Pratiquer le désherbage mécanique sur la ligne de plantation en cultures pérennes
Levier PIC "Pratiquer le désherbage mécanique sur la ligne de plantation en cultures pérennes"
Dans les cultures pérennes (vignes, vergers et pépinières), des opérations superficielles d’entretien du sol (5-8cm) peuvent permettre de détruire les adventices sur les lignes de plantation. Les modes de destruction des adventices sont divers : arrachage, sectionnement des racines, enfouissement des parties végétatives, etc.
Ressources associées
Sur la ligne de plantation, les outils (décavaillonneuses, houes rotatives, lames inter-ceps, etc.) doivent permettre de désherber les ceps de vigne ou les troncs d’arbres au plus près, sans toutefois les endommager. Pour ce faire, les outils sont notamment équipés de systèmes d’effacement. De bons réglages du matériel ainsi que l’adaptation de la vitesse de travail restent cependant indispensables afin d’éviter les blessures à la culture.
La stratégie à mettre en œuvre (choix des outils, date et nombre de passages, réglages, vitesse de travail) est fonction :
- du type de sol : sol meuble ou compact, présence ou non de cailloux ;
- de la culture à désherber : espèce et variété, âge, densité de plantation ;
- de la flore adventice : espèces annuelles ou vivaces, niveau d’infestation, stade de développement ;
- des conditions climatiques : pluviométrie, jours disponibles pour l’intervention mécanique, conditions favorables à la dessiccation des adventices ;
- de l’organisation du travail sur l’exploitation : disponibilité de la main d’œuvre et du matériel
Pour les parcelles historiquement désherbées de manière chimique, le passage au désherbage mécanique peut se traduire par une baisse de vigueur de la culture dans les premières années suivant l’adoption de la méthode car les outils peuvent abîmer les racines localisées près de la surface. Il est ainsi recommandé de commencer par un travail très superficiel puis d’augmenter progressivement la profondeur pour permettre au système racinaire de la culture de s’installer dans des horizons plus profonds.
Les outils associés à ce levier :
- la charrue décavaillonneuse travaille les sols plus en profondeur, de 5 à 20 cm selon les réglages et le modèle. La décavaillonneuse peut être à socs ou rotative (pour un travail superficiel). En résumé, la décavaillonneuse a plusieurs rôles : décompacter, enfouir et détruire un enherbement bien implanté. C’est également un très bon outil pour préparer les binages interceps ultérieurs.
- A socs : la taille des socs peut varier, depuis le soc lourd avec versoir (nécessaire pour retourner une épaisseur de 15 à 20 cm de terre), jusqu’au soc tuilé, qui travaille de manière superficielle. Le fonctionnement de cet outil est similaire à celui d’une charrue : le versoir permet de retourner et de déplacer la terre. Les adventices sont enfouies lors du déplacement du volume de terre, et leurs racines se retrouvent à l’air. L’outil travaille sur le rang de la vigne. Selon l’orientation du versoir, on procède à un chaussage ou un déchaussage de la vigne. C’est une opération délicate qui nécessite de travailler à faible vitesse (2 à 3 km/h). Les socs sont plus puissants que les lames et permettent de mieux lutter contre les vivaces bien développées, ce qui permet d’intervenir plus tardivement, et les détruisent durablement. Cet outil fonctionne très bien sur tous types de sols. Dans les sols fortement compactés, les socs ameubliront le cavaillon et faciliteront le passage d’autres types d’outils (lame, outil rotatif...). Les constructeurs proposent souvent de monter un disque ou un corps de charrue fixe en amont du soc intercep afin d’alléger le volume de terre à travailler.
- Rotative : il s’agit d’un disque concave fixé sur un axe rotatif vertical ; le disque en tournant coupe le sol sans provoquer de semelle de labour ; des pales verticales fixées solidairement à l’axe de rotation écartent la terre soulevée par le disque.
- La bineuse interceps a été développée, à l'origine, pour l'entretien des cultures maraîchères. Cette bineuse à doigts semble être un outil intéressant ayant sa place dans la grande famille des outils de désherbage mécanique. Les doigts en caoutchouc pénètrent dans le sol et arrachent les adventices grâce à un mouvement de rotation.
- La bineuse à lames est constituée d’une lame plate, plus ou moins inclinée, fixée sur un porte outil interceps. Une commande hydraulique d’effacement est nécessaire pour éviter les chocs sur la souche et maintenir la lame perpendiculaire au sens d’avancement. La lame travaille à quelques centimètres de profondeur dans le sol et son action coupe les racines des adventices qui se dessèchent sur place. Cet outil est utilisé sur sol meuble, préalablement décavaillonné, en présence d’une levée d’adventices au stade cotylédons.
=> Comme tout travail faisant appel à une bineuse, il est déconseillé d’intervenir sur sol compacté ou en présence d’une flore adventice trop fortement développée, puisque l’efficacité en sera fortement limitée. La vitesse d’avancement est comprise entre 4 à 5 km/h.
Titre
Fiche GECO 1
Désherber mécaniquement l'interceps
Objectif : gérer la flore adventice qui se développe sur le cavaillon par des moyens mécaniques, sans abîmer les pieds de vigne
Titre
Fiche GECO 2
Pratiquer le désherbage mécanique en verger
Objectif : lutter physiquement contre les adventices
Solution N°20 - Gérer le développement des adventices sans glyphosate en viticulture sur le rang
Solution N°21 - Gérer le développement des adventices sans glyphosate en arboriculture
Documents pratiques
- Charrue décavaillonneuse. Site internet MatéVi France
- Bineuse interceps. Site internet MatéVi France
- Témoignage d’un utilisateur d’une bineuse à doigts, sur vignoble de 98 ha dans le Haut Médoc. Site internet MatéVi France
Fiches Guide ECOPHYTO
- Fiche Technique n°8 : Désherbage mécanique, Guide Fruits - 2015
- Fiche Technique n°4 : Désherbage physique, Guide Tropical - 2015
- Fiche Technique n°6 : Désherbage mécanique, Guide CEPViti - 2014