
Système AGRECOMEL - Ctifl Balandran
Conception du système
Le système a été réfléchi afin de répondre aux attentes de la filière melon. Pour cela, un atelier de co-conception a été réalisé avec une diversité d'acteurs (producteurs, conseillers, techniciens, expérimentateurs...).
Mots clés :
Melon - Biocontrôle - Leviers agroécologiques - Bande fleurie - Plantes sentinelles - Règles de décision
Caractéristiques du système
Situation de production : Culture de plein champ, créneau de plantation fin mars - début avril. Espèces : Melon, variété Godiva en 2019, 2020 et 2021 puis Torum en 2022 et 2023. Gestion de l'irrigation : La gestion de l'irrigation se fait par un réseau de goutte-à-goutte et est ajusté en fonction de l'ETP, du prélèvement à la tarière et du stade de développement de la culture. Une sonde capacitive a été également mise en place pour aider au pilotage de l'irrigation. Fertilisation : La fertilisation est pilotée grâce à l'outil Pilazo, permettant de limiter les apports au nécessaire. Les mesures d'azote sont réalisées à l'aide d'un boîtier Nitracheck après prélèvement de sol au niveau des lignes de culture ou de pétioles dès que le stade de développement de la culture le permet. Interculture : Les intercultures sont gérées de manière à laisser le moins possible de sol nu sur l'ensemble de la rotation. Celles-ci permettent de limiter la lixiviation des nitrates et de maintenir la structure du sol. Gestion du sol/des adventices : Des faux semis sont réalisés au moment de l'implantation de chaque culture de la rotation. Des passages mécaniques sont effectués en fonction des besoins au cours de la culture. Infrastructures agroécologiques : Une bande fleurie est installée en bord de parcelle afin d'attirer de la biodiversité et plus particulièrement des auxiliaires de pucerons. Des plantes relais de Gomphocarpus ont été installées au sein des rangs de cultures infestés de pucerons spécifiques parasités permettant un réservoir de prédateurs contre les pucerons de la culture. |
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Le mot de l'expérimentateur
Le système de culture AGRECOMEL du CTIFL a mobilisé de nombreux leviers tout au long des 5 années d'expérimentation, ce qui a permis d'évaluer leur efficacité. Certains leviers ont été mis de côté par manque d'efficacité (plantes sentinelles par exemple), d'autres leviers n'ont pas pu être mis en place tous les ans par souci de faisabilité (bande fleurie) et d'autres leviers sont encore à étudier car peu mobilisés, les seuils de mise en place n'ayant pas été atteints (augmentorium, feutrines sous fruits). Ces enseignements permettent de préciser les conseils auprès des producteurs qui souhaitent se tourner vers des pratiques alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse.
Aucune stratégie alternative à la stratégie de référence n'a été mobilisée dans le cadre de l'essai CTIFL du projet AGRECOMel pour la gestion des adventices.
Levier |
Principe d'action |
Enseignements |
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Puceron : variété |
Implantation d'une variété avec un gène de résistance au puceron Aphis gossypii |
Satisfaisant. Déjà mis en place par les agriculteurs. |
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Acarien, Puceron : biocontrôle |
Raisonnement de la protection phyto principalement à l'aide de biocontrôle en 2019, 2020 et 2021, uniquement à l'aide de biocontrôle en 2022 et 2023. |
Plutôt satisfaisant mais demande beaucoup de suivi de parcelle, difficile à mettre en place en parcelle producteur |
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Puceron : bande fleurie |
Mise en place d'une bande fleurie pour favoriser l'installation d'auxiliaires pour lutter contre le puceron Aphis gossypii |
Pas assez de pression, contrôle de la population suffisant. Evaluation à poursuivre. Levier très chronophage. |
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Puceron : plante banque |
Plants de Gomphocarpus fruticosus mis en place dès la plantation, répartis au centre des lignes de culture. Ces plants sont infestés par une colonie d’Aphis nerii parasités par Aphidius colemani. Ces pucerons sont spécifiques et ne sont pas problématiques pour la culture de melon. |
Pas assez de pression en 2019 et 2020. De plus, la production, la mise en place et le maintien des gomphocarpus en vie est très compliqué, même sur le site expérimental. Abandon de ce levier technique à partir de 2021. |
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Puceron : augmentorium |
