Accompagner l’usage des médiateurs chimiques par le développement d’une stratégie de biocontrôle "push-pull" contre le thrips en cultures sous serre

Appel à projets CASDAR Démultiplication

Le thrips, Frankliniella occidentalis, est un des ravageurs les plus importants des cultures horticoles et maraichères à travers le monde. En réponse à une réduction des insecticides de synthèse et face à l’apparition de phénomènes de résistance, le biocontrôle est largement utilisé. Le recours aux médiateurs chimiques est sous-exploité dans cette approche et apparait comme une composante nécessaire pour améliorer la gestion des thrips adultes, responsables de la dissémination des populations et des transmissions de virus associés.

La finalité du projet HEALTHI 2 est d'accompagner le transfert d’une stratégie de biocontrôle de type "push-pull" contre le thrips à partir de médiateurs chimiques au regard des avancements récents des travaux scientifiques sur cette thématique. Une collaboration étroite est menée entre producteurs, instituts techniques et laboratoires de recherche afin de mettre au point la combinaison molécule-diffuseur et ses conditions d’utilisation pour aboutir à une stratégie efficace et économiquement acceptable.

Les travaux viseront tout d’abord à identifier la combinaison molécules/diffuseur à utiliser, pour permettre à la fois la mise en œuvre de la technique dans un environnement de production mais également de constituer un dossier règlementaire permettant la reconnaissance de l’usage dans un cadre légal. Les efforts de recherche et de développement du laboratoire d’écologie chimique (Agriodor) portent sur la maturation de cette solution de biocontrôle en vue de la rendre opérationnelle et compétitive.

Les effets engendrés par l’utilisation de la stratégie sur le comportement du ravageur et des organismes bénéfiques associés dans un environnement olfactif plus complexe seront évalués à l’échelle du système de la culture pour valider l’usage opérationnel en culture de poivron (CTIFL) et de verveine (ASTREDHOR). L’objectif est d’établir une règle de décision pour cette stratégie "push-pull" et de s’assurer de son adéquation avec les stratégies de biocontrôle déjà utilisées.

Des essais de démonstrations chez les producteurs viendront compléter ce travail expérimental pour accompagner le développement sur le terrain. Cette phase sera conduite avec le concours de groupes opérationnels engagés dans une démarche de réduction des pesticides. Dans une approche transversale, une analyse socio-économique sera réalisée par l’université de Bordeaux (BSE) pour identifier les freins et les moteurs à l’adoption de ce nouveau type de stratégie à travers des enquêtes sur les pratiques des professionnels (agriculteurs et conseillers). La participation active à des groupes de travail existants sur le biocontrôle permettra de mettre en mouvement un réseau d’acteurs autour de la thématique.

A partir de ces éléments, nous souhaitons construire une stratégie ‘clé en main’ pour l’ensemble de la chaîne d’acteurs identifiés : policy brief pour accompagner le développement des politiques publiques, dossier règlementaire pour encadrer la pratique, combinaison molécule/diffuseur efficace pour mettre en œuvre la technique, arbre de décision pour inclure la stratégie dans un itinéraire de culture à un coût économiquement acceptable, enquêtes socio-économiques pour comprendre les moteurs à l’utilisation des médiateurs chimiques, vidéo tutoriel et essais de démonstration pour déployer l’adoption, inclusion dans des groupes de travail ‘biocontrôle’ pour diffuser l’innovation produite. Ce travail se veut multi-acteurs et multi-filières pour comprendre et prendre en compte les besoins de chaque partie.

Thématiques abordées : Ravageur, Conception de systèmes de culture, Santé des plantes

Organisme chef de file : ASTREDHOR

Partenaires : CTIFL, SAS AGRIODOR, Université de Bordeaux

Montant prévisionnel financé : 363 987 €