Synthèse des résultats à l'échelle nationale du réseau DEPHY EXPE 2012-2018 - filière légumes
Cette synthèse valorise dans une approche globale à l’échelle du réseau, les résultats des systèmes en productions maraîchères 5 ou 6 années après le démarrage des expérimentations. Après une présentation générale du réseau DEPHY EXPE Légumes, et un rappel du contexte de la protection des cultures dans cette filière, les performances des systèmes testés sont présentées à travers une évaluation des leviers alternatifs à l’usage des produits phytosanitaires mis en œuvre. Le document se termine par des focus thématiques et par la présentation de chacun des projets DEPHY EXPE de la filière Légumes.
Projets concernés : 4SYSLEG, BREIZLEG, DEPHY Carotte, DEPHY EXPE NPDC, DEPHY Fraise, DEPHY SERRE, ECOLEG, EXPE Guadeloupe, GEDUBAT, LILLA, RESCAM, VERtiCAL
Sur l’île de la Réunion, les cultures légumières représentent 14 % de la SAU hors canne à sucre et le taux de couverture en légumes frais est de 71 %. La culture de la tomate de plein champ est un enjeu économique important : sur 1600 ha de légumes frais en 2010, la tomate de plein champ représentait plus de 300 ha en surface développée. Mais cette culture souffre d’un déficit évident de solutions autres que chimiques, contrairement à la production sous abris qui bénéficie de l’apport de la production biologique intégrée, mais la tomate sous abris (50 ha en 2010, en fort développement) n’est produite exclusivement qu’en hors-sol en agriculture conventionnelle. Outre des problématiques des ravageurs telluriques, les producteurs de tomates plein champ doivent faire face à une mouche de la famille des Tephritidae (Neoceratitis cyanesens) inféodée à la famille des solanacées, dont la femelle pond dans les fruits hôtes.
Le projet RESCAM avait pour objectif d'évaluer l'efficacité des Dispositifs Agro-écologiques sur la pression de mouches, en s'intéressant notamment à l'effet de la distance de ces dispositifs sur les auxiliaires.
Le paillage des parcelles d’igname par des pailles issues de champs de canne à sucre récoltés est fréquemment réalisé par les agriculteurs en Guadeloupe. En plus de conserver l’humidité du sol sous la couche de paille et de constituer un apport en matière organique, ce mulch permet de contrôler le développement des adventices par occultation.
Cette pratique traditionnelle, effectuée manuellement, est par conséquent très consommatrice du temps de travail de l’agriculteur. Les surfaces plantées en igname et paillées sont donc souvent très restreintes, de l’ordre de quelques centaines de mètres carrés.
La mécanisation a pour objectif de réduire le temps de travail et la pénibilité du paillage, sans pour autant augmenter le coût de production de façon a développer cette culture dite de « diversification ».
La réduction des risques de Botrytis dans une culture de tomate ne peut s’envisager autrement que par une combinaison de bonnes pratiques.
La protection commence avant tout par une bonne prophylaxie : il est important de mettre en place un plant indemne de toute maladie dans un environnement sain.
En fonction de la variété cultivée, le choix du porte-greffe permet de jouer sur l’équilibre de la culture et donc sur sa sensibilité à la maladie.
La qualité du travail (effeuillage, taille, enroulage, enlèvement des rafles) est primordiale afin de conduire à une cicatrisation rapide et propre des plaies occasionnées sur la tige des plantes.
L’évacuation des feuilles et de l’ensemble des déchets de culture en dehors de la serre permet également de conserver un environnement plus favorable. A tous les stades de la culture, il faut veiller à maintenir un climat et une conduite d’irrigation les moins propices au développement de la maladie. Enfin, la recherche et le développement de produits alternatifs, champignons et bactéries antagonistes pourraient à l’avenir permettre une protection préventive efficace contre le Botrytis.
En 2015, un bilan à mi-parcours BREIZLEG a été réalisé avec pour objectif d’évaluer la durabilité globale des systèmes étudiés. Pour y parvenir, il a été décidé d’utiliser l’outil d’analyse ‘DEXiPM-Field Vegetables’, qui a été développé en 2011 dans le cadre du projet PURE (Pest Use and risks REduction).
A l’origine, l’objectif principal de l’outil DEXiPM-FV est de sélectionner des systèmes de culture prometteurs durables avant leur mise en œuvre sur le terrain (analyse ex ante) en se basant sur une méthode d’aide à la décision entièrement qualitative. L’outil est organisé selon une structure arborescente hiérarchique basée sur deux types d’attributs : des attributs basiques au nombre de 88 et des attributs agrégés au nombre de 129.
Dans le cadre d'un système de cultures légumières avec introduction de grandes cultures sur le site de Lorgies dans le cadre du projet DEPHY EXPE du Nord Pas de Calais, différents leviers ont été mobilisés et combinés entre eux pour gérer les adventices. Ce focus présente les leviers testés et les résultats obtenus sur chacune des cultures.