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Système M1 - P25 Montagne - CanécoH V2

Cultures tropicales Canne à sucre
Désherbage mécanique/thermique
Année de publication 2020
  (mis à jour le 26 Sep 2024)
Carte d'identité du système de culture
Désherbage mécanique de l'interrang avec tondobroyeur
Système conduit en
conventionnel
Rattaché au projet
CanécoH V2
Rattaché au site expérimental
Site P25 Montagne
- 75 % de IFT
Objectif de réduction visé
Présentation du système

Conception du système

La maitrise de l'enherbement en canne à sucre est géré habituellement par la voie chimique et par le paillis en repousse. Un des leviers d'action pour réduire l'utilisation des herbicides est le désherbage mécanique de l'interrang par fauche ou sarclage.  Attelé au micro-tracteur, les outils utilisés ne dépassent pas les 1,50 mètres de large et permettent leurs passages à tout moment du cycle cultural, si la canne n'a pas versé. Recouvert d'un paillis, la gestion de l'enherbement du rang est faite chimiquement. 

 

Mots clés :
Désherbage mécanique - Micro-tracteur - Cannes à sucre - Réduction d'IFT - Paillis

 

Caractéristiques du système

Succession culturale d'un cycle de canne

La durée d'un cycle de canne est d'environ 12 mois sauf pour une plantation qui peut être de 18 mois selon la date de plantation. Idéalement, la durée entre deux plantations est comprise entre 5 et 7 ans. La replantation permet entre autre de renouveler la souche de canne et de maintenir les rendements. 

Gestion de l'irrigation : par aspersion.

Fertilisation : fertilisation minérale et fractionnée selon l'analyse de sol. Le premier apport répondant à 50 % des besoins de la culture est réalisé à 1 mois après la coupe ou lors de la plantation. Le second apport est réalisé à 3 mois pour une repousse ou entre 3 et 4 mois pour une plantation.

Gestion du sol/des adventices : la gestion du rang se fait chimiquement ou manuellement selon les adventices présentes. L'interrang est géré mécaniquement ou manuellement selon les adventices présentes.

Débouché commercial :  sucre, rhum, énergie.

 

Désherbage mécanique de l'interrang
Objectifs

Agronomiques

  • Rendement  : avoir un rendement équivalent au système de référence.
  • Qualité  : richesse en sucre équivalente au témoin de référence.
Environnementaux
  • IFT* : réduction de l'IFT d'au moins 75 % par rapport au système de référence

Maîtrise des bioagresseurs

  • Maîtrise des adventices : maintenir le recouvrement du sol par les adventices sous le seuil de nuisibilité (> 30 % de recouvrement).
Socio-économiques
  • Résultat économique : parvenir à un système économiquement viable pour les agriculteurs.
  • Temps de travail : ne doit pas être excessivement supérieur au système de référence

* En canne à sucre, la totalité des traitements chimiques appliqués sur la culture sont des herbicides. L'IFT total correspond alors à l'IFTH (Indice de Fréquence de Traitement Herbicides).

Le mot de l'expérimentateur

En culture de la canne à sucre, l'utilisation des herbicides peut être considérablement réduite grâce à des techniques alternatives comme le désherbage mécanique de l'interrang. La micromécanisation permet d'intervenir à tout moment du cycle cultural, d'accéder à des parcelles pentues (<20 %), tout en nécessitant des investissements plus modérés qu'un tracteur classique. La fauche présente l'avantage de désherber efficacement, que ce soit en présence ou en absence de paille, tout en limitant le travail du sol, réduisant ainsi les risques d'érosion.

Stratégies mises en œuvre :
Gestion des adventices

Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des adventices.

*(Schéma décisionnel à insérer)

Image retirée.

*Tableau à compléter

Leviers Principes d'action Enseignements
Choix variétal 

Choisir la variété de canne la plus adaptée à la zone de production. 

Le choix de la variété se fait au moment de la plantation de la parcelle.

Une bonne plantation de la canne va naturellement limiter le développement des adventices grâce à sa forte biomasse. 

C'est un levier indispensable, qui offre l'avantage d'optimiser les rendements et la richesse en sucre tout en facilitant la maitrise des adventices. 

" La canne est le premier désherbant de la canne ". 

Fanage de la paille 

Répartir la paille de canne (résidus de culture) pour créer un paillage homogène. La paille de canne peut être soit concentrer sur le rang de canne ou faner en plein (sur la totalité de la parcelle).  

Une quantité de paille de 12 t/ha de matière sèche est nécessaire pour limiter la levée des adventices. 
Traitement chimique localisé sur le rang

Le prélevée est appliqué juste après plantation ou dans les 7 jours suivant la récolte.

