Système Pépinière hors-sol - Site Est Horticole - HORTIPEPI 2
Sous une approche système, HORTIPEPI2 a combiné différents leviers associant gestion des adventices, des maladies et des ravageurs dans un objectif de "Zéro phyto" n'ayant pas d'incidence sur les qualités agronomiques et commerciales des végétaux produits.
Conception du système
Le projet DEPHY EXPE : HORTIPEPI 2, d'une durée de 6 ans (2018 à 2024), a comme objectif de proposer aux pépiniéristes des techniques culturales concrètes qui permettent de s'affranchir de l'usage de produits phytosanitaires (baisse des IFT). Les systèmes testés dans le cadre de ce projet sont basés sur les techniques et les leviers utilisés et validés dans la première version de l’essai (Projet DEPHY EXPE HORTIPEPI), dans l'optique de tendre vers le "zéro phyto", et cela en prenant le maximum de risques possibles. L'usage des produits phytopharmaceutiques n'a eu lieu qu'en dernier recours, dans le cas où la vie des cultures étaient compromises.
Il s'agissait également d'appréhender les cultures dans une approche plus globale du système, prenant en compte la succession de système de culture dans son ensemble : du jeune plant (allant jusqu'à comprendre sa multiplication) au stade de commercialisation, sur toutes les parcelles de cultures, avec des successions culturales variant chaque année et avec une diversité de culture sur une même surface.
Ainsi, contrairement à la première version d'HORTIPEPI où les expérimentations s'effectuaient sur des systèmes en monoculture, HORTIPEPI 2 se rapproche de la réalité des pépinières avec des expérimentations en continu de systèmes de culture.
Mots clés :
Zéro phyto - Approche système - Lutte biologique - Biocontrôle - Auxiliaires
Caractéristiques du système
Sur aire à conteneur extérieure : gamme arbuste de mars à septembre
Sous bitunnel : gamme méditerranée de mars à septembre
Exemple de schéma itinéraire de culture :
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Mode d’irrigation : Gravitaire en intérieur et aspersion en extérieur. Interculture : Pas d'interculture. Pas de plante en extérieur en hiver car hivernage et présence constante de plantes sous bitunnel. Infrastructures agro-écologiques : Enherbement des abords de tunnel et d'aire à conteneur extérieure ; aménagement de haies ; mise en place de carrés fleuris avec plantes de service ; bandes fleuries ; nichoir à mésange. |
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Agronomiques |
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| Environnementaux |
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Maîtrise des bioagresseurs |
L'objectif principal de maîtrise des bioagresseurs consiste à minimiser le plus possible les dégâts pour obtenir un maximum de plantes commercialisables de qualité EXTRA |
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Socio-économiques |
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Les six années de travaux ont conduit à faire évoluer la combinaison de leviers mis en œuvre face aux problématiques principales que sont les ravageurs, les maladies et les adventices, afin d'obtenir une production qualitative, économiquement viable et plus respectueuse de l'environnement.
Le mot de l'expérimentateur
"Il est urgent d'attendre" : tel est le maître mot pour la gestion des bioagresseurs en extérieur si et seulement si la biodiversité fonctionnelle est présente. Dans le cas de l'essai DEPHY EXPE Pépinière, un accent fort a été mis sur la biodiversité fonctionnelle. La gestion des ravageurs, notamment des pucerons est réalisées grâce aux auxiliaires naturellement présents. Néanmoins, certains bioagresseurs, comme les acariens représentent une menace accrue par les étés qui deviennent de plus en plus chauds et secs. Certains leviers relèvent de la sélection variétale, comme c'est le cas de l'oïdium (utilisation de variétés moins sensibles). Enfin, l'otiorhynque, qui est l'un des ravageurs les plus problématiques se gère de deux façon : par inoculation de Metarhizium anisopliae au rempotage et l'apport de nématodes (Heterorhabditis bacteriophora) en arrosage pour limiter le développement des populations.
