Site P25 Montagne - CanécoH V2
La parcelle P25 localisée à La Mare fait partie de la station expérimentale du Cirad de La Réunion située en bordure de la station variétale d'eRcane. Suite à un accord cadre général avec eRcane, des parcelles sont mises à disposition pour la réalisation des projets de recherche et développement comme le projet CanecoH V2. La parcelle a été replantée en juillet 2017 avec la variété R579. Sur ce site deux systèmes sont testés : le désherbage mécanique de l'interrang avec le microtracteur (Système M1) et l'utilisation de plantes de services intercalaire en interrang (Système M2).
Climat | Sol |
Climat tropical Moyennes 2010-2020 : T° mini annuelle : 21°C T° moyenne annuelle : 24°C T° maxi annuelle : 28°C Pluviométrie annuelle : 1500 mm
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Brun ferralitique Texture fine argilo-limoneuse pH = 5,56 Forte porosité : 50 à 60% Densité apparente : 1 à 1,13 en surface
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Niveaux de pression : Adventices |
Légendes : - Grandes graminées : Panicum maximum, Rottboellia cochinchinensis, Paspalum sp. - Lianes : Ipomea obsucra, Centrosema pubecens, Merremia dissecta - Autres monocotylédones : Typhonium tribatum, Cyperus rotundus - Autres dicotyéldones : Euphorbia heterophylla, Solanum nigrum Les adventices sont les principales bioagresseurs de la canne à sucre à la Réunion. Des essais de nuisibilité ont montré que la canne à sucre est très vulnérable à l'enherbement pendant les premiers mois de sa culture, jusqu'à la fermeture de son couvert. Les pertes de rendements peuvent atteindre 400 à 500 kg par hectare et par jour de concurrence (Marion D. et Marnotte P., 1991 ; Marnotte P. et al., 2008). |
La superficie consacrée à la canne à sucre, 22 664 ha, représente 53 % de la SAU à La Réunion. Près de 3 400 exploitations consacrent tout ou une partie de leurs activités à la culture de la canne à sucre. Ces exploitations emploient 10 500 personnes (DAAF, 2016). Les rendements moyens sont de l'ordre de 70 à 80 t/ha et sont très hétérogènes sur l'île selon la zone et les conditions climatiques ou encore en raison de la forte diversité agronomique, climatique et des techniques de production.
A la Réunion, la filière canne à sucre souhaite faire évoluer les pratiques pour s'intégrer dans une démarche plus durable et respectueuse de son environnement. Les substances actives contenues dans les produits phytosanitaires et les molécules issues de leur dégradation sont susceptibles de se retrouver dans les différents compartiments de l'environnement : air, sol, eau, sédiments, etc. Les itinéraires techniques innovants permettraient une réduction des quantités d’herbicides utilisées et représentent alors un ensemble d’atouts sur le plan de la santé humaine et plus généralement sur le plan environnemental : limiter l'exposition des utilisateurs aux herbicides, limiter les risques de pollution des eaux (souterraines ou des eaux de surface), du sol et de l'air.
De plus, la présence de plantes de services adaptées sur les interrangs pourrait être un élément d’amélioration du sol (décompaction par le système racinaire, apport d’azote organique pour la canne associée) et de conservation de la biodiversité.
Système M1 (- 75 % IFT) |
Système M2 (- 75 % IFT) |
Système de référence |
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Dispositif expérimental
Description du dispositif expérimental - L'essai est disposé en 2 blocs de Fischer qui se composent de 4 parcelles élémentaires. Deux parcelles mitoyennes sont, dans le sens des rangs, séparées par un rang surnuméraire. Une bande témoins enherbées (en rouge) de 3 m de largeur ont été mises en perpendiculaire des rangs de canne. |
Pour chaque modalité, des observations et mesures sont réalisées tel que :
- Une mesure de biomasse de paille après récolte.
- Des notations de recouvrement du sol par les adventices et les plantes de services (réalisées 1 fois par mois).
- Le nombre d'interventions mécaniques, manuelles et chimiques (IFTH).
- Des mesures sur la canne à sucre (rendement et la quantité de sucre extractible).
Aucun aménagement paysager n'a été réalisé spécifiquement pour l'expérimentation.
La parole de l'expérimentateur :
" Ces essais en petites dimensions répétés plusieurs fois nous permettent d'étudier des systèmes en combinant différentes pratiques de désherbage alternatif dans le but de réduire IFT de 75 %. Bien que ces résultats sont fournis pour un contexte pédoclimatique spécifique, ils restent généralisables à de nombreuses situations rencontrées dans l'île, sans toutefois correspondre à toutes celles existantes. "