Site INRAE - Estrées-Mons - System-Eco+
Le domaine expérimental de Brunehaut est géré par l'Unité Expérimentale Grandes Cultures Innovation Environnement (UE GCIE). Partenaire de la recherche et du développement, l’UE GCIE propose un dispositif d’exception pour l'expérimentation végétale, que ce soit au champ sur un domaine de 163 ha, ou en conditions contrôlées avec 5 chambres climatiques spécifiques à l’étude de la résistance au froid (60 m²) et des serres (240 m²).
L’UE accueille aussi bien des expérimentations analytiques que des expérimentations de type « systèmes de culture » de longue durée (Observatoire de Recherche en Environnement, Systèmes de cultures à bas intrants, Dispositif biomasse et environnement). Ces expérimentations relèvent d’une quarantaine de projets en relation avec une vingtaine de partenaires d’institutions publiques et privés. L’unité dispose d'un parc matériel d’expérimentations et de grande culture important et bien adapté aux thématiques des unités de recherche. C'est le domaine le plus septentrional de l'INRAE, représentatif de l'agriculture de l'Europe du nord.
Climat | Sol |
Climat océanique à tendance semi-continentale. Moyenne des précipitations : 650mm Température moyenne (1991-2015) : 10°C |
Sols limons moyen profond (18 à 22% d’argile). Sols non drainés, non hydromorphes. |
Niveaux de pression : Maladies | Niveaux de pression : Ravageurs | Niveaux de pression : Adventices |
La septoriose et la rouille jaune sont les 2 maladies préoccupantes pour le blé. La septoriose est présente presque tous les ans et les pertes peuvent atteindre 30 qx/ha. La rouille jaune est plus irrégulière, mais elle peut occasionner de très forts dégâts. Sur orge on rencontre l’helminthosporiose et la rynchosporiose. Sur betteraves la cercosporiose et la rouille. Sur le colza le sclérotinia est la principale maladie.
Les pucerons verts et corvidés sont les ravageurs les plus problématiques sur le site. Ces ravageurs se rencontrent tous les ans sur au moins une culture. Les corvidés peuvent réaliser de gros dégâts lors des semis et à l’approche des récolte. La pression exercée par les ravageurs souterrains de la betterave (blaniules, taupins et scutigérelles) est très importante. Les enrobages de semences permettent de maîtriser ce risque. Les autres ravageurs se rencontrent plus ponctuellement.
Sur le site, les matricaires, gaillets, renouées liseron, et chénopodes exercent une pression élevée sur toutes les parcelles. On rencontre aussi des vulpins, agrostis et ray grass dans une moindre mesure.
La région bénéficie d’un contexte où de nombreuses filières sont présentes que ce soit dans les grandes cultures que dans les cultures industrielles de plein champ. Les cultures industrielles génèrent une forte rentabilité avec des exploitations qui ont des systèmes très intensifs en cultures industrielles, avec irrigation. Le frein au changement des systèmes est le remplacement de ces cultures par d’autres à rentabilité plus faible. Pour un certain nombre d’exploitations, l’enjeu est plus à un meilleur équilibre entre cultures d’hiver et de printemps qu’à la diversification des rotations.
Les filières principalement développées dans la région sont : blé tendre d’hiver, betterave sucrières, légumes de plein champ (pommes de terre, haricot vert et blanc, pois de conserve, oignon…).
Il y a aussi des débouchés possibles pour orge, triticale, pois, avoine, colza, maïs, lin et féverole.
Hormis le classement en zone vulnérable, il n’y a pas d’enjeu environnemental particulier sur le site. Au niveau régional, l’enjeu environnement principal est la qualité de l’eau avec une problématique phytosanitaire supérieure à la problématique nitrate. Le paysage est un paysage de plaine avec peu d’éléments favorisant la biodiversité fonctionnelle.
Betteravier de référence (B0) |
Betteravier -50% IFT (B1) |
Betteravier - 70% IFT (B2) |
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SCOP Référence (T1) |
Bas intrants intensifié (- 70 % IFT) (T5) |
Bio (- 100 % IFT) (T7) |
Bio (- 100 % IFT) (T8) |
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Dispositif expérimental
Le projet s’appuie sur deux dispositifs :
- Un dispositif de type « observatoire piloté », issu du projet System-Eco-Puissance 4 ;
- Un dispositif de type « expérimentation sensu stricto », SOERE ACBB Grandes Cultures.
Les 2 dispositifs étant différents, le nombre des répétitions l'est aussi selon les systèmes :
- T5 : 5 répétitions
- T7 : 3 répétitions
- T8 : 3 répétitions
- Betteravier 1 (-50%) : 2 répétitions
- Betteravier 2 (-70 %) : 2 répétitions.
Il y a également 2 systèmes de référence différents :
Pour les systèmes T5, T7 et T8 la référence est un système céréalier-oléo-protéagineux de type : pois - blé - colza - orge de printemps - maïs.
Pour les systèmes betteraviers -50 et -70, le système de référence est un système productif typique du bassin parisien de type blé - betterave sucrière - blé - colza.
Un seul terme de la rotation par système qui est présent chaque année.
Le pilote des essais réalise des tours de plaine hebdomadaires, en collaboration pour la prise de décision des interventions au champ avec les différents acteurs du projet (UE GCIE, UR AgroImpact, Chambre agriculture 80). Un ensemble de suivis et mesures sont réalisés sur les plans agronomiques : et environnementaux :
- Evaluation des biomasses de la culture (stades jeune, floraison et maturité physiologique)
- Evaluation de la flore adventice par des suivis réalisés plusieurs fois dans l’année (interculture, à la floraison des cultures, à la récolte) : comptages à partir de quadrats sur stations géoréférencées, notes d’abondance par la méthode CASIMIR, prélèvements pour l’évaluation de la biomasse (ratio cultures/adventices).
- Mesure des reliquats azotés systématiquement après récolte et en sortie d'hiver.
- selon les cultures et la présence de bioaggresseurs : évaluation dynamique de la présence.
Ainsi que sur les aspects environnementaux :
- Echantillonnage des sols en début et fin de rotation pour évaluer les évolutions de stock de carbone
- Mesures par chambres automatiques des flux de N2O sur le dispositif ACBB (T1, T5, T7, T8).
- Dosage des résidus de pesticides dans les sols sur le dispositif ACBB (T1, T5, T7, T8).
- Construction des bilans GES (deltas des stocks de carbone, émissions de N2O, émissions liées à la synthèse des fertilisants et des produits phytosanitaires, consommation de carburant, manufacture du machinisme).
- Mesure de l'usage des produits phytosanitaires (Indice de Fréquence de Traitement).
Trois bandes initialement ensemencées en jachère fleurie qui évoluent désormais en bande herbacées et arbustives (flore spontanée) sont intégrées le long des parcelles bio. Sur cette partie du dispositif, un maillage de perchoirs à rapace a été installé.
Pour les autres parcelles, des bandes enherbées de 6 à 12 m régulièrement broyées sont présentes au nord et/ou au sud des parcelles.
La parole de l'expérimentateur :
Le projet vise à expérimenter des systèmes de grandes cultures en région Hauts-de-France en forte rupture dans
l’usage des produits phytosanitaires et performants en termes d’autonomie azotée et de bilan gaz à effet de serre. Dans System Eco+, nous reconduisons les modalités prometteuses de du projet EXPE System-Eco-Puissance4 présent sur le site de 2012 à 2018.Une de nos volontés a été d'associer le SOERE local, instrumenté pour suivre la dynamique du carbone et de l’azote dans les sols, les flux de nitrates vers les nappes, et les bilans en gaz à effet de serre. Un interêt est attribué à la capitalisation des règles de décisions quotidiennes, chose nécessaire pour que les agriculteurs s'approprient rapidement des systèmes innovants. Nous continuons bien sûr à accueillir tous ceux qui souhaitent venir visiter et s'inspirer de ces expérimentations.