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Focus sur : La silphie, des atouts au service de l’élevage?

Grandes cultures / Polyculture-élevage Cultures fourragères / Prairies
Autonomie alimentaire
Diversification et allongement de la rotation
Stratégie de couverture du sol
Variétés et matériel végétal
Année de publication 2025
  (mis à jour le 21 mai 2025)
La silphie, des atouts au service de l’élevage?

En réponse à l’intérêt croissant des agriculteurs pour la silphie, une plante prometteuse face aux défis du changement climatique, la Chambre d’agriculture du Cantal mène depuis juin 2021 un essai en agriculture biologique. Cet essai est conduit chez Gilbert Chausy, agriculteur à Vézels-Roussy (15130), engagé dans le réseau DEPHY depuis 2011.

 

Quels sont les atouts de la silphie ?

La silphie est une plante particulièrement intéressante pour l’agriculture grâce à sa rusticité et à sa capacité à s’adapter à des conditions climatiques parfois difficiles. L’un de ses principaux atouts réside dans sa forte résistance à la sécheresse, due à son système racinaire profond constitué de rhizomes. Cette caractéristique lui permet d’accéder à l’eau en profondeur et de mieux supporter les périodes de stress hydrique par rapport à d’autres cultures traditionnelles.

De plus, la silphie est souvent présentée comme une alternative viable au maïs, notamment pour la production de fourrage. Grâce à son rendement élevé en biomasse, elle offre aux éleveurs la possibilité d’accroître leur autonomie fourragère, réduisant ainsi leur dépendance aux achats extérieurs. Elle se distingue également par une valeur nutritionnelle intéressante : son taux de protéines est supérieur à celui du maïs, tout en restant une culture appétente et facilement digestible pour le bétail.

Sur le plan économique, bien que l’implantation de la silphie représente un investissement initial relativement élevé (environ 3000 €/ha en raison du coût des semences, estimé à 750 €/kg pour un semis à 4 kg/ha), cet investissement est amorti sur le long terme. En effet, contrairement aux cultures annuelles comme le maïs, la silphie est une plante vivace pouvant être exploitée pendant une vingtaine d’années sans nécessiter de réimplantation, ce qui en fait une culture pérenne et rentable à long terme.

Si elle est couramment utilisée pour la méthanisation, où elle est généralement récoltée une seule fois par an, elle peut aussi être valorisée en fourrage pour l’alimentation animale. Dans ce cas, elle peut être fauchée à deux reprises au cours de la saison de croissance afin d’optimiser la quantité de biomasse récoltée.

L’expérimentation menée vise ainsi à mieux comprendre le potentiel de la silphie en tant que fourrage, en comparant ses performances avec celles du maïs. L’essai a également pour objectif d’évaluer sa capacité de repousse après coupe, sa résilience face à des épisodes de sécheresse, ainsi que son aptitude à concurrencer les adventices. Ces observations permettront de déterminer dans quelle mesure la silphie peut constituer une solution durable et efficace pour les agriculteurs cherchant à sécuriser leurs stocks fourragers dans un contexte de changement climatique.

 

Premiers résultats observés et analyse comparative

Densité de la culture

L’objectif fixé pour cette expérimentation était d’atteindre une densité de 4 pieds par mètre carré. Lors des relevés de biomasse effectués en juin 2023, la végétation s’est révélée particulièrement dense, avec des plants dépassant aisément les 3 mètres de hauteur. Cette forte couverture végétale a entraîné une augmentation de l’humidité du sol, créant un environnement favorable au développement des adventices. Parmi elles, le rumex crispus, déjà présent depuis l’implantation en 2021, a rapidement pris l’avantage sur la silphie, limitant ainsi son expansion. La baisse de densité observée entre le 11 juillet et le 10 octobre 2023 semble être directement liée à cette prolifération d’adventices, compromettant en partie le bon développement de la culture.

Évaluation du rendement

L’expérimentation visait un rendement annuel de 15 tonnes de matière sèche par hectare en deux coupes, ce qui correspond à une production supérieure à celle du maïs fourrager (environ 12 TMS/ha). Cependant, malgré les deux fauches effectuées en 2023, les résultats obtenus sont restés en deçà des attentes, avec un rendement final de 10 TMS/ha. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette contre-performance, notamment la sécheresse marquée en fin d’été, qui a pu limiter la repousse, ainsi que la concurrence accrue des adventices, en particulier du rumex, qui a fortement impacté la culture.

L’essai devra donc être poursuivi pour confirmer ou infirmer la capacité de la silphie à produire une biomasse abondante et à mieux résister aux conditions climatiques difficiles. Malgré un rendement encore perfectible, cette plante présente un intérêt indéniable en tant que complément fourrager. Sa production de biomasse permet de sécuriser les stocks destinés à l’alimentation du bétail. Toutefois, en raison d’une teneur en protéines relativement faible, elle ne peut pas constituer la base principale d’une ration, mais plutôt un apport complémentaire aux autres ressources fourragères.

 

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parcelle de silphie du cantal
Contact
-
Marc PEILLERON
Responsable du service RID et du service CEDL - Conseiller spécialisé en Agronomie Ingénieur Réseau DEPHY GCPE - CA15 - Chambre d'agriculture du Cantal
04 71 45 55 30
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Présentation en webinaire DEPHY FERME 30-01