Les traitements de postlevée sont appliqués sur les rangs de canne lorsque le seuil de nuisibilité est atteint (30 % de recouvrement des adventices) 

Les herbicides sont appliquées en mélange et à doses réduites selon les recommandations du Réseau Herbicides d'eRcane. 

Le traitement de prélevée occupe une place importante dans la stratégie de désherbage. En effet, le prélevée est l'unique solution pour maitriser les graminées sur le rang de canne. 

Aucune alternative viable existe aujourd'hui pour gérer les adventices sur le rang de canne. 

 

Désherbage mécanique par fauche  sur l'interrang 

La fauche est réalisée à l'aide de micro-outils, tels que le gyrobroyeur et le tondobroyeur, attelés à un microtracteur. L'opération est déclenchée lorsque le seuil de nuisibilité est atteint, soit à 30 % de recouvrement des adventices.

Le tracteur + outil sont dimensionnés (1m de large) pour circuler entre les rangs de cannes. 

Les outils de fauche offrent plusieurs avantages, tels qu'une bonne efficacité (70 %) sur un large spectre d'espèces d'adventices, la possibilité d'intervenir en présence de paille, et l'absence de travail du sol, ce qui permet de limiter l'érosion.

Cependant, la principale limite de cet outil réside dans le fait que son efficacité est limité dans le temps, car elle ne détruit pas totalement la plante, ce qui nécessite en moyenne 3 passages par cycle.

 

Epaillage de la canne

Opération qui consiste à arracher les feuilles sèches de la tige de canne et d'arracher les adventices présents sur les rangs de canne surtout les lianes. L'épaillage de la canne est réalisé entre 6 et 8 mois après la coupe.

Opération qui se substitue à un traitement chimique anti-liane mais qui est très chronophage.

A réaliser uniquement si la présence de liane est avérée. 

Désherbage manuel  Arracher toutes les adventices qui ont résistées au traitement chimique ou au désherbage mécanique.  Ultime solution de rattrapage. Largement utilisé pour éliminer les graminées (ex: Panicum Maximum) dans les rangs de canne. 

 

Gestion des ravageurs

Les variétés de canne disponibles aux agriculteurs sont résistantes et tolérantes aux ravageurs et maladies. 

(voir avec l'ACTA si ce bloque peut être supprimé).

Gestion des maladies

Les variétés de canne disponibles aux agriculteurs sont résistantes et tolérantes aux ravageurs et maladies. 

(voir avec l'ACTA si ce bloque peut être supprimé).

Maîtrise des bioagresseurs
Highcharts.com

Pour évaluer l'efficacité des leviers mis en place dans la maîtrise des adventices, des notations de recouvrement et des relevés de flore ont été réalisés mensuellement. Les graphiques suivant présente le recouvrement moyen des adventices par cycle en fonction du nombre de repousses sur le rang de canne et  l'interrang (à placer avant les graphiques). 

L'année de plantation (R0) se caractérise souvent par une pression des adventices plus forte que les années de repousses, en raison du travail préalable du sol. Ce qui expliquer un recouvrement des adventices plus forts que les autres années repousses (R1 à R6), avec une pression des adventices plus élevée pour M1. Pour les repousses de R1 à R6, on observe peu de différences entre les taux de recouvrement des adventices dans le système M1 et le système Tréf. Cela démontre que les leviers d'action mis en place dans le système M1 permettent une gestion des adventices comparable à celle du Tréf, à l'exception de l'année R2, où un écart de 9 points est observé entre M1 et Tréf. Dans tous les cas, le seuil de nuisibilité (30 % de recouvrement)  n'est pas atteint.

 

Highcharts.com

Sur l'interrang, la gestion mécanique par fauche permet également de maintenir les adventices sous le seuil de nuisibilité, bien que son efficacité soit inférieure à celle du système Tréf, notamment en R0, R2, R5 et R6. Il est également intéressant de noter qu'à partir de R4, on observe une tendance à la hausse du recouvrement des adventices au fil des repousses. 

Le tableau présente les différents niveaux d'efficacité du désherbage mécanique par fauche selon les grandes classes d'adventices : en vert, une bonne efficacité qui entraîne une réduction significative du recouvrement des adventices ; en jaune, une efficacité moyenne, avec une reprise partielle du recouvrement ; et en rouge, une inefficacité totale.

  Grandes graminées  Vivaces Autres monocotylédones Dicotylédones (plantes à feuilles larges) Lianes
Désherbage mécanique Sauf sur P. maximum        

* Le niveau de maîtrise des adventices par la fauche est satisfaisant, permettant de maintenir leur recouvrement sous le seuil de nuisibilité. Les outils de fauche, tels que le tondobroyeur et le gyrobroyeur, offrent une efficacité intéressante (80 %) sur la grande majorité des adventices, bien que cette efficacité soit limitée dans le temps, car le système racinaire des adventices n'est pas détruit. Pour maintenir le recouvrement sous le seuil de nuisibilité, 3 passages en moyenne sont nécessaires. Cependant, cette fréquence peut varier considérablement en fonction de la pression des adventices, qui dépend de l'historique de la parcelle et des conditions météorologiques. 

