Le groupe DEPHY fermes canne à sucre a officiellement démarré en 2013, depuis l’agrément du dossier de candidature en 2012 présenté par la Chambre d'Agriculture de Martinique. Un premier réengagement a été réalisé pour la période 2016-2020. Le nouveau groupe composé d’une dizaine de producteurs engagés pour la période 2022-2026 poursuit l’objectif la réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques, plus particulièrement des herbicides. La recherche et l'application de nouveaux leviers alternatifs ou méthodes complémentaires constituent un axe fort de cet engagement volontaire.
La quasi-majorité des exploitations est centralisée dans le centre-sud et le nord atlantique du département. Un seul site est répertorié dans la région du nord caraïbe (côte ouest). Il s’agit d’une distillerie qui possède sa propre exploitation agricole et qui développe une production de canne biologique à petite échelle.
Ce groupe est relativement stable au niveau de son effectif et n’a pas subi de profond réaménagement.
La canne à sucre est essentiellement cultivée pour la production de rhum d'Appellation d'Origine Contrôlée (AOC) et la fabrication de sucre roux. Les principales contraintes qui limitent la production de cannes concernent la gestion de l’enherbement ainsi que la baisse régulière des rendements.

Cultures principales : Canne à sucre

Partenariats locaux : SICA Canne-Union, Cirad

UNIS POUR UN NOUVEAU « DEPHY » REUSSI : Produire Autrement et Augmenter les Rendements

Le projet collectif est issu de la concertation entre les planteurs et les partenaires institutionnels que sont le CTCS et la SICA canne-union avec l'accompagnement de la Chambre d'Agriculture, dans une démarche de co-construction.

Toutes les mesures et propositions formulées dans ce projet de groupe sont en adéquation avec :

• les objectifs de la filière canne-sucre-rhum du département,
• les propositions du plan de relance départemental,
• les mesures spécifiques gérées par la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM).

Enjeux, objectifs et finalités :

• parvenir à produire des cannes en absence d’herbicides sélectifs de post-levée,

• trouver des solutions pour réduire le coût des extirpations manuelles,

• améliorer les tonnages de cannes à la hausse,

• maintenir un IFT Herbicide bas.

Un accent particulier sera mis sur l’amélioration des sols et la gestion de la fertilisation par l’apport d’amendements et d’engrais organiques.

La finalité de ce projet collectif est de contribuer à l’approvisionnement quantitatif et qualitatif des unités de transformation (sucrerie et distilleries) et de favoriser l’adoption par une majorité de producteurs de nouveaux leviers alternatifs ou complémentaires efficaces afin de lutter contre la prolifération des herbes indésirables.

Thématiques principales du groupe :

• Diminuer l’usage des  herbicides

• Augmenter la production de cannes

• Améliorer les itinéraires techniques et le choix variétal

Les thèmes de travail seront mis en œuvre de manière progressive, afin d’atteindre les objectifs fixés.

Autres thématiques travaillées par le groupe et pistes innovantes explorées collectivement

• Mise en place de nouvelles méthodes alternatives (plantes de services en inter-culture, associations culturales,  jachères améliorantes, 

• Essais de petits équipements matériels adaptés

Résultats du groupe 

Dans le cadre du réseau DEPHY en Martinique, le groupe d’agriculteurs engagés dans la production de canne à sucre a participé à plusieurs actions visant à améliorer la durabilité de leurs pratiques agricoles. Trois axes principaux ont structuré ces travaux : l’innovation technologique par le phénotypage aérien, la maîtrise technique de la pulvérisation, et l’intégration de l’agroforesterie dans les systèmes canniers.

1. Surveillance de la canne par drone et satellite : un outil d’aide à la décision innovant

Afin d’optimiser la production et la gestion phytosanitaire de la canne à sucre, un projet a été conduit autour de l’utilisation de drones et d’images satellitaires. En partenariat avec l’entreprise Hiphen, spécialisée dans le phénotypage à haut débit, les images captées sont analysées pour évaluer :

• la croissance de la canne à sucre tout au long de son cycle,

• l’homogénéité et la qualité des plantations,

• la maturité des cultures avant récolte.

Ce dispositif permet une surveillance fine des parcelles, ouvrant la voie à une réduction ciblée des intrants phytosanitaires, et répond ainsi aux enjeux environnementaux actuels.

2. Pulvérisation : mieux comprendre pour mieux maîtriser

Une journée de formation a été organisée autour du thème de la pulvérisation agricole, avec pour objectif d’améliorer l’efficacité des traitements tout en réduisant leur impact environnemental. Les agriculteurs ont pu approfondir leurs connaissances techniques sur le fonctionnement des pulvérisateurs, notamment :

• le réglage optimal du matériel pour une application précise,

• la réduction des pertes de produits dans l’environnement,

• la sécurité pour l’utilisateur et le respect des normes.

Cette montée en compétence vise à favoriser une utilisation raisonnée et efficiente des produits phytosanitaires.

3. Agroforesterie : intégrer les haies dans les systèmes canniers

Une autre journée technique a permis de sensibiliser les planteurs aux bénéfices des haies agroforestières dans les exploitations de canne à sucre. Les haies, en plus de jouer un rôle dans la régulation climatique, l’érosion et la biodiversité, peuvent renforcer la résilience des systèmes agricoles face au changement climatique.

Les participants ont pu découvrir :

• les espèces végétales adaptées au contexte local,

• les pratiques d’entretien compatibles avec la mécanisation,

• les dispositifs de financement disponibles pour la plantation et la gestion des haies.

Cette approche agroécologique s’inscrit pleinement dans les objectifs du réseau DEPHY de réduction de l’usage des phytosanitaires et d’amélioration globale des systèmes de production