Focus sur : la couverture des sols un levier multiperformance
Les DEPHY sanflorains sont entrés dans la démarche DEPHY en 2016. Plusieurs axes de réduction sont alors fixés comme la suppression du traitement fongicide et la réduction des traitements herbicides autant que possible. Plusieurs leviers sont alors mis en place par le groupe comme le mélange des variétés de blé, le désherbage mécanique, le décalage des date de semis à l'automne et au printemps et la pratique du faux semis entre autre.
La finalité du groupe est de répondre à plus d'autonomie fourragère et alimentaire dans un second temps tout en réduisant les produits phytosanitaires. Le levier le plus mobilisé par le groupe est la mise en place de couvert entre les cultures principales lorsque le sol n'était pas cultivé.
Pour aller encore plus loin depuis leur réengagement en 2021, le groupe souhaite alléger le travail du sol à la mise en culture. Les notions de préservation du sol sont alors abordées et étudiées suite aux épisodes de sècheresses qui ont montré la limite du labour systématique. L'augmentation des coûts du carburant et du temps de travail au champ induit par la réduction de l'IFT, enclenchent la réflexion et la volonté de travailler sur des méthodes allégées d'implantation de culture. C'est alors que l'on s'intéresse au semis direct et autres méthodes de simplification de travail du sol.
Afin de préserver le sol et répondre à la réduction des traitements phytosanitaires combinée à une production de fourrage, c'est bien la couverture du sol qui répond à ces objectifs. De plus ce levier a été mis en place sur plusieurs inter-cultures.
L'objectif de l'ensemble des fermes du groupe est réduire les herbicides le plus possible. Pour répondre à cet objectif, plusieurs fermes du réseau ont implanté des inter-cultures en hiver ou/et en été afin de réduire les herbicides sur les cultures principales. Plusieurs périodes pour ces inter-cultures sont concernées par l'implantation de cultures de courte durée :
- la période située entre une culture de méteil précoce et une culture d'automne,
- la période entre deux cultures de céréales à paille,
- la période hivernale située entre une céréale à paille et une culture de printemps comme le maïs.
En plus de réduire l'enherbement des cultures dites principales comme le maïs et la culture de céréales à paille, l'introduction d'une inter-culture diversifie la rotation et permet d'alterner les périodes de semis automne et printemps. Enfin ces cultures de courte durée sont récoltées et valorisées en fourrage ou en pâturage. La concurrence directe du développement de l'inter-culture freine le développement des adventices et évite ainsi par la fauche les montées à graine de celles-ci.
D'autres profits en découlent comme la valorisation des reliquats azotées pendant ces périodes en réduisant l'érosion et le lessivage des sols. On diversifie la rotation et on casse les cycles biologiques des bioagresseurs.
Dans le cadre d'essais DEPHY, le groupe a voulu essayé plusieurs espèces de dérobées fourragères estivales comprenant : le sorgho fourrager, le moha fourrager, l'avoine rude et le colza fourrager.
Le coût de production de la culture de dérobées estivales sur l'année 2019.
A la suite de ces essais, la technique s'est généralisée chez les fermes du réseaux. Cette technique couplée à d'autres citées plus haut montre une réelle réduction de l'enherbement des parcelles remarquées par l'ensemble des fermes.
Franck témoigne sur la mise en place d'un couvert d'été entre un méteil fourrager et une céréale d'automne.
Après avoir enrubanné le méteil, le sol restait nu jusqu'à l'automne pour une nouvelle céréale. Au lieu de laisser le sol nu, autant qu'il produise ! En plus, un sol nu est une source à mauvaises herbes. C'est pourquoi, nous avons essayé le Moha + trèfle d'Alexandrie. Le Moha pour la quantité et sa capacité à pousser en condition sèche et le trèfle pour apporter un peu de protéine.
Le couvert a été semé le 2 juin à 25 kg/ha et récolté le 14 aout sous forme d'enrubannage. Etant donné que le Moha est une plante tropicale, elle a besoin de beaucoup de chaleur pour se développer avec l'eau résiduelle suite à la récolte du méteil. Suite à la fertilisation faite sur le méteil, nous n'utilisons pas d'intrant supplémentaire.