Conception du système

Le système parcelle (ou parcelle agriculteur) est une nouveauté sur cette seconde version du projet DEPHY. Cette parcelle ajoutée au projet MiniPest a pour but de mener à bien l'ensemble des cultures de la rotation, selon les mêmes critères que le système réduction en micro-parcelle, sur une échelle cette fois-ci plus grande.

Cette parcelle appartenant à un agriculteur, la mise en place des cultures dépend en partie des habitudes de conduite culturale du propriétaire. La rotation en place est donc différente de celle des micro-parcelles. Toutefois, l'objectif reste de pouvoir cultiver au moins une fois l'ensemble des cultures présentes en système réduction. 

La réalisation d'une expérimentation sur une surface d'un peu plus d'un hectare a pour but de mieux comprendre la faisabilité d'un tel système et d'accroître le transfert des données et des connaissances acquises auprès des agriculteurs. Située à proximité de la commune d'Agny, les caractéristiques pédo-climatiques de la parcelle restent proches de celles du système en micro-parcelles.

Mots clés :
Parcelle agriculteur - Réduction de produits phytosanitaires - Expérimentation sur une grande surface - Etude de la faisabilité

 Caractéristiques du système

Le niveau de présence des bioagresseurs sur les plantes cultivées est représenté par trois couleurs : vert (bonne maîtise bioagresseurs), jaune (moyenne maîtrise), et rouge (maîtrise insuffisante).

Les adventices les plus gênantes et nombreuses sur la parcelle sont les laiterons, renouées liserons, renouées persicaires, seneçons, chénopodes  et chardons. Ce sont majoritairement des vivaces qui se développent très rapidement au printemps et l'été, en envahissant les parcelles.

Les maladies sont assez peu présentes grâce entre autres au choix variétal (variétés non sensibles). 

L'utilisation d'insecticide est assez rare sur le système réduction grâce à la bonne régulation des ravageurs par les auxiliaires hormis sur les betteraves où le seuil pucerons avait été atteint en 2022.

Performance agronomique

-Les rendements obtenus par années

Les rendements obtenus sur la parcelle sont dans les moyennes régionales voir au dessus sauf pour les oignons où les rendements on été très décevant du à la mauvaise gestion des adventices et aux dégâts de gibiers.

Performance environnementale

-Indicateur de fréquence de traitement

Cette synthèse des IFT nous indique une réduction sur chaque culture. L'année sèche de 2019 a permis de réduire fortement les passages de fongicides car la pression mildiou a été relativement faible. Pour le blé en 2020, la pression adventice élevée a nécessité un rattrapage de désherbage au printemps. La pression mildiou en 2021 sur oignons était relativement faible, aucun fongicides n'a été utilisé. En betteraves, il n'y a pas eu de réduction d'IFT. L'année 2023 particulièrement humide et propice à la maladie, notamment la septoriose, n'a pas permis une grande réduction des IFT, l'économie a été réalisé uniquement sur les régulateurs.

Performance économique

Les cultures légumières permettent d’obtenir une marge brute à l’hectare très conséquente. Cependant celles-ci nécessitent beaucoup de main d’œuvre notamment pour la récolte des choux-fleurs qui est réalisée manuellement. Le prix du plant de choux-fleurs fait varier en majeure partie les charges des intrants (cf Productions associées à ce système pour plus de détails). 

Evaluation multicritère du système Parcelle en pourcentage du système de référence

Le système référence nécessite moins de temps de travail (25% de moins, peu ou pas de désherbage mécanique et manuel) pour obtenir des rendements quasiment similaires (sauf oignons où les rendements sont meilleurs) mais également avec des émissions de gaz à effet de serre similaire au système réduction. La moyenne de la marge brute est globalement supérieure en grande partie grâce au temps de travail plus faible. En revanche, il y logiquement deux fois moins d’IFT sur ce système que sur celui « réduction ».

Le dérèglement climatique dans le monde va amener de plus en plus de sécheresse ou à l’inverse des tempêtes de plus en plus violentes. La gestion de l’eau dans les systèmes légumiers devient donc un sujet primordial. Au-delà, de la réduction des produits phytosanitaires de 50%, la réduction de l’irrigation pourrait remettre en cause la rotation culturale actuelle.