Site CREAM- Chambre d'agriculture des Alpes-Maritimes - ROSA BIP
Le CREAM (anciennement Creat) est une station d'expérimentation spécialisée en horticulture florale créée par la Chambre d'agriculture des Alpes-Maritimes en 1960. Il est situé depuis 1979 sur la commune de La Gaude. Installé sur un terrain mis à disposition par le Conseil général des Alpes-Maritimes, le CREAM (Centre de Recherche et d’Expérimentation Agricoles Méditerranée) a pour mission d'expérimenter en condition de culture de nouvelles technologies, de nouvelles techniques, méthodes issues de la recherche et d'en assurer le transfert aux producteurs. Les résultats obtenus sont diffusés par les conseillers horticoles et maraîchers de la Chambre d'agriculture qui apportent un soutien personnalisé aux producteurs (conseils, formations). Les expérimentations conduites au CREAM répondent à des préoccupations professionnelles régionales, nationales et européennes. Les principales thématiques d'expérimentation concernent les techniques culturales, la protection des cultures, les méthodes alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires, l'élargissement des gammes, les fleurs comestibles, PPAM (Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales), le paysage, les végétaux adaptés au climat méditerranéen…
Depuis son installation à La Gaude, le CREAM n’a cessé d’évoluer, en 2018 il a été transféré sur un nouveau terrain à proximité de l’actuel. Le transfert de la station est réalisé dans le cadre de l'aménagement de la plaine du Var et du transfert du MIN. La nouvelle station d’expérimentation CREAM est équipée de 2000 m² de serres modulables et d’un espace en plein champ de 2000 m².
Le CREAM est partenaire des projets ROSABIP et 2.ZERHO avec pour objectif une production de fleurs coupées de qualité sans utilisation de produits phytosanitaires.
Climat | Substrat |
Méditerranéen Pluviométrie (2019-2020) : de 0,6mm à 388,9 mm Températures (2019-2020) -1°C à 37°C Rayonnement : 16341J/cm² de 72974J/cm² (données CIRAME-CREAM) |
Hors sol Substrat : perlite |
Niveaux de pression : Maladies | Niveaux de pression : Ravageurs |
La culture du rosier, espèce ornementale majeure, se heurte à de nombreux problèmes de maladies et ravageurs dont certains comme les Thrips remettent en question la viabilité économique.
La lutte chimique induit des IFT très élevés, en particulier en fleurs coupées. La mise en œuvre de la lutte biologique a permis de diminuer fortement cet IFT mais se heurte toujours à un manque de maîtrise des Thrips californiens Frankliniella occidentalis, de l’Aleurode du tabac Bemisia tabaci ou de l’Oïdium.
Au-delà des solutions développées dans un contexte de promotion de l’agro-écologie, l’évaluation de ces nouveaux moyens de contrôle des bioagresseurs adaptés aux systèmes de production de fleurs coupées diversifiées sous-abri permettra d’améliorer la performance et de proposer un modèle de production respectueux de l’environnement, socialement et économiquement performant afin de redonner un nouveau souffle à cette filière. En France, la rose représente près de 40% des achats en fleurs coupées, le rosier est cultivé principalement en hors-sol et sous abri.
La station d'expérimentation se situe en région Provence-Alpes-Côte-D’azur dans le département des Alpes-Maritimes, en zone périurbaine sur la plaine du Var.
Système rosiers fleurs coupées sous abris et hors sol (- 100 % IFT) | |
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Dispositif expérimental
Pour ce projet, le nombre minimal d’échantillons observés (c’est-à-dire des plantes) a été fixé à 60 par observatoire piloté et par semaine de façon à ce que le temps de notation reste raisonnable. De plus, cette valeur permettra de noter approximativement 10 % des plantes. Cet échantillonnage devrait donc permette d’observer correctement la présence des ravageurs et leurs évolutions. De plus, cet échantillonnage sera complété par une observation globale de la culture pour détecter et cartographier d’éventuels foyers ou présences diffuses.
Les points ou zones d’échantillonnage sont repérés dans la serre d’expérimentation à raison de 1 point pour 2,5 m² de culture au minimum, soit 60 points d’observation /observatoire piloté.
Les observations et mesures sont réalisées en tenant compte des méthodologies d’observation et de mesures de précédents programmes d’expérimentation (OAD Serres Rose, Otelho, Méthodologie de détection du Thrips, Hab’Alim),
Les 3 stations expérimentales observeront les mêmes variables avec les mêmes échelles de notations. Par exemple :
Observation : Thrips (larves et adultes différenciés) |
Localisation : Strate récolte et strate poumon |
Echelle de notation : 1.=Absence ; 2.=1 thrips ; 3.= De 2 à 5 thrips ; 4.= De 6 à 10 thrips ; 5.= > à 10 thrips |
Les observations sont effectuées toutes les semaines et visent à suivre la dynamique des populations de ravageurs et d’auxiliaires. De plus, sur l’ensemble de la parcelle, en dehors des points d’échantillonnage repérés et notés de façon hebdomadaire, l’état sanitaire global de la parcelle est aussi observé chaque semaine pour détecter l’existence de ravageurs qui seraient présents en foyers ou de façon diffuse. Cette présence est cartographiée.
Les résultats agronomiques : En fleurs coupées, ils sont mesurés par le nombre de tiges récoltées /m² d’abri /an, la répartition par classe de qualité et de longueur, le % de tiges dites « thripsées », % de tiges avec d’autres dégâts.
Les résultats économiques : Ils sont calculés à partir des prix de vente (source SICA MAH Hyères, SICA Pépinières de Kerisnel) et des coûts des stratégies de lutte (temps passé et achats).
Autres observations et mesures :
- Opérations, intrants et données des itinéraires de culture sont enregistrés.
- Les conditions climatiques.
Des apports d’auxiliaires d’élevage sont réalisés mais la valorisation de la biodiversité fonctionnelle pour bénéficier dans les abris d’un cortège important d’auxiliaires indigènes est favorisée par un environnement et des pratiques bénéfiques : zéro pesticides, nourrissage par du pollen/des oeufs d'acariens irradiés, gestion et végétalisation des abords des abris et mise en place de plantes de services.
La parole de l'expérimentateur :
Le CREAM expérimente la Protection Biologique Intégrée depuis les années 1980 où elle accueillait des élevages d’auxiliaires qui bénéficiaient aux agriculteurs du département avant que les fournisseurs actuels ne développent leurs gammes. Depuis 2017, les expérimentations vont au-delà, avec des essais conduits dans le but de cultiver sans produits phytosanitaires d’origine chimique. Aujourd’hui les cultures produites sur la station et notamment sur les fleurs coupées réputées consommatrices en produits phytosanitaires, comme les roses, les gerberas, les œillets, les anémones et renoncules sont « zéro phyto ».