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Thématiques de protection des cultures
Des leviers ou techniques alternatives aux produits phytosanitaires conventionnels et d’autres ressources regroupées en 5 grandes thématiques, pour mettre en oeuvre la protection intégrée des cultures.
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Focus techniques
Cette rubrique donne accès à des ressources clés et à des bases documentaires, qui utilisent des filtres de recherche plus détaillés et adaptés à la thématique de la base en question.
Auxiliaires & bioagresseurs
Ressources PIC en région et à l'international
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Réseau DEPHY
Dispositif clé du plan Ecophyto, DEPHY a pour but d'éprouver, valoriser et déployer des techniques et systèmes agricoles, économes en produits phytosanitaires et multiperformants, pour l'ensemble des filières végétales.
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Décryptage de problématiques
Cet espace a pour vocation de décrypter des problématiques à forts enjeux pour la protection des cultures. Il propose des centres de ressources pour accompagner les acteurs dans l'utilisation des alternatives existantes.
dephyferme

Groupe DEPHY Grandes Cultures Eure-et-Loir

Cultures légumières Légumineuses Grandes cultures / Polyculture-élevage Autres oléagineux Betterave Céréales à paille Colza Cultures intermédiaires Cultures porte-graine Lins Maïs grain / Sorgho Protéagineux
Désherbage mécanique/thermique
Diversification et allongement de la rotation
Mélanges variétaux
Régulation biologique et biocontrôle
Année de publication 2019
  (mis à jour le 11 avr 2024)
Carte d’identité du groupe
Tour de plaine du groupe
Structure de l'ingénieur réseau
Chambre d' Agriculture d'Eure-et-Loir
Nom de l'ingénieur réseau
Léa SGRO
Date d'entrée dans le réseau
2016
12
Nombre d'agriculteurs dans le groupe.
Présentation du groupe

Pour répondre au mieux au plan Ecophyto et à la problématique des nitrates, l’idée de tester en exploitations des techniques réductrices d’intrants s’est naturellement imposée à la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir.

En 2016, douze agriculteurs se sont portés volontaires pour collaborer avec la Chambre d’agriculture pour diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires. Ils appartiennent tous à des groupes de développement et les exploitations sont représentatives du département : types de sols, conduites culturales, surfaces, rotations… Les agriculteurs couvriront la majorité des situations possibles, facilitant la valorisation et la diffusion des résultats au-delà du réseau Dephy.

Le groupe s'intéresse principalement à la durabilité des systèmes : économique, sociale et environnementale. Les agriculteurs travaillent sur l'allongement de leurs rotations et la préservation des auxiliaires, mais surtout sur leur impact sur le changement climatique.

 

Cultures principales : blé tendre, blé dur, orge, colza, pois protéagineux, maïs, lin oléagineux, betterave sucrière...

Spécificités du groupe : diversification des cultures et introduction du désherbage mécanique

Lycée partenaire : lycée agricole de La Saussaye

Partenariats locaux : Groupes de développement agricoles d'Eure-et-Loir (CRDA)

Le regard de l'ingénieur réseau :

Les exploitations de ce réseau sont représentatives du département : types de sols, conduites culturales, surfaces, rotations… La diversité de ce groupe en fait sa force. Les agriculteurs couvrent la majorité des situations possibles, facilitant la valorisation et la diffusion des résultats. Ils ont l’habitude d’échanger et de travailler sur le changement de leurs pratiques, notamment avec leurs groupes de développement respectifs. Les agriculteurs ont la conviction qu’il est nécessaire de faire évoluer leurs pratiques, tout en préservant la rentabilité de leurs exploitations. Ce groupe est basé sur la motivation, le partage, la convivialité et la bienveillance comme règles de fonctionnement.

Projet collectif et résultats du groupe

Réduction d'utilisation des produits phytosanitaires et changement climatique : la re-conception de systèmes comme base de toute adaptation

Le changement climatique est un enjeu majeur, auquel les systèmes de cultures vont devoir s’adapter, en lien avec la diminution des produits phytosanitaires, pour assurer la performance environnementale des exploitations. Pour les productions en grandes cultures en Eure-et-Loir, l’impact du changement climatique se fait déjà sentir : plafonnement des rendements en blé tendre, évolution des rendements de maïs au ralenti, pas d’évolution rétrospective concernant le débit des cours d’eau, augmentation du nombre de jours échaudant…

Pour travailler sur l'adaptation et l'atténuation du changement climatique, les agriculteurs utiliseront la re-conception de système

Les agriculteurs partiront d’une étude du climat futur pour élaborer la re-conception des systèmes. Ainsi, ils pourront modéliser les enjeux auxquels seront confrontées leurs exploitations et les corréler à leurs objectifs de diminution d’utilisation des produits phytosanitaires (ou de maintien d’IFT bas). Le but est de concevoir des systèmes plus résilients et durables.
Dans le même temps, chacune des exploitations réalisera un diagnostic des émissions de GES ainsi qu’une évaluation du stockage de carbone dans le sol. Ces deux diagnostics sont indispensables et ils serviront de base pour ensuite mettre en place et suivre des stratégies d’atténuation. Lors des ateliers de co-construction, les diagnostics seront pris en compte et des leviers d’atténuation seront intégrés aux nouveaux systèmes. Pour atténuer le changement climatique, plusieurs types d’actions sont possibles :
- Réduire les émissions de GES : équilibrer la fertilisation, développer la méthanisation, pratiquer l’agroécologie, économiser les énergies fossiles…
- Produire des matériaux biosourcés
- Consommer moins d’énergie : éco-conduite des tracteurs, fertilisation équilibrée, conduites culturales simplifiées…
- Produire de l’énergie renouvelable : développer la méthanisation et le photovoltaïque
- Stocker du carbone : améliorer l’efficacité des couverts, développer l’agroforesterie, accroitre la durée de vie des prairies…


Ces exemples montrent que les actions envisagées pour atténuer le changement climatique vont dans le même sens que la diminution de l’usage des produits phytosanitaires : la conception de systèmes plus robustes.

Autres thématiques travaillées par le groupe et pistes innovantes explorées :

  • Travail sur les cultures de printemps (itinéraires techniques, faisabilité et marges) à intégrer selon les exploitations : les réunions de groupe consacrent toujours un temps d'information et des échanges sur les cultures de diversification pouvant entrer potentiellement dans les rotations des exploitations. Des tests sont ensuite régulièrement réalisés, en vue de l'intégration de cultures de manière durable dans les systèmes.

Résultats du groupe :

Le groupe avait un objectif de baisse d’IFT (en moyenne) de -17% entre le point zéro (2014-2015-2016) et 2020. Cet objectif est amplement atteint puisque les huit agriculteurs se réengageant comptabilisent une diminution d’IFT de -38% (IFT chimique hors TS). Toutes les fermes du groupe ont diminué leur IFT (-13% à -25% pour les fermes avec les IFT les plus faibles, -40% à -46% pour les fermes à IFT plus élevés et -95% sur une ferme en cours de conversion bio). La plupart des agriculteurs ont été au-delà des objectifs qu’ils s’étaient fixés.

La co-construction de système en groupe, les échanges (formels et informels) ont fortement contribués à ces bons résultats. Une vigilance sera cependant à apporter sur l’IFT herbicides, se révélant plus difficile à réduire dans certains systèmes, liés à des salissements parcellaires importants. De plus, sur les exploitations avec un IFT herbicides bas, il faudra veiller à la stabilisation de cet IFT sans risques d’enherbements non maitrisés.

Retour sur le projet collectif 2016 - 2020 :


Le projet collectif défini par le groupe en 2016 s’intitulait « Quels leviers agronomiques permettent d’améliorer la durabilité des systèmes (économique, environnementale et sociale) tout en réduisant l’utilisation des produits phytosanitaires ?». Ce projet visait des tests de leviers agronomiques pour être moins dépendants des produits phytosanitaires. Ils portaient sur l’impact économique, environnemental et social de ces leviers, priorisant les leviers pour gérer les problèmes de désherbage et ceux préservant la biodiversité.


