Ce réseau DEPHY est composé de fermes ouvertes au changement des pratiques mais aussi des exploitations qui ont des typologies différentes et représentatives sur du territoire du vignoble Bergeracois. Ces fermes ont exprimé le souhait de progresser de manière collective afin de diffuser les expériences partagées du réseau à l’ensemble du vignoble. Les problématiques sanitaires et agronomiques auxquelles sont confrontées les membres du groupe sont communes aux problématiques des fermes viticoles du vignoble de Bergerac.
Ce collectif de fermes représente 12 exploitations viticoles. Les membres du groupe sont motivés par les échanges et habitués à travailler en collectif. Toutes les exploitations de ce groupe sont engagées dans des certifications environnementales comme AB, Terra Vitis ou HVE3 pour réduire leurs intrants phytosanitaires. La dynamique du groupe a été forte et constante depuis 2016, les progressions de chacun dans le changement de pratiques permettent de faire avancer le groupe, en apportant des références, des exemples, des retours d’expériences sur les problématiques actuelles.
Au terme de ces 5 ans, le groupe souhaite continuer de progresser en misant sur le collectif, en ayant la volonté de se re engager dans le dispositif DEPHY pour cinq années supplémentaires.

Cépages principaux :

Spécificités du groupe : les 12 fermes sont engagées dans des démarches environnementales

Lycées partenaires : Domaine de la Brie à Monbazillac

Partenariats locaux : Fédération des vins de Bergerac Duras et Interprofession des Vins de Bergerac Duras,les caves coopératives viticoles Bergeracoises

Projet collectif du groupe :

Depuis sa création en 2016, l'ensemble du groupe travaille sur la qualité de la pulvérisation qui est l'un des principaux leviers de réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires. Cela se traduit par le réglage des pulvérisateurs pour mieux traiter et donc n'hésite pas à se former pour devenir plus performant. Ils jouent également sur l’adaptation des doses avec les outils d'aide à la décision (OAD) de type Optidose et dernièrement Décitrait. Egalement, l'achat de pulvérisateurs confinés pour 3 viticulteurs du groupe et/ou des panneaux récupérateurs sont des leviers actionnés pour limiter la dérive et la perte de produits phytosanitaire.

Le développement des couverts végétaux et engrais verts s'est généralisé et est devenu une pratique culturale à part entière mis en place désormais sur l'ensemble des fermes (selon la saison). Les couverts contribuent à maîtriser les adventices, à  favoriser une flore moins rustique et à développer la biodiversité. Les effets sur l'état organique du sol, sur la structure en limitant l'érosion et la compaction se révèlent très positifs, on note également des effets sur l'activité biologique du sol. Chaque année, des fosses pédologiques sont ouvertes depuis le démarrage du groupe pour visualiser les effets des différentes couvertures végétales mises en place et analyser les profils pour une meilleurs compréhension de leurs sols.

Tous ces changements ne se sont pas fait du jour au lendemain mais en y allant étapes par étapes, à petite échelle, afin de vérifier des pratiques qui s’adaptent au mieux à leurs objectifs de production et leur valeurs. Mais quand on voit les résultats au bout de 5 ans du niveau de transformation et de re-conception des fermes, c’est une richesse et une stimulation d’avancer avec eux et de faire partie de cette dynamique. On peut dire que le « DEPHY » est relevé pour ces 5 années mais qu’il reste du chemin à parcourir pour relevés les autres défis actuels et à venir.

Thématiques principales du groupe : Thématiques principales du groupe :

Elles s’articulent autour de 3 grandes valeurs qui donnent du sens à leur travail.

1. Favoriser la biodiversité

2. La transition vers des modèles de production plus vertueux qui se concrétisent par des certifications environnementales.

3.  Favoriser les équilibres agro-physico-chimiques en travaillant sur la conservation de leurs sols.

Autres thématiques travaillées par le groupe et pistes innovantes explorées collectivement :

Premièrement d’un point de vue Efficience :

•     S’approprier des outils d’aides à la décision.
•     Augmenter l’efficience de la pulvérisation
•     Robotique : essais d’un robot autonome électrique de désherbage mécanique du cavaillon

Deuxièmement d’un point de vue Re-conception :

•     Tester des variétés résistantes aux maladies et capable de s’adapter à l’évolution climatique.
•     Pâturage additionnel, avec l’entretien de l’enherbement hivernal grâce aux brebis
•     Plantations de parcelles en agroforesterie

Troisièmement d’un point de vue Substitution :

•     Développer et tester des produits de biocontrôle (confusion sexuelle, argile kaolinite, Bacillus thuringiensis...).
•     Enherbement permanent sous le rang
•     Expérimenter des préparations naturelles peu préoccupantes

Résultats du groupe :

En 2016, sur les 12 fermes, une seule était certifiée AB et 3 étaient certifiées HVE3.

5 ans après en 2021, 7 fermes sont certifiées ou en cours de conversion AB et 10 sont certifiées HVE3.

D’un point de vue global, en terme de réduction des intrants phytosanitaires, le groupe a réduit de façon significative son IFT depuis 2016, en partant de 12.9 en moyenne au point zéro global du groupe à 5.8 en 2021, contre une moyenne régionale autour de 14 à 16 d’IFT. Ils ont réussi ce challenge notamment via l’intégration du biocontrôle dans leur stratégie de lutte face aux maladies et aux ravageurs. En effet, l’IFT de biocontrôle est passé de 1.5 à 4.0 en 2021. Mais des moyens techniques ont également permis cette baisse grâce à l’acquisition de pulvérisateurs confinés, des OAD, la mise en place de TNT (sur 4 fermes du groupe), l’essai de produits alternatifs tels que les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes), la plantation de variétés résistantes aux maladies mildiou/oïdium (1 ferme du groupe)…

Les conversions vers l’agriculture biologique ont eu un impact direct sur la réduction des IFT :

° L’IFT herbicide a chuté avec l'arrêt des herbicides pour 9 membres du groupe ce qui a permis de réduire l’IFT global.

° L’IFT insecticide a été réduit pour favoriser la biodiversité des fermes du groupe (objectif phare). Cela a pu être possible par la volonté des exploitations du groupe à tester des nouveaux moyens de lutte face aux ravageurs. Par exemple, grâce à la mise en place de la confusion sexuelle, par l’utilisation de produits de bio contrôle comme l’argile kaolinite (insectifuge), les Bacillus thuringiensis dans la lutte contre les tordeuses ... Malheureusement, les traitements insecticides ne peuvent être à zéro pour cause de traitements obligatoires contre la flavescence dorée.

° L’IFT fongicide représente une grande part de l’IFT total du groupe sur lequel il est possible encore de progresser. Il est donc primordial de poursuivre le travail sur les alternatives pour limiter le recours aux fongicides. Des leviers ont été mis en place très vite. Comme par exemple l’utilisation du soufre (bio contrôle) dans la stratégie anti fongique pour une grande majorité des fermes (10 sur 12 fermes en 2021), des outils d’aide à la décision pour optimiser les interventions fongiques, des essais sur l’efficacité des produits alternatifs tels que les PNPP (préparation naturelle peu préoccupante) chez 2 fermes du groupe, la plantation de cépages résistants aux maladies (mildiou / oïdium) sur 1 ferme du groupe.