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Focus sur : L’échange entre pairs comme moteur du groupe cultures du Limousin.

Grandes cultures / Polyculture-élevage Céréales à paille Cultures fourragères / Prairies Protéagineux
Année de publication 2020
  (mis à jour le 22 avr 2025)
L’échange entre pairs comme moteur du groupe cultures du Limousin.

Le groupe cultures DEPHY du Limousin a été fondé en 2016 par des éleveurs désireux d’échanger sur leurs pratiques culturales. La majorité des participants sont engagés en Agriculture Biologique. Leur questionnement est systémique : « comment construire des rotations permettant de se passer de produits phyto et de préserver la vie du sol », dans une logique de durabilité environnementale, économique et sociale. Depuis ses débuts, le groupe s’est développé, notamment grâce aux multiples interactions en son sein.  Les échanges entre agriculteurs sont au cœur de la démarche de groupe, sur laquelle le programme de rencontre annuel est toujours centré, comme on le constate pour 2021. De même, c’est lors des tours de parcelles que les agriculteurs du groupe trouvent collectivement le plus de réponses à leurs questionnements techniques individuels : l’agriculteur-hôte questionne et ses pairs l’accompagnent dans sa réflexion, guidés par l’animatrice. Témoin de son dynamisme, le groupe cultures du Limousin se réengage dans le réseau DEPHY pour 2022. Le questionnement autour de la viabilité économique a émergé comme thème central de ce nouveau projet de groupe : la co-construction d’un outil de calcul pour tous sera un moyen de fédérer les membres. Comme tout collectif, des freins sont évidemment présents, dont il est important de prendre conscience afin de trouver, entre animatrice et membres, les solutions pour les lever !

2021, exemple d’une année culturale riche en échanges

Une année conduite autour des rencontres entre pairs

 

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

- 1 journée d’échange : rotations culturales

 

- 1 journée d’échange : agriculture régénératrice et sols hydromorphes

- 1 visite d’une ferme en agriculture de conservation bio

 

- 1/2 journée d’échange : tour des parcelles post-semis

- ferme ouverte chez un agriculteur du groupe

- formation (2j) sur l’agriculture de régénération : intervention de Philippe Houdan

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

 

 

- 1 journée d’échange : implantation de haies sur des parcelles de polyculture-élevage

- 1 journée d’échange : bilan de la saison culturale

 

 

- formation (2j) sur les indicateurs économiques dans l’atelier grandes cultures

 

 

Les échanges entre pairs ont été le fil conducteur de l’année 2021. Les thématiques d’intérêt du groupe énoncées début 2021 étaient les suivantes :

 

  • Comment régénérer la vie du sol ? Cette thématique a été abordée à plusieurs reprises : lors d’une journée chez un membre du groupe, au cours d’une visite de ferme dans un département voisin en agriculture de conservation bio et pendant une formation avec un intervenant spécialisé sur cette thématique.

  • Comment prendre en compte l’aspect économique dans mes choix de production ? Une formation de deux jours avec une formatrice en comptabilité-gestion et conseil en gestion est en cours d’organisation et sera donnée fin 2021. Elle aura pour intitulé : « utiliser des indicateurs économiques pour questionner la gestion de son atelier cultures »

Fonctionnement du groupe et rôle de l’animatrice pour que les échanges soient porteurs

Tout au long de l’année, l’animatrice recueille les problématiques techniques du groupe. Si l’un des membres du groupe exprime le besoin d’obtenir un avis extérieur sur une problématique spécifique, l’animatrice organise un « tour de parcelles » chez ce dernier. En général, ces visites de terrain permettent un dialogue entre pairs qui aboutit à des solutions pratiques aux questions posées.

 

Lors des journées de rassemblement des membres, des sous thématiques ont émergé et ont été confirmées pendant la journée de bilan cultural de septembre 2021. Les agriculteurs du groupe ont exprimé un besoin d’accompagnement pour mettre en place leurs rotations et pour intégrer au mieux la biodiversité dans leurs fermes (via l’implantation de haies par exemple). Ces questionnements seront approfondis dès 2022 et pendant tout le reste du projet de groupe.

Un problème individuel ? Une solution collective !

