Projet ASAP

ASAP : Anticipation et Surveillance de l’Adaptation des bioagresseurs aux méthodes de lutte en période de diminution du nombre de substances actives Pesticides
Appel à projet PARSADA 2024
Tout organisme vivant est soumis aux lois de l’évolution. En agriculture, cela a pour conséquence la sélection d’individus adaptés aux méthodes de lutte, compromettant leur efficacité souvent durablement. Ce phénomène nous contraint à innover sans cesse. Aujourd’hui, la transition écologique nécessite une demande en innovations trop forte et/ou trop rapide par rapport aux capacités de la recherche. Une solution consiste donc à essayer de préserver la durabilité des méthodes déjà existantes, en attendant le développement d'innovations à un horizon plus lointain, pour assurer une protection minimum des récoltes. Le retrait annoncé de 75 substances actives (SA) du marché des pesticides va engendrer un fort report de la pression de sélection envers les méthodes de lutte restantes. Le faible nombre de solutions efficaces fragilise la résilience de notre système agricole qui peut à tout moment basculer suite à l’émergence de résistance à une méthode de lutte ou pesticide pivot qui n’aurait pas d’alternative.
Dans ce projet, nous proposons de ralentir les adaptations des bioagresseurs aux méthodes de lutte en anticipant, surveillant et gérant ces phénomènes évolutifs. Gérer les résistances revient donc à ne plus les subir de façon passive mais à affronter ces phénomènes pour en limiter les conséquences.
- Dans la première Action, nous anticiperons les adaptations des bioagresseurs aux méthodes alternatives aux pesticides (résistances variétales, confusion sexuelle, filets d’exclusion, pratiques culturales comme le labour ou les rotations) ainsi que les sélections croisées entre pesticides sur des bioagresseurs non cibles, avec pour finalité d'avoir l'opportunité de les gérer au moment de leur émergence, et non lorsqu’elles seront durablement installées dans les populations de bioagresseurs.
- Dans la deuxième Action, nous proposons de surveiller les adaptations des cas actuellement les plus problématiques (un cas = dans une culture, une adaptation d’un bioagresseur à une méthode de lutte) et leur distribution sur le territoire. Les cas à risque fort seront choisis collaborativement par le consortium ASAP en confrontant les propositions a priori définies par les filières avec celles déterminées sans a priori par une modélisation de type DEXi.
- Dans l’Action 3, nous valoriserons la synergie entre scientifiques et filières pour établir et diffuser des recommandations d’usage durable des méthodes de luttes. Il s’agira de communiquer clairement et largement auprès de tous les agriculteurs pour garantir un impact important de nos recherches sur les pratiques agricoles et ainsi tendre vers une réduction de 50 % de l'utilisation des pesticides tout en garantissant une protection des cultures acceptable.
ASAP est un projet très ambitieux car il est transversal et multi-acteurs : il regroupe 11 filières, 7 unités de recherche INRAE et 2 unités de recherche Anses. Il touchera à des situations sensibles comme le mildiou de la pomme de terre, les adventices ou les pucerons en grandes cultures, la perte d’efficacité de la confusion sexuelle en arboriculture/tomate/vigne ou encore l’évolution des résistances dans un contexte de non-renouvellement d’autorisation des produits multisites pour lutter contre l’agent du mildiou de la vigne.
Thèmes abordés : Bioagresseurs ciblés : insectes ravageurs, champignons phytopathogènes, adventices. Leviers étudiés : protection chimique (pesticides résiduels), produits de biocontrôle, méthodes alternatives agissant sur le comportement (confusion sexuelle, filets d’exclusion), résistance variétale, pratiques agronomiques.
Organisme chef de file : INRAE - UR 1115 PSH (Plantes et Systèmes Horticoles)
Liste des organismes partenaires :
Partenaires : INRAE (Institut National de la Recherche pour l’Agriculture et l’Environnement),ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), Arvalis et CFR (Centre Français du Riz), Terres Inovia, ITB, IFV, GRCETA de Basse-Durance, FNAMS, UNILET, ITEIPMAI, APEF (Association des Producteurs d’Endives de France), ITAB, IT2.
Subvention accordée : 3 479 963 €
Années de début et de fin du projet : 01/01/2025 – 31/12/2029
Site web du projet : https://www.r4p-inra.fr/fr/home/
- Anticiper l’émergence de résistances chez les bioagresseurs suite au retrait de nombreuses substances actives.
- Comprendre les mécanismes d’adaptation aux méthodes alternatives (confusion sexuelle, filets, biocontrôle).
- Surveiller l’état des résistances existantes et leur distribution territoriale, par des analyses de laboratoire (phénotypage, génotypage).
- Recommander des stratégies d’usage durable des solutions disponibles, pour les différents itinéraires techniques.
- Mise en place d’un suivi national des résistances (cartographie, base de données partagée).
- Nouvelles méthodes de diagnostic rapide (tests de biologie moléculaire, biotests).
- Notes communes de gestion des résistances, adaptées aux besoins de chacune des filières impliquées.
- Diffusion des résultats à travers EcophytoPIC et le réseau R4P : publications scientifiques et de vulgarisation, formations, colloques.