Mise en place d'un filet sur des petits foyers de pucerons observés en stade précoce (dès débâchage) puis lâchers d'auxiliaires sous le filet pour les multiplier tout en supprimant les foyers couverts par le filet. Objectif : multiplier la présence d'auxiliaires dans la culture pour contrôler les autres foyers de pucerons présents dans la parcelle |
Non utilisé, les conditions n'ont pas été réunies pour mettre en place les augmentorium (arrivées de foyers trop tardives ou pression trop faible ou inexistante). Levier pouvant être chronophage |
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Taupin : piégeage |
Pièges à phéromone mis en place sur la parcelle avec vidange et changement de la solution toutes les semaines |
Non concluant : pression taupins insuffisante. Levier chronophage |
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Taupin : barrière physique (feutrine) |
Mise en place de ronds de feutrine sous les fruits si des dégâts de taupin sont observés 10 jours à 15j avant le début de la récolte |
Pas de dégâts de taupins observés avant récolte, levier très chronophage, irréalisable en parcelle producteur. |
Levier |
Principe d'action |
Enseignements |
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Fusariose : couvert assainissant |
Couvert végétal entre les cultures de blé et le melon, choix spécifique des espèces pour lutter contre la fusariose |
Résultats satisfaisant, pas de fusariose observée sur les 5 années d'expérimentation |
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Fusariose : variété |
Mise en place d'une variété résistante à la fusariose |
Satisfaisant. Déjà mis en place par les agriculteurs |
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Oïdium : variété |
Mise en place d'une variété résistante à l'oïdium |
Satisfaisant. Déjà mis en place par les agriculteurs |
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Mildiou : modèle MILMEL |
Intégration du modèle prévisionnel dans la gestion du mildiou dans la parcelle, en plus d'autres leviers |
Modèle en désaccord avec ce qui est observé en parcelle pour le bassin sud-est. |
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Mildiou, oïdium : biocontrôle |
Raisonnement de la protection phytosanitaire principalement à l'aide de biocontrôle en 2019, 2020 et 2021, uniquement à l'aide de biocontrôle en 2022 et 2023. |
Plutôt satisfaisant mais demande beaucoup de suivi de parcelle (levier très chronophage), difficile à mettre en place en parcelle producteur. |
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Mildiou, oïdium : plantes sentinelles |
Mise en place d'espèces ou de variétés très sensibles à l'oïdium ou au mildiou. L'hypothèse faite est que ces plants seront contaminés avant la culture, ce qui permet de traiter en préventif les plants à récolter une fois la maladie observée sur les plantes sentinelles. |
Non satisfaisant. Les symptômes de maladie étaient observés simultanément sur les plantes sentinelles et la culture. Levier chronophage. |
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Mildiou, oïdium : irrigation |
Sonde capacitive pour réduire l'apport d'eau et donc réduire le risque de paramètres climatiques favorables au développement des maladies |
Sonde utilisée à posteriori pour faire le bilan de la culture plus que pour piloter l'irrigation. |
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Bactériose : modèle |
Intégration du modèle prévisionnel dans la gestion de la bactériose dans la parcelle |
Modèle non utilisé, car pas assez de pression mais à conserver pour la suite des expérimentations. |
Année |
Puceron |
Acarien |
Oïdium |
Mildiou |
Bactériose |
2019 |
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2020 |
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2021 |
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2022 |
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2023 |
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Code couleur :
vert : pression suffisante* pour éprouver la RDD, maitrise des bioagresseurs complète.
jaune : pression suffisante* pour éprouver la RDD, maitrise des bioagresseurs partielle
rouge : pression suffisante* pour éprouver la RDD, aucune maitrise du bioagresseur
gris : pression insuffisante RDD non éprouvée
*pression suffisante = pression sur parcelle ou site expérimental ou risque bassin de production (selon le bioagresseur visé)
2019 : L'état phytosanitaire en fin de culture a été correct. Le problème majeur a été la présence d'acariens mais qui a été contrôlée par le traitement prévu par la règle de décision (RDD). Un début de bactériose a aussi été constaté, mais la propagation a été arrêtée par le traitement prévu par la RDD également.
