Système Tunnel froid 100 m² - ASTREDHOR AURA- HORTIPOT 2
Conception du système
Le projet HORTIPOT 2, prévu pour une durée de 6 ans (2018-2024), a pour ambition de mettre au point et de tester de nouvelles techniques permettant d'avoir une production de qualité sans utilisation de produits phytosanitaires. Sur ce système, le projet a été conduit pendant 2 ans (2022-2023).
Ce système a été construit en lien avec des professionnels du secteur en sélectionnant des cultures et des pratiques utilisées en entreprise. Le but étant que ce travail puisse être diffusé auprès des producteurs (Groupes DEPHY FERME, groupes 30 000), puis utilisé par les producteurs directement.
Le système va utiliser une combinaison de leviers utilisables en PBI (Protection Biologique Intégrée) comme l'utilisation de plantes de service, les solutions de biocontrôle, ou encore les lâchers d'auxiliaires. Le système est conduit selon une approche systémique.
Mots clés :
Zéro phyto - Plantes de service - Biocontrôle - PBI
Caractéristiques du système
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Mode d’irrigation : Aspersion (diversification) ou goutte à goutte selon la culture. Interculture : Vide sanitaire d'environ 4 mois dans la période novembre-mars puis 1 mois entre juin-juillet. Gestion du climat : Tunnel non-chauffé avec aérations latérales. Infrastructures agro-écologiques : Intégration des Plantes De Service (PDS) autour des parcelles, haie diversifiée autour du tunnel (distance minimale 1,50 m), bande enherbée à proximité directe. |
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Agronomiques |
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| Environnementaux |
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Maîtrise des bioagresseurs |
L'objectif principal de maîtrise des bioagresseurs consiste à minimiser le plus possible les dégâts pour obtenir un maximum de plantes commercialisables. |
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Socio-économiques |
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Les objectifs définis sont réfléchis à l'échelle du système de culture afin que ce dernier soit plus facilement transférable chez les professionnels de la filière.
Le mot de l'expérimentateur
La combinaison de multiples leviers est intéressante pour lutter contre les bioagresseurs, mais est aussi valorisante pour les opérateurs, en apportant de nouvelles compétences, comme la reconnaissance des ravageurs, la participation à l'application des auxiliaires, ...
Les stratégies mises en oeuvre concernent uniquement la gestion des ravageurs, car les adventices ne sont pas un problème dans cette culture en pot, et que la gestion sanitaire est maitrisé avec la mise en place d'un système d'arrosage localisé et d'une culture sous serre.
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des ravageurs.
*Tableau à compléter
| Leviers | Principes d'action | Enseignements |
| Sélection variétale | Choix de variétés peu sensibles. | Ecart entre la sensibilité des plantes et le souhait des consommateurs. Certains végétaux sont moins attractifs vis-à-vis des ravageurs, mais sont aussi faiblement demandés par les clients. Il est nécessaire de trouver un compromis. |
| Contrôle réception | Contrôle et notation sanitaire des cultures lors de la réception | Observation de routine, facile à mettre en place et qui permet une détection précoce de ravageurs. |
| Vide sanitaire | Laisser la zone vide, sans culture, pour casser le cycle des ravageurs. | Efficace. |
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Suivi épidémiologique& Piégeage englué |
Faire un suivi hedbomadaire sur des points aléatoires dans la parcelle, en relevant la présence de ravageurs (comptage). Le suivi est également réalisé sur des panneaux englués, qui sont changé régulièrement pour permettre le comptage. | Technique efficace, qui permet de bien suivre l'évolution des populations. En saison et en période à fort risque, un suivi 2 fois par semaine pourrait être envisagé (thrips et pucerons par exemple). Le suivi sur des plantes aléatoires nous semble plus représentatif que le suivi sur des placettes fixes. |
| Plante de Service | Utilisation de Calendula.O pour attirer et maintenir des auxiliaires généralistes (macrolophus). | Efficace le printemps, mais devient une source de ravageurs en été si mauvaise gestion. |
| Atheta | Elevage d'Atheta, auxiliaire généraliste qui va se disperser dans la serre. | Elevage facile à mettre en oeuvre pendant le printemps, mais en été, les canicules entrainent une forte mortalité. |
| Lâcher inondatif d'auxiliaires | L'auxiliaire est laché en prévention ou curatif léger pour lutter contre des ravageurs. | Efficace si l'application est faite dès le début des attaques et si l'attaque n'est pas trop forte. |
| Application de Spinosad | Matière active efficace contre les lépidoptères. | Efficace pour lutter contre les chenilles en septembre. Une application permet de bons résultats. |
Chrysanthèmes
| Pucerons | Thrips | Chenilles | Cicadelles | |
| 2022 | ||||
| 2023 |
Diversification
| Pucerons | Thrips | Chenilles | Cicadelles | |
| 2022 | ||||
| 2023 |
Légende:
Vert: Infestation maitrisée, tous les végétaux sont vendables sans déclassement.
