Le groupe DEPHY de la Meuse est constitué de 13 exploitations en 2022 majoritairement céréaliers, répartis dans le Barrois. Les agriculteurs engagés sont motivés, dynamiques, à la perpétuelle recherche d’amélioration de leurs systèmes de production. La réduction de l’usage des produits phytosanitaires est travaillée depuis 2010 avec des résultats plus que positifs (IFT Hors herbicide a été divisé par 4.5 et l'IFT herbicide par 1.4; cf graphique évolution des IFT depuis 2011). L'objectif du groupe est d'atteindre un IFT herbicide de 1.88.  

Les sols argilo-calcaires superficiels à cailloux de la région ne facilitent pas la mise en œuvre de certains leviers agronomiques : binage, diversification des cultures dans la rotation, décalage de date de semis… D’autres leviers ont pu être plus facilement mis en place avec succès : réduction du travail du sol, faux semis, choix variétal, allongement de la rotation, association de cultures…

Autant de leviers et de réflexions qui permettent depuis plusieurs années une utilisation optimisée des phytos, sans perte de marges économiques et avec un impact réduit sur l’environnement.

 

Cultures principales :

Blé tendre d’hiver, orge de printemps, orge d’hiver, colza d’hiver, pois protéagineux, luzerne, tournesol, triticale d’hiver, avoine, maïs grain/ensilage.

Spécificités du groupe :

Des exploitations céréalières avec peu d’élevage, implanté dans le Barrois (sols argilo-calcaires à cailloux profondeur moyenne à très superficielle) avec une diversité de cultures supérieure à la moyenne locale (colza, blé, orge).

Lycées partenaires :

Arrivé de l’EPL Agro Bar-le-Duc (Ferme de Popey) dans le groupe DEPHY en 2022.

Partenariats locaux :

Nombreux échange avec Terres Inovia et le GVA de la Saulx

 

Titre de projet collectif : 

Mise en œuvre de systèmes de cultures et d’itinéraires techniques rentables permettant de limiter les stocks semenciers contribuant ainsi à une gestion durable et économe des herbicides.

 

Thématiques principales du groupe :

Le groupe travaille sur plusieurs leviers :

- Réduction du travail du sol

- Conditions météorologique optimale au moment du traitement

- Décalage de la date de semis

- Allongement de la rotation

- Déchaumage répété/ faux semis 

- Mélange variétaux

- Association de cultures

- Couverture semi-permanente du sol (semis sous couvert)

 

 

Autres thématiques travaillées par le groupe et pistes innovantes explorées collectivement

-       - Binage / herse étrille

-       - Implantation de cultures fourragères (luzerne)

 

Résultats du groupe 

Allongement de la rotation par l’introduction de nouvelles cultures (principalement orge de printemps, pois de printemps et tournesol) (+ culture du soja en test mais peu de marchés en Meuse et peu résistant à la sécheresse prolongée…)

Optimisation de la chimie par les conditions d’application, des micro-doses en désherbage, une adjuvantation voire les bas volumes sur certaines fermes

Observation des parcelles et suivi de bulletins techniques pour optimiser les traitements et les doses.

Travail du sol, roulage/rappuyage, désherbage mécanique en culture et interculture voire labour, suivant les fermes, afin de baisser le recours au glyphosate et à l’anti-limace. Si le contrôle des limaces est nécessaire sur les parcelles, il est pratiqué en grande majorité en biocontrôle (Sluxx HP ou Baboxx). Les dernières années sèches ont fortement fait baisser les populations en limaces, ce qui a eu une répercussion positive sur l’utilisation d’antilimaces.

Choix variétal (résistance aux maladies et ravageurs voire à la verse) et mélange variétal pour limiter l’usage des fongicides et régulateurs

Décalage des dates de semis des céréales d’hiver principalement sur certaines fermes dans l’optique de faux-semis du vulpin notamment

Certaines fermes du groupe travaillent sur la robustesse du colza à l'automne pour lutter contre les ravageurs sans ou avec peu d'insecticides: plantes associées, fertilisation azoté au semis, avancement de la date de semis, captures et berleses pour le suivi des larves de grosses altises. La réintégration du colza dans les rotations va de nouveau augmenter l'IFT sur la culture. (A suivre sur le long terme) 

Le biocontrôle est apparu avec les trichogrammes sur la majorité des fermes produisant du maïs grain.

Certains exploitants ont également une capacité d’acceptation de dégâts dus aux bioagresseurs supérieure à beaucoup d’agriculteurs du secteur.

 

Bilan : des résultats très positifs !

Un IFT moyen 2023 du groupe (13 exploitations) de 3.25 soit en dessous de la moyenne régionale 2017 qui intègre les systèmes d'élevage souvent avec des IFTs plus bas que les systèmes céréaliers étant donné l'insertion de prairies temporaires dans les rotations. 

Le point de difficulté reste tout de même dans la réduction des herbicides, plus difficile à atteindre dans des systèmes grandes cultures avec peu ou pas d’élevages et en SC, TCS, non labour, ACS, très dépendant des phytos. La climatologie a été un facteur positif lors des dernières années sur les réductions en fongicides et anti-limaces mais certaines cultures se voient remises en question.

Les membres du groupes s’intéressent également à de nombreuses thématiques plus ou moins liées à des problématiques phyto : mixité AB, HVE, biodiversité et apiculture, stockage du carbone et agroforesterie, adaptation au changement climatique, méthanisation… Ces thématiques viendront fortement enrichir les échanges du groupe et pourront être des axes de travail et de découvertes annuels.