
Focus sur : Maîtriser les insectes sur colza en système polyculture élevage
Depuis 2019, les agriculteurs du groupe Dephy Cuma Layon ont fortement diminué l’usage des insecticides sur colza. Si cette culture reste marginale en polyculture-élevage et les éleveurs peu expérimentés, ils se sont malgré tout aperçu qu’ils possédaient toutes les clés pour cultiver du colza économe en phyto.
Depuis 2019, les agriculteurs du groupe Dephy Cuma Layon ont fortement diminué l’usage des insecticides sur colza. Si cette culture reste marginale en polyculture-élevage et les éleveurs peu expérimentés, ils se sont malgré tout aperçu qu’ils possédaient toutes les clés pour cultiver du colza économe en phyto.
Les altises d'hiver peuvent être nuisibles par l'adulte qui consomme les feuilles des colzas à l'automne et par les larves qui consomment le coeur des plantes en hiver.
Le moyen d'atténuer les effets de ce ravageur est d'avoir des colzas fortement développés à l'automne et donc robustes.
Les agriculteurs du groupe ont pris le pli de semer tôt, entre le 10 et le 20 aout idéalement, dés qu'une pluie est annoncée. Ils profitent d'avoir à disposition des matières organiques rapidement utilisables (type lisier ou digestat liquide) pour en épandre l'équivalent de 50 unités efficaces / ha (maximum autorisé par la directive nitrate), car le colza à la capacité de consommer cet azote dés le début de cycle, ce qui l'aidera à avoir un développement rapide et important.
Les repousses de colza de l'année précédente doivent être détruits le plus tard possible afin que les altises présentes dans ces parcelles ne migrent pas trop tôt sur les nouvelles parcelles semées.
Ainsi, même en cas d'attaques d'altises d'hiver, d'adultes ou de larves, les colzas seront assez développés pour supprimé la nuisibilité du ravageur.
Attention à choisir une variété peu sensible à l'élongation.
Le moyen de limiter les effets du charançon du BT est le même que pour les altises: avoir des colzas bien développés pour limiter le passage des larves dans le coeur des plantes.
Il n'existe pas de seuil de nuisibilité pour ce charançon. La pose de cuvette jaune permet de déterminer sa présence entre les stades entre-noeuds visibles et début floraison.
En cas de capture dans la cuvette, il est important de bien déterminer à quel charançon on a à faire. Le charançon de la tige du colza est ressemblant au charançon de la tige du choux qui lui est peu nuisible. Seul la couleur du bout des pattes permet facilement de les distinguer (bout des pattes noir pour le charançon de la tige du colza et roux pour celui de la tige du chou).
Pour bien visualiser la différence, il est préférable d'observer les charançons à la loupe, après avoir fait sécher les insectes capturés, surtout si ils ont séjourné plusieurs jours dans la cuvette, afin qu'ils retrouvent bien leur couleur.
Les méligèthes sont plutôt des alliés de la culture car très bons pollinisateurs...à condition qu'ils n'arrivent pas en nombre sur les boutons floraux encore fermés.
Pour cela, les agriculteurs du groupe associent à l'implantent du colza, 5 % d'une variété à floraison très précoce qui attirera en priorité les méligèthes et permettra de rester en dessous des seuils d'intervention sur la variété d'intérêt.
Cette technique se montre efficace seulement si ils y a une différence de stade suffisant entre la variété d'intérêt et la variété très précoce. Si la variété d'intérêt est elle aussi précoce ou mi-précoce, l'effet sera presque nul.
Les infestations de pucerons cendrés progressent en général depuis les bordures des parcelles. Un surveillance régulière permet de repérer leur présence.
Le jeu consiste ensuite à évaluer leur progression ou leur contrôle par les auxiliaires. En effet, le groupe Dephy est situé dans une région bocagère avec un maillage de haies important. De nombreux auxiliaires peuvent maitriser les pucerons: coccinelles, syrphes, chrysopes mais aussi des parasites qui pondent dans les pucerons.
Il ne faut pas intervenir trop promptement et laisser les temps aux auxiliaires de se mettre en place puisqu'ils arrivent après les pucerons. Si les colonies gagnent rapidement l'intérieur de la parcelle, les auxiliaires ne seront sans doute pas assez nombreux assez vite pour réguler les pucerons. C'est une course entre les deux à suivre de près.