Jaune: Infestation présente. Dégâts visibles nécessitant un tri léger et un déclassement de lots.
Rouge: Infestation forte qui a fortement impactée les ventes et le chiffre d'affaire potentiel.
Les deux années ont été très différentes avec des pressions diverses des ravageurs en début de saison, en 2022, une large majorité des cultures a été pénalisée par les pucerons et thrips, et les leviers utilisés n'ont pas permis de réguler la pression. En 2023, les résultats sont plus satisfaisant, mais avec une pression plus faible, qui a permis une bonne régulation.
Performances agronomiques
Comme illustré sur le graphique, les classes qualités des productions sont globalement très satisfaisantes, que cela soit sur les cultures de printemps ou les chrysanthèmes.
Performances - coût de la protection sanitaire
La stratégie en 2022 était l'application régulière de PNPP (Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) sur les cultures. Ainsi, le prix résultant était important (simulation sur 1000m²). En 2023, l'association entre plantes de service et lâchers d'auxiliaire à permis de limiter le coût de la production.
L'itinéraire évalué va globalement prendre un temps plus important qu'un système conventionnel (temps de suivi, application des auxiliaires, suivi des jardinières). La marge sera plus faible pour le producteur. La satisfaction du système sur l'aspect temps de travail par exemple, sera donc plus faible que l'itinéraire de référence. La satisfaction est aussi plus faible pour le rendement (un peu plus de plantes déclassées à cause des dégâts) avec l'itinéraire Ecophyto. Nous n'avons pas constaté de différence au niveau de la biodiversité. Par contre, la réduction d'IFT engendré est une satisfaction, la note est donc plus importante que sur la référence.
Pendant l'essai, des jardinières composées de plusieurs plantes de service (comme de la bourrache, des calendula ou encore des alysses) ont été installées au coeur des parcelles de culture. Ces jardinières avaient pour fonction d'augmenter la période d'attrait et d'hébergement des auxiliaires dans les parcelles, en attendant les périodes de floraison des cultures.
Il est nécessaire de bien prendre en compte l'arrosage et le suivi de ces jardinières, car elles peuvent aussi ce transformer en réservoir de bio-ravageurs !
En entreprises, plusieurs de ces solutions sont déjà en phase de transfert. Dans le cadre du groupe 30'000 porté par la station, les producteurs ont été également impliqués dans la phase d'élaboration du protocole et certains ont évalué plusieurs des leviers proposés ici. La problématique principale semble rester le prix des auxiliaires lors de lâchers inondatifs.
Les sessions des cultures ont permis de mettre en évidence que la complémentarité des leviers étudiés permettait de maintenir des cultures en bonne état sanitaire, en gérant les bioagresseurs.
Même lorsque les leviers sont pratiqués tôt dans la saison, il y a des risques de décrochage lors de l'attaque de ravageurs comme les pucerons. Il faut donc rester attentif et bien maintenir les évaluations épidémiologiques une fois par semaine, pour anticiper au mieux les dynamiques des populations.
Projet HORTIPOT 2
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