Conception du système

Les parcelles en céréales gérées en semis-direct ou travail simplifié sont soumises à de forte pression de campagnols des champs. Des modalités d'expérimentation sont mises au sein des parcelles pour comparer leurs efficacités dans la régulation des populations du ravageur, à savoir :

- Perchoirs

Mots clés :
Perchoirs - Prédation - Auxiliaires - Campagnol des champs - Céréales - Semis-direct

 Caractéristiques du système

Perchoirs / Témoin

Diminuer la présence de campagnols ou limiter sont augmentation par :

• la pose de perchoirs

Effet des perchoirs sur les taux d'infestation de campagnols des champs

Evolution du taux d’infestation de campagnols des champs dans les modalités témoin et perchoirs de J0 (2021) à J476 (2022).
Ces taux sont les prédictions issues du glm_7, dans une parcelle de féveroles, trèfles, puis blé, dans le site expérimental de la Haute-Marne. Les barres représentent les erreurs standards issues du glm_7. Les étoiles témoignent de différences significatives entre les deux modalités.

Au début de l’expérimentation, (J0 et J21), il n’y avait ni campagnols des champs ni indice de présence des rapaces. L’occupation des perchoirs par la présence des pelotes à leur pied n’est avérée qu’à partir de J132. Dans les deux modalités, on observe une oscillation saisonnière, avec un maximum de densité relative de 69 % dans le témoin en J193. De J0 à J476, la densité relative dans la modalité avec les perchoirs est inférieur à celle dans le témoin. Cette différence est significative en J132, J193 et J453.

C’est lors de fortes densités relatives que la différence entre les taux d’infestation des deux modalités est la plus grande : 19 points de pourcentage. Ces différences sont significatives quand la densité relative du témoin dépasse environ 27 %.

Fréquentation des perchoirs

Fréquentation des perchoirs par les rapaces. Les histogrammes correspondent aux nombre de pelotes de réjection retrouvées au pied des perchoirs dans chaque modalité.

Aucune pelotes de réjection de rapace n'est retrouvé au niveau des perchoirs fictifs sur les parcelles témoin alors que l'on retrouve jusqu'à 6 pelotes par perchoir en moyenne entre l'automne 2021 et l'été 2022. Les perchoirs sont bien fréquentés par des rapaces prédateurs de micromammifères. Cela confirme que la régulation observée des campagnols provient des rapaces qui utilisent les perchoirs.

Analyse des pelotes de réjection de rapaces retrouvées au pied des perchoirs indiquant quelles espèces de rapaces prédatent quelles espèces de micro-mammifères sur cette parcelle.

Les prédateurs utilisant les perchoirs sont surtout des faucons crécerelle et des rapaces nocturnes. Les micromammifères prédatés sont principalement des campagnols des champs.

Coûts et temps de travail

Références utilisées :

Le coût de mise en place des perchoirs est de 26,25 €/ha pour un temps de travail estimé à 0,7 h/ha. Le coût et le temps de travail étant réduits, il est tout à fait envisageable de déployer cette méthode de lutte à grande échelle.

Les notes de l'évaluation multicritères ont été établies à partir des performances du système ci-dessus. La note maximale est 5. Par exemple, le témoin où aucune méthode de lutte n'a été mise en place a la meilleure note sur le critère Temps car c'est celui où le moins de temps a été passé. La modalité Perchoirs a une note de 4 sur le critère Temps car leur mise en place demande un peu de temps.

On peut donc voir ici que les perchoirs ont une bonne performance globale.

  A l’échelle de la parcelle, l'installation de perchoir pour favoriser la prédation s'est révélées efficace pour réduire directement le taux d'infestation. Cette méthode, testée dans des conditions expérimentales précises, permet aux agriculteur·rices d'intervenir de manière réactive et ciblée sur le court terme. Elle offre une solution concrète et immédiate.

La prédation semble être la solution la plus écologique, la plus économique et la moins chronophage. Elle permet de réduire l’amplitude des oscillations saisonnières des campagnols. L’installation des perchoirs et des nichoirs doit être faite pour favoriser la prédation mais ne doit pas gêner l’agriculteur·rice pour les passages d’outils. Les perchoirs doivent par exemple être positionnés entre deux passages de pulvérisateurs.

A l’échelle du paysage, un diagnostic paysager a été réalisé. A partir de cela, des aménagements agroécologiques de favorables au campagnol des champs et favorables a ses prédateurs ont été proposés comme la plantation de haies.

A l'aide des résultats de cette expérimentation et des autres sites du projet, un outil d’aide à la décision a également été créé, alliant le diagnostic du paysage à la biologie du campagnol des champs. Grâce à cet outil, il est possible d’estimer le niveau de risque de pullulation dans les parcelles, et donc d’anticiper et adapter les cultures et les pratiques. Il souligne également l’importance d’adapter les interventions selon le contexte local.

Grille d’analyse de risque : outil d’aide à la décision pour la gestion des cultures face au risque de pullulation de campagnols des champs dans une parcelle.
La grille est valable peu de temps après le travail du sol : le risque doit être adapté selon les paramètres de temps et de cyclicité de M. arvalis.