En premier lieu, le groupe a travaillé sur les cultures de printemps. Les agriculteurs ont évalué, en groupe, quelles cultures étaient envisageables sur leurs exploitations. Ensuite, au fur et à mesure des réunions de bilan de campagne, les exploitants ont fait un retour d’expérience sur ces nouvelles cultures (itinéraires techniques, marges brutes, temps de travail…). Ce travail a permis l’intégration d’au moins deux nouvelles cultures dans la rotation sur chaque exploitation du groupe (jusqu’à 5 nouvelles cultures pour certaines exploitations).


Dans un deuxième temps, les agriculteurs ont étudié la biodiversité sur leurs exploitations : ils ont appris à identifier les auxiliaires ainsi que les aménagements pour les préserver. Grâce à de nombreux tours de plaine, formations et visites de terrain, les exploitants sont aujourd’hui en capacité d’améliorer la biodiversité sur leurs exploitations et d’y sensibiliser leurs voisins. De nombreux aménagements ont été mis en place : bandes fleuries (dont 4 en partenariat avec l’Inrae pour une expérimentation de suivi sur 5 ans), bandes enherbées, haies, re-découpage du parcellaire, nichoirs et perchoirs à rapaces…


A partir de 2018, les agriculteurs ont étudiés les outils de désherbage mécanique. Le coût des investissements a été étudié, permettant à 6 agriculteurs du groupe d’investir sur leur exploitation (herse étrille et bineuse). Une étude du temps de travail associé à chaque outil était prévue. Elle s’est révélée trop complexe à réaliser (hétérogénéité des outils et largeurs, nombre de passages très aléatoires). Néanmoins, grâce aux échanges en groupe, les agriculteurs ont pu discuter de leur charge de travail et de l’impact de l’introduction du désherbage mécanique sur leurs exploitations. Il en ressort une charge de travail supplémentaire mais acceptable par les agriculteurs, car le travail effectué lors du désherbage mécanique est jugé plus « agréable » et enrichissant que lors d’interventions culturales dites « classiques ».


Les agriculteurs s’étaient fixés d’atteindre au moins 4 leviers agronomiques intégrables sur les exploitations pour améliorer la durabilité des systèmes. Au regard des différents leviers intégrés individuellement sur les fermes, ce chiffre est largement atteint. Cependant, il est impossible aujourd’hui de chiffrer économiquement l’impact de chaque levier séparément, contrairement à l’objectif initial du projet collectif. Seule une comparaison entre systèmes est possible (entre un point zéro et 2020 par exemple) : les agriculteurs ont compris grâce à ce travail qu’un levier ne peut être introduit et mesuré sans tenir compte de la totalité du système. Pour faire évoluer ses pratiques, chaque exploitant doit donc repenser son système dans sa globalité pour en évaluer les impacts économiques, environnementaux et sociaux.


Le groupe est très satisfait du travail effectué et de la finalité des efforts engagés. Les agriculteurs ont fortement contribués à la réussite de ce projet collectif qui est arrivé à son terme. Ils ne voient pas d’intérêt à poursuivre une étude individuelle de leviers et préfèrent se concentrer sur la re-conception de système. C’est pour cette raison qu’ils ont fait évoluer leur projet collectif, pour travailler sur la réduction des produits phytosanitaires et le changement climatique à travers la re-conception de système. Ces deux enjeux leurs semblent essentiels, et l’agriculture de demain devra y répondre.

evolution_IFT

 

 

Témoignage de la structure : 

« La Chambre d’agriculture se doit de répondre aux préoccupations des agriculteurs : intégrer l’agro-écologie et trouver des alternatives aux solutions chimiques, tout en maintenant son revenu. Le partage d’expérience et le travail en groupe permettront aux agriculteurs de progresser plus vite sur le changement de leurs pratiques. La Chambre d’agriculture les accompagnera, notamment dans leur recherche de nouvelles voies ou cultures pour faire évoluer leurs rotations. » Michel Plovie, Président du comité d’orientation Environnement de la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir

Autres infos

3 exploitations du groupe sont en production biologique sur tout ou une partie de l'exploitation.

 

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Léa SGRO
Ingénieur réseau - Chambre d'agriculture d'Eure-et-Loir