Rapport sur les alternatives existantes à l’usage d'insecticides néonicotinoïdes pour protéger les cultures
L'INRAE a remis au Ministère de l’Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Souveraineté alimentaire un rapport portant sur les alternatives chimiques et non chimiques à l’usage des néonicotinoïdes pour protéger les cultures. Pour ce rapport, 16 experts INRAE ont examiné 6 filières végétales :
- Betteraves : pucerons vecteurs du virus de la jaunisse,
- Pommier : pucerons et anthonome,
- Noisette : punaises (en particulier la punaise diabolique, insecte invasif) et coléoptères,
- Cerisier : mouches à fruits, en particulier Drosophila suzukii, une espèce invasive,
- Figuier : mouches,
- Navet : puceron.
Le rapport constate que chacune de ces filières sont toutes engagées dans une démarche pour développer des itinéraires de production alternatifs, notamment sous la pression de la réglementation et des retraits de matière active, mais aussi avec le soutien d'ambitieux plans d'action soutenus par les pouvoirs publics. Cette transition n'est cependant pas achevée et l'actuel enjeu est de la réussir en maintenant une compétitivité et productivité des filières.
Il identifie ensuite des leviers pour réussir la transition dans chacune des filière examinées : développer et systématiser les approches de prophylaxie afin d’abaisser les pressions de ravageurs, développer des approches territoriales et interfilières pour la lutte biologique, construire des itinéraires de protection basés sur des approches combinatoires mobilisant l'ensemble des leviers disponibles et sur cette base produire des références techniques fiables pour les agriculteurs.
Le rapport insiste sur l'importance de disposer d'une épidémiosurveillance de grande précision pour anticiper le risque et ajuster les pratiques de lutte. Il pointe aussi la nécessité de traiter certaines questions relatives à la réglementation afin de sécuriser les filières et de faciliter le développement des pratiques vertueuses. Enfin, il rappelle l'intérêt des stratégies assurantielles pour alléger les risques de pertes de récolte.