2020 : Des taches de bactériose ont été observées dès le mois de mai, ces taches ont perduré jusqu'à la fin de la culture sans que nous arrivions à les éradiquer. Nous avons cependant pu les maintenir au-dessous du seuil de nuisibilité. De plus, l'humidité laissait craindre l'apparition de mildiou déjà présent sur d'autres parcelles du bassin sud-est ce qui a conduit à l'application de traitements préventifs. Il n'a finalement pas émergé sur la parcelle. En fin de culture, de nombreux plants ont présenté de la fusariose combinée à une autre maladie non déterminée (environ 40% de la parcelle).
2021 : Le mildiou a été présent très tôt sur la parcelle. Malgré les 2 traitements ETONAN réalisés dès le débâchage en préventif, l'attaque de mildiou n'a pas pu être stoppée, des traitements hors biocontrôle ont donc du être réalisés pour enrayer la propagation de la maladie au reste de la parcelle. La présence d'acariens a été forte en fin de culture mais le suivi de la RDD indiquant aucun traitement a permis d'atteindre les objectifs fixés. Idem pour la bactériose dont la présence a été observée en cours de culture. La RDD bactériose indiquait de ne réaliser aucun traitement, ce qui a été fait. Les objectifs fixés ont été atteints.
2022 : 1ère année avec l'ensemble des RDD sans traitements hors biocontrôle de rattrapage. La saison à été très sèche, l'état phytosanitaire des plants en fin de culture a été correct. Le problème majeur a été la présence d'acariens en toute fin de culture, aucun traitement n'a été réalisé afin de suivre la RDD, les objectifs ont été atteints et les acariens n'ont pas impacté le rendement.
2023 : 2ème année avec l'ensemble des RDD sans traitement hors biocontrôle de rattrapage. La saison a été humide, les symptômes de mildiou ont donc été observés assez tôt en culture. La pression du bassin a été assez forte également donc plusieurs traitements biocontrôle ont été réalisés tout au long de la culture à base d'ETONAN et de soufre. Ces traitements, en plus d'un climat plus sec en fin de culture, ont permis de réduire la pression mildiou sans impact sur la production. Il n'y a pas eu d'autres bioagresseurs observés à part de l'alternaria qui n'a pas impacté le rendement ni la qualité de production.
Performances agronomiques (rendements brut et commercial)
L'objectif rendement du projet (rendement commercial AGRECOMEL équivalent au rendement commercial du bassin de production de l'année en cours, perte de 10% tolérée) a été atteint 4 années sur 5. L'objectif n'a pas été atteint en 2023 en raison des nombreuses pluies lors de la phase de grossissement des fruits, ce qui a occasionné un pourcentage de pertes en fruits fendus important à la récolte. Il est important de noter que la pression bioagresseur n'est pas à l'origine de cette perte de rendement.
Performances agronomiques (taux de sucre)
Malgré des données manquantes en 2019, l'objectif taux de sucre du projet (taux de sucre moyen supérieur à 11° Brix) a été atteint tous les ans.
Performances environnementales (IFT)
En 2019 et 2020, les règles de décision définies permettaient l'usage de produits phytosanitaires hors biocontrôle en dernier recours, bien que l'objectif principal du système de culture était de réduire l'IFT hors biocontrôle de 100%. L'objectif n'a donc pas été atteint les 2 premières années. La RDD a été modifiée pour la saison 2021 de façon à ne plus intégrer ces produits phytosanitaires hors biocontrôle, mais la présence de mildiou très tôt en parcelle a engendré des traitements hors biocontrôle pour assurer la récolte de la parcelle. L'objectif n'a donc pas été atteint en 2021 non plus. En 2022 et 2023 les RDD ont été suivies, et les objectifs IFT atteints.
Échelle de notation pour le graphique radar :
Note 1 : très défavorable -> Objectifs du critère atteints 0 ou 1 année sur 5
Note 2 : défavorable -> Objectifs du critère atteints 2 années sur 5
Note 3 : Peu favorable -> Objectifs du critère atteints 3 années sur 5
Note 4 : favorable -> Objectifs du critère atteints 4 années sur 5
Note 5 : très favorable -> Objectifs du critère atteints tous les ans
Critère rendement (2 objectifs) :
- Objectif "rendement" : rendement commercial équivalent au rendement de référence, perte de 10% tolérée. L'objectif n'a pas été atteint en 2023 en raison des nombreuses pluies lors de la phase de grossissement des fruits, ce qui a occasionné un pourcentage de pertes en fruits fendus important à la récolte. Il est important de noter que la pression bioagresseur n'est pas à l'origine de cette perte de rendement.