Tout au long de l’année, l’animatrice recueille les problématiques techniques du groupe. Si l’un des membres du groupe a besoin d’un avis extérieur sur une problématique spécifique, l’animatrice organise un « tour de parcelles » chez ce dernier.

Exemple de solution apportée par les échanges entre pairs pour limiter le rumex sur une parcelle de sarrasin

Ainsi, en mai 2021, l’un des agriculteurs se posait la question suivante : « Je trouve que mon sarrasin est trop sale. Qu’est-ce que je peux faire pour avoir moins de rumex ? ». Une visite a alors été organisée sur sa ferme :

  • La première étape a consisté en un rappel du contexte : dans quelle rotation s’intègre le sarrasin ? Quel itinéraire technique ?

  • S’en est suivi un temps d’observation de la parcelle. Les membres ont ensuite émis leur avis, selon lequel la parcelle n’était en fait pas « trop » sale. Ils ont conclu que le rumex ne gênerait pas lors de la moisson, le sarrasin ayant bien levé et semblant bien développé.

  • Puis vint un temps d’échange, avec pour thème « quels sont les leviers pour limiter le rumex ? ». Le groupe ayant été formé à partir de la problématique des plantes bio-indicatrices il y a quelques années, un participant a indiqué que le rumex est une information sur le fait que le sol soit trop tassé, avec excès d’azote en profondeur. A la suite de cette intervention, les membres ont proposés des leviers d’ordre mécanique et de rotation. Chacun est présenté avec ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, la sous-soleuse est intéressante pour décompacter le sol mais elle consomme beaucoup de gasoil…

  • Enfin, les agriculteurs réunis ont émis des recommandations : par exemple, il vaut mieux étaler le semis pour limiter les risques au moment de la levée.

Une solution collective autour de la lentille

Autre question d’un agriculteur du groupe DEPHY : « Je ne suis pas satisfait de ma lentille. Je trouve qu’elle n’a pas assez levé. Est-ce que ça vaut le coup de la garder ? ». Les membres sont allés voir ladite parcelle de lentille (associée à du blé) :

  • La première étape a consisté en un rappel du contexte : dans quelle rotation s’intègre la lentille ? Quel itinéraire technique ?

  • A la suite d’un temps d’observation de la parcelle, les membres ont émis un avis : la lentille est suffisamment levée et la parcelle n’est pas « trop » sale. Un temps d’observation des adventices a permis au groupe de reconnaître l’ortie royale comme adventice majoritaire sur la parcelle.

  • S’en est suivi un temps d’échange autour de plusieurs questions :

    • est-ce que ça vaut le coup de passer la herse ? L’avis donné par le groupe fut le suivant : les bonnes conditions pour herser sont réunies quand la lentille n’a pas trop levé et qu’il ne fait pas trop humide. Il a été conseillé de trouver un compromis entre le coût d’utilisation du gasoil et les bénéfices du passage de herse pour faire un choix.

    • est-ce que ça vaut le coup de garder la lentille ou vaut-il mieux la détruire et la remplacer par une autre culture ? L’avis donné par le groupe est le suivant : c’est un gros risque de détruire la lentille pour semer du sarrasin. Le délai est trop court. De plus, cela impliquerait un 2e labour, ce qui est jugé par le groupe comme mauvais pour le sol. Dans tous les cas, garder la lentille permet de bénéficier d’aides pour les protéagineux et bénéficie à cette parcelle en lui apportant un engrais vert pour le sol. Donc il y a aura des bénéfices à garder la lentille même si le rendement est décevant.

 

Tout le long de ces échanges, le rôle de l’animatrice est de cadrer les discussions, de poser les questions pertinentes pour accompagner à la réflexion et avoir les éléments de contexte. En aucun cas, elle ne doit énoncer des solutions : c’est aux membres de les trouver. Un compte rendu est rédigé à la suite de cette journée pour garder une trace des échanges et accompagner l’agriculteur hôte dans sa réflexion.

Des interactions qui aboutissent à une nouvelle thématique de travail, redynamisant et fédérant le groupe

Le groupe DEPHY a beaucoup évolué depuis son 1er engagement en 2016. Pour le réengagement de 2022, 6 nouveaux agriculteurs l’ont intégré. Il est donc nécessaire de créer une nouvelle dynamique.