 

 

Performances du système

  Performances agronomiques

Le graphique ci-dessus présente le rendement et la richesse en sucre (SE) obtenus pour chaque repousse de canne, correspondant à un cycle cultural. Sur l'ensemble des repousses, le rendement du système est légèrement inférieur à celui du Tréf, avec des écarts de l'ordre de 1 à 13 %, mais sans différence significative. Cette légère baisse de rendement pourrait s'expliquer par une compétition entre les adventices et la canne, car le système racinaire des adventices n'est pas détruit lors de la fauche. Pour le SE, aucune différence est observée.

Performance environnementale 

Highcharts.com

Sur l'ensemble des repousses, l'IFTH du système est inférieur à celui du Tréf. La réduction de l'IFTH est toutefois moins marquée lors de l'année de plantation (R0) et en R4, en raison d'un traitement chimique localisé à base de glyphosate, utilisé pour maîtriser Cynodon dactylon, une espèce fortement compétitrice pour la canne et difficile à contrôler autrement. En ne prenant pas en compte ces deux années, l'IFTH du système reste inférieur à 3, avec une réduction moyenne de 55 %. Cependant, l'objectif initial de réduction de 75 % n'a pas été atteint.

Répartition des temps de travaux

Les temps de travaux par opération ont été mesurés à l'aide de l'outil OTECAS, développé par le RITA Canne Réunion. La comparaison avec le Tréf s'est concentrée uniquement sur les leviers d'action mobilisés ayant un impact sur la maîtrise de l'enherbement. Comme illustré dans la figure ci-dessus, les principales différences avec le Tréf concernent les opérations de fauche avec le microtracteur (23 h/ha) et la gestion des pailles (+38 h/ha).

En ce qui concerne la gestion de la paille, c'est la pratique de l'épaillage qui a conduit à une augmentation du temps de travail. Cette opération était systématique entre R3 et R4, mais après analyse technico-économique, il a été décidé de rendre cette pratique optionnelle, en ne la déclenchant qu'en présence de lianes entre 6 et 8 mois du cycle cultural.

Evaluation multicritère
Highcharts.com

Le radar ci-dessous présente les notes de satisfaction pour chacun des critères définis pour le système (en bleu foncé) par rapport au Tréf (en bleu clair). Chaque critère est noté sur une échelle de 1 à 5 : 1 correspond à très défavorable, 2 à défavorable, 3 à peu favorable, 4 à favorable, et 5 à très favorable.

Le système avec fauche sur l'interrang a montré une réduction intéressante de l'IFTH, avec une baisse moyenne de 47 % sur l'ensemble des repousses, tout en maintenant le recouvrement des adventices sous le seuil de nuisibilité. Cependant, ce résultat reste en deçà des objectifs fixés.

Sur le plan des performances agronomiques, l'objectif est atteint. Les rendements et la richesse en sucre ont été maintenus, bien qu'une perte moyenne de rendement de 7 % (sans différence significative) ait été observée. Aucun impact n'a été relevé sur la richesse en sucre extractible (SE).

En revanche, c'est au niveau des performances socio-économiques que les objectifs n'ont pas été atteints. Certains leviers ont nécessité des temps de travaux supplémentaires, notamment les passages successifs des outils de fauche et l'épaillage de la canne, des opérations particulièrement chronophages. Ces deux opérations ont entraîné une augmentation des charges de mécanisation (pour la fauche) et de main-d'œuvre, ce qui s'est traduit par une hausse des charges totales de 34 % et une baisse de la marge semi-nette de 33 %

Zoom sur... (titre à compléter)

* A compléter

Transfert en exploitations agricoles

* A compléter

Pistes d'amélioration, enseignements et perspectives

L'analyse technico-économique du système a montré que les opérations de gestion de la paille, le fanage et l'épaillage, étaient les plus chronophages du système. Les performances économiques du système pourraient être améliorées en optimisant ces deux opérations. Par exemple, une gestion de coupe plus efficace permettrait de gagner du temps lors du fanage de la paille. Concernant l'épaillage, cette opération pourrait être rendu optionnel, en fonction des espèces présentes.

Les notations de recouvrement ont révélé une tendance à la hausse du taux de recouvrement des adventices au cours des deux dernières repousses. Cela pourrait indiquer que la méthode de désherbage aurait tendance à favoriser les adventices contrairement à une gestion tout chimique. Une analyse plus approfondie de l'évolution des communautés d'adventices au cours de l'étude pourrait éclaircir cette observation et mettre en évidence ou pas une sélection de flore au cours du temps.

Productions associées à ce système de culture