- Objectif "pertes" : maximum 5% de pertes par type de déchets. L'objectif n'a pas été atteint en 2019, 2021 et 2023. En 2019, les pertes dues au coups de soleil sont de 14%. Aucune maladie n'a été suffisamment observée pour induire une perte de feuillage et donc plus de coups de soleil. Cette perte ne serait donc pas due à une maitrise insuffisante des bioagresseurs. En 2021, les pertes ont atteint 6% de fruits pourris et 5.2% de dégâts taupin. Une partie des pourritures observées peuvent être en lien avec les dégât taupin. Ce ravageur n'a donc pas suffisamment été maitrisé. En 2023, les pertes ont atteint 12% de fruits fendus, 6.5% de fruits pourris, 7% de dégâts taupin et 7.6% de fruits mous. Les fruits mous et pourris peuvent aussi bien provenir de dégâts de taupin que de fruits fendus. Néanmoins le taupin n'a pas suffisamment été maitrisé cette année.
L'ensemble des objectifs de ce critère a été atteint 2 années sur 5. La note attribuée est donc de 2.
Critère IFT (2 objectifs) :
- Objectif "IFT" : réduction de l'IFT hors biocontrôle de 100%. L'objectif n'a pas été atteint les 3 premières années du projet. En 2019 et 2020, les règles de décision définies permettaient l'usage de produits phytosanitaires hors biocontrôle en dernier recours, bien que l'objectif principal du système de culture était de réduire l'IFT hors biocontrôle de 100%. L'objectif n'a donc pas été atteint les 2 premières années. La RDD a été modifiée pour la saison 2021 de façon à ne plus intégrer ces PPP hors biocontrôle, mais la présence de mildiou très tôt en parcelle a engendré des traitements hors biocontrôle pour assurer la récolte de la parcelle. L'objectif n'a donc pas été atteint en 2021 non plus. En 2022 et 2023 les RDD ont été suivies, et les objectif IFT atteints.
- Objectif "CMR" : aucun CMR autorisé. L'objectif a été atteint tous les ans.
L'ensemble des objectifs de ce critère a été atteint 2 années sur 5. La note attribuée est donc de 2.
Critère Taux sucre et calibres (2 objectifs) :
- Objectif "taux de sucre" : taux de sucre moyen supérieur à 11° Brix, pas de fruits en dessous de 10° Brix. Objectif atteint 4 années sur 5. En 2021 un taux de sucre observé inférieur à 10° Brix pour 3 fruits répartis sur 3 mesures de rendements.
- Objectif "calibre" : 60% du rendement commerciale en calibre 12. Objectif atteint tous les ans.
L'ensemble des objectifs a été atteint 4 années sur 5. La note attribuée est donc de 4.
Critère coût de protection phytosanitaire :
- Objectif : coût de protection phytosanitaire maximum 2 fois supérieur au coût de protection phytosanitaire du bassin de référence. Objectif atteint tous les ans.
L'ensemble des objectifs a été atteint tous les ans. La note attribuée est donc de 5.
ÉNONCÉ
Protocole d’observation : Risque régional évalué à partir de la climatologie (humectation du feuillage + pluies et présence d’eau libre sur les feuilles : dès qu’on en voit), des observations du réseau technique régional qui comprend 380 parcelles : 200 dans le Gard, 150 dans l’Hérault et 30 dans les Pyrénées Orientales, et du BSV : niveau de risque en fonction de la climatologie et de la présence dans les parcelles des zones du réseau technique régional.
Description du risque :
- risque nul :
- pas de parcelle touchée,
- pas de conditions climatiques favorables au mildiou
- risque faible :
- pas de parcelle touchée
- conditions climatiques favorables au mildiou
- risque moyen :
- quelques parcelles touchées mais pas dans la zone où se trouve l’essai en question
- conditions climatiques favorables au mildiou
- risque élevé :
- parcelles touchées : quelques parcelles touchées dans la zone où se trouve l’essai OU beaucoup de parcelles touchées peu importe la zone
- conditions climatiques favorables au mildiou
A LA PLANTATION
Observation aléatoire : uniquement prise en compte du risque BSV
AVANT DÉBÂCHAGE
Observation aléatoire : uniquement prise en compte du risque BSV
- Observation : si le risque régional est nul ou faible alors ne pas intervenir.
- Observation : si le risque régional signale la présence de mildiou (risque moyen à élevé) ET que des plantes NE sont PAS atteintes sur la parcelle, alors attendre pour débâcher.
- Observation : si le risque régional signale la présence de mildiou (risque moyen à élevé) ET que des plantes sont atteintes sur la parcelle (dès présence de la première tâche), alors débâchage précoce (sous réserve de conditions propices : conditions climatiques favorables à la croissance (période de développement des plantes : au moins 4 feuilles, plantes vigoureuses, climat chaud et sec dans les prochains jours) et appliquer un traitement à base de phosphonate de potassium + soufre à demi-dose.
APRÈS DÉBÂCHAGE
Réaliser une observation hebdomadaire des parcelles : sur toute la surface de l’essai, 8 placettes de 2 plants après débâchage, le matin avant 10h.
- Observation : si le risque régional est nul ou faible ET que les plantes ne sont pas atteintes sur la parcelle avec une observation deux fois par semaine, alors réaliser une intervention avec du phosphonate de potassium uniquement.
- Observation : si le risque régional signale la présence de mildiou (risque moyen à élevé) ET que les plantes ne sont pas atteintes sur la parcelle avec une observation deux fois par semaine, alors réaliser une intervention avec du phosphonate de potassium uniquement.
- Observation : si le risque régional signale la présence de mildiou (risque moyen à élevé) ET que des plantes sont atteintes sur la parcelle (dès présence de la première tâche) avec une observation deux fois par semaine, alors appliquer un traitement à base de phosphonate de potassium + soufre à demi-dose. Renouveler l’application tous les 7 jours.
- Si la maladie progresse (avec une observation 2 fois par semaine, dès la semaine suivante), alors renouveler l’application.
- Si la maladie ne progresse pas ET que le risque régional signale toujours la présence de la maladie, renouveler l’application.
- Si la maladie ne progresse pas ET que le risque régional ne signale pas la présence de la maladie, intervenir uniquement avec du phosphonate de potassium.
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Explications :
Le choix de la variété est un compromis entre le bon comportement vis à vis du mildiou mais aussi des autres bioagresseurs (bactériose, cladosporiose, pucerons, oïdium).
Quelques observations ont été faites lors de ce projet.
A l'image des autres systèmes de culture du projet AGRECOMEL, le système de culture du CTIFL n'a pas pu éprouver l'ensemble des RDD élaborées. En effet, les 5 années d'essais ont été marquées par de faibles pressions bioagresseurs, par conséquent les seuils d'interventions fixés dans les RDD ont été peu atteint.
Autre point, une question se pose concernant le comportement des variétés face aux bioagresseurs dans des systèmes de culture à bas niveau d'intrants.
Enfin, la question de la transférabilité aux producteurs de melon se pose également, notamment au regard du temps de travail nécessaire aux observation de la parcelle pour décider des actions à mettre en place selon les RDD.
L'ensemble de ces questions ne trouvent pas réponse dans le cadre du projet AGRECOMEL, c'est pourquoi le projet CASDAR COCOMEL (2024 - 2026) prendra la suite afin d'étudier ces problématiques et de continuer à étudier les systèmes de culture à bas niveau d'intrants en melon.
Le projet AGRECOMEL a permis d’identifier des points d’amélioration et des enseignements tout au long de ces 5 années d’essai.
Nous avons constaté l‘importance de bien définir et préciser les objectifs des systèmes de culture afin de préciser les attentes de chaque RDD élaborée. Des incohérences ont été observées entre l’objectif IFT du système de culture du CTIFL et la construction des RDD. De plus, les attentes des RDD n’étaient pas assez précises et manquaient d’objectifs quantifiable, ce qui a rendu difficile leur évaluation tous les ans.
Enfin, ces projets système, basés sur des RDD, nous enseignent que ces schémas décisionnels sont constamment remis en question. Ils sont remis en question notamment pour leur efficacité mais également dans l’objectif de respecter la réglementation qui évolue constamment. Aussi, juger de l’efficacité d’une RDD ou d’un schéma décisionnel qui évolue chaque année est un exercice difficile et nécessite plus de 5 années d’essai. C’est l’une des raisons pour lesquelles le projet COCOMEL a été créé : continuer d’évaluer les RDD élaborées dans le cadre d’AGRECOMEL.