 

Lors de la formalisation de ce nouveau groupe, la volonté de disposer d’indicateurs économiques pour questionner l’atelier cultures a été exprimée. Un excellent outil d’animation ! L’animatrice n’ayant pas la compétence technique pour accompagner ce questionnement, la mobilisation d’un organisme de formation a été nécessaire. L’AFOCG (Association de Formation Collective à la Gestion) du Limousin a été choisi comme formateur. En effet, cette association a le double avantage d’une proximité territoriale et d’une approche semblable à celle du CIVAM, à savoir basée sur les échanges entre les agriculteurs. Les objectifs de cette formation sont :

  • De choisir des indicateurs économiques correspondant aux questionnements du groupe (ex : coût de revient, marge brute d'activité).

  • De les calculer ensemble, puis de les comparer individuellement avec le reste des participants afin de réfléchir chacun à ses choix sur sa ferme.

  • Un outil de calcul co-construit sera le résultat de cet échange. Les apprentissages de cette formation pourront donc être mobilisés pendant le reste du projet de groupe.

  • Cet outil de calcul sera utilisé comme support d’animation.

Comme tout collectif, des freins sont à lever pour favoriser la dynamique de groupe
  • La distance entre les agriculteurs a parfois constitué un frein dans la participation aux journées de groupe. Le nouveau groupe DEPHY est quand même principalement basé en Haute-Vienne (9 des agriculteurs sur 12 ). Généralement, quand les thématiques abordées aux journées collectives ont été proposées et validées par le groupe, les membres sont prêts à parcourir la distance nécessaire. Un des points de vigilance est donc de se baser sur les demandes du groupe pour proposer des journées collectives qui auront de ce fait un taux de participation important. Un autre point de vigilance est de faire varier la localisation des journées d’échange et formation pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui aient à faire de la route. Pour favoriser un taux de participation aux rencontres du groupe, des sollicitations par e-mail et téléphoniques ont été mises en place et sont prévues.

  • L’engagement des agriculteurs au sein du groupe semble avoir été un frein ces dernières années puisque seulement 6 des agriculteurs historiques/11 se réengagent dans le groupe. Pour prévenir ce risque de désengagement, il est important de mobiliser les agriculteurs dans la vie du groupe. L’animatrice commence depuis 2021 à impliquer des agriculteurs « référents » dans l’animation du groupe. Ces agriculteurs « référents » font des points téléphoniques réguliers (en moyenne 1/mois) avec l’animatrice sur les aspects financiers de DEPHY (appel à projets, livrables, …) et valident les choix organisationnels liés aux rencontres collectives (choix de date, de lieu …).

  • L’arrivée et le départ des membres du groupe. Il y a eu quelques mouvements d’agriculteurs dans le précédent projet de groupe. Mais cela ne semble pas constituer un frein puisque toutes les années, de nouveaux agriculteurs participent aux journées collectives et progressivement s’impliquent dans le projet du groupe. Cette intégration de nouveaux agriculteurs est permise par la bienveillance du groupe. L’animatrice facilite l’intégration de ces nouveaux agriculteurs par le biais d’entretiens individuels sur la ferme de ces derniers, souvent complétés par une visite de ferme ouverte au reste du groupe.

Galerie photo

Sans le groupe cultures DEPHY, ma ferme ne ressemblerait en rien en ce qu'elle est aujourd'hui. Le groupe me permet de me sentir moins seul dans la mise en oeuvre de pratiques différentes.

Titre
Le groupe cultures du Limousin dans la presse!

Résumé

En Limousin, une dizaine d’agriculteurs accompagnés par la Fédération des Civam en Limousin s’appuient sur le dispositif Dephy pour améliorer leurs techniques agricoles et s’entraider. Du déprimage des céréales à la reconnaissance des adventices en passant par des réflexions sur le travail du sol et le choix des assolements, l’émulation du groupe porte ses fruits.

Dephy Ferme : expérimenter à plusieurs, ça a du bon !
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Antoine FORT
Ingénieur Réseau - Fédération des CIVAM en Limousin
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