Dans notre groupe, 7 à 10 journées techniques sont organisées chaque année. Ces journées sont réalisées chez les producteurs de la filière, et tous sont invités (qu'ils fassent partie ou non du réseau de fermes). Le planning est établi une fois par an. Chaque producteur évoque les thématiques qu'il souhaiterait aborder lors des bilans individuels. Nous établissons ensuite les plannings lors du bilan collectif en hiver. Cela nous permet d'éviter les trois principaux freins que nous avons identifiés avec le groupe.

Le premier frein est la redondance des journées techniques. Par exemple, notre groupe préfère éviter la succession d'une journée sur la biodiversité fonctionnelle avec une journée sur les bandes fleuries, les thématiques étant jugée trop proches.

Le second frein identifié dans notre groupe est l'épuisement des thématiques. Dans notre groupe, nous réalisons une veille bibliographique des principales revues techniques. Ces revues réalisent régulièrement des dossiers sur un sujet type, qui est généralement adaptable à la culture mise en place sur un groupe.

Le troisième frein mis en évidence par les producteurs de notre groupe est la démobilisation des producteurs. Toutes les journées techniques ne présentent pas le même intérêt pour nos producteurs. Sur la durée, la solution la plus simple proposée par les producteurs est d'organiser les journées directement chez eux, et d'aborder des thématiques saisonnalisées. Par exemple, une journée sur la tavelure doit être réalisée juste avant les premières interventions pour maximiser son impact.

Telle qu'elle a été voulue et conçue dans notre groupe, l'objectif n'est pas de fournir des techniques types aux producteurs. L’objectif est davantage de leur fournir des informations sur un sujet pour qu’ils puissent adapter la technique à leur exploitation. Cela leur permet également d'identifier les personnes spécialistes d'un sujet.

Nous faisons venir un intervenant extérieur et spécialiste de la thématique abordée. En plus de la pertinence des informations obtenues par les producteurs, cela a deux avantages. Le premier est son impartialité vis-à-vis des producteurs. Ne faisant le plus souvent pas partie de la filière, il envisage une approche différente. Le second est le gain de temps pour l'organisateur. Lorsque l'organisateur doit présenter une journée, il doit monter en compétence avant la journée.

Le jour J, le travail de l'animateur de notre groupe est avant tout de répartir la parole entre les intervenants et les producteurs. Cela permet de garder une journée interactive où les producteurs peuvent poser leurs questions.

Dans notre groupe, une fois la journée passée, un document de synthèse est mis à disposition des producteurs. Cela permet à nos producteurs de garder une trace de cette journée, mais également de revenir vers l’organisateur de la journée s’ils souhaitent aller plus loin sur la thématique abordée.

Dans les journées techniques de notre groupe, nous utilisons plusieurs paramètres pour évaluer une journée technique.

Le premier est le taux de participation. Nous réalisons ce taux à différents niveaux : tout d'abord le taux de participation du groupe, mais aussi de l'ensemble de la filière. Le plus souvent, il est obtenu par une feuille de présence.

Le second est la satisfaction des producteurs. Nous l'évaluons en demandant à un petit nombre de producteurs leur avis, mais aussi ce qu'ils auraient souhaité voir de plus sur cette thématique.

La troisième est le taux de transfert : combien de producteurs vont mettre en place ces méthodes, qu’ils fassent partie du groupe ou non. Pour cela, notre groupe s'adresse directement aux conseillers agricoles pour s'informer des changements sur les exploitations non suivies par l'animateur.

Dans notre groupe, cette pratique est encore très récente. Cependant, nous avons déjà identifié quelques points forts et quelques points faibles.

Le plus gros point faible de nos journées techniques est la visibilité dans la presse. Si les producteurs de la filière sont tous au courant de l'existence de cette journée, ce n'est pas le cas des producteurs hors filière. Certain sujet étant inter-filière, il pourrait être intéressant de le partager avec d'autres (par exemple le désherbage mécanique est travaillé de manière proche entre la viticulture et l'arboriculture).

Le plus gros fort est la mobilisation des producteurs. En effet, ils interviennent à différent moment de la journée technique. Tout d'abord, ils accueillent les participants dans leurs exploitations. Ensuite, ils partagent leurs connaissances lors de la journée. Et enfin, ils participent majoritairement aux journées qui existent grâce, pour et par eux.