concentrés en substance pure que les autres produits ;
- Les oxychlorures sont obtenus par acidification du cuivre avec de l'acide chlorhydrique, puis neutralisation.
D’autres formes de cuivre existent, dont le gluconate de cuivre, et sont utilisables en tant qu'engrais. Les quantités de cuivre contenues dans les engrais doivent être prises en compte dans le calcul des quantités annuelles appliquées par hectare afin de respecter les plafonds d'apport en cuivre prévus par le règlement de renouvellement de l’approbation.