Pour la gestion des ravageurs, une attention particulière est portée sur l'installation de plantes attractives aux auxiliaires aux alentours et dans la parcelle de culture. Tandis que pour la gestion des maladies, c'est la sélection variétale le levier principal. Enfin, pour la gestion des adventices, les paillages, fluides ou pas, se révèlent être une barrière mécanique efficace.
La combinaison de ces différents leviers permet d'approcher le "Zéro IFT".
| Leviers | Principes d'action | Enseignements |
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Paillage : - Fluide (cosse de sarrazin, chanvre, etc.) - Disques (fibre de coco) |
Former une barrière physique pour limiter la germination des adventices. |
Permet de réduire l'usage d'herbicides. Le disque doit être bien positionné pour éviter la germination des adventices. Limite l'efficacité de certaines solutions de biocontrôle, notamment des nématodes. En fonction du type de paillage et de son épaisseur, les nématodes n'arrivent pas à traverser le paillage. |
| Irrigation au goutte à goutte | Apporter l'eau aux végétaux de manière localisée. | Limite la prolifération des adventices. |
| Leviers | Principes d'action | Enseignements |
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Biodiversité fonctionnelle : mise en place de carrés de biodiversités, jachères, etc. |
Favoriser les auxiliaires naturels : lutte par conservation. |
Accepter la présence de quelques ravageurs pour servir de nourriture aux auxiliaires. |
Larves de coccinelle
| Bioagresseurs | Méthodes alternatives - macroorganismes | Méthodes alternatives micro organismes | Produits de biocontrôle | Prophylaxie |
| Pucerons |
Aménagement d'infrastructures agroécologiques afin d'attirer le maximum d'auxiliaires naturels dont leurs larves sont des prédatrices des pucerons : syrphe, coccinelles et chrysopes principalement. Sélection d'une gamme végétale afin d'obtenir une période de floraison la plus longue possible. |
Pulvérisation de champignons entomopathogènes lorsque les conditions climatiques le permettent (chaud et humide). |
Sur les pucerons jeunes ou adultes: pulvérisation de produits de contact comme ceux à base d'huile de colza ou d'orange amer voire de savon lorsque le niveau d'infestation est faible. Intervention sur les oeufs: pulvérisation automnale d'huiles blanches |
Observer les jeunes plants avant leur mise en culture pour intervenir le plus tôt possible lorsque les pucerons sont encore isolés. |
| Otiorhynque | Lâcher de poules dans les pépinières pour éliminer les larves dont elles sont friandes. |
Apport, lors de l'empotage, de champignons qui vont parasiter les larves. Apports complémentaires à la fin du printemps et à l'automne par arrosage de nématodes heterorharbditis. |
À la réception des jeunes plants, dépoter quelques godets à la recherche des larves. | |
| Oïdium | Présence dans le milieu naturel d'une coccinelle jaune à 22 points mangeuse d'oïdium. | Pulvérisation de produits à base de silice pour durcir la cuticule des plantes ou d'huile d'orange douce. | Sélection de variétés résistantes. |
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Dans un environnement naturel ouvert, la gestion des pucerons ne nécessite bien souvent aucune intervention humaine. Les auxiliaires naturels, interviennent à tour de rôle jusqu'à l'extermination des foyers: les larves de coccinelles (en mai) sont suivies par les larves de syrphes et de chrysopes (à partir de juin).
Par contre, la gestion de otiorhynque nécessite une combinaison de différents levers pour les enrayer: aux nématodes et champignons qui ciblent les larves, il faut y ajouter des plantes attractives dans les cultures comme les heuchères ou les bergenias où les femelles vont venir pondre. L'épandage d' un mulch à base de cosses de sarrasin quant à lui fera fuir les femelles.
La sélection de variétés résistantes à l'oïdium permet bien souvent de ne pas être confronté à ce champignon.
Performances économiques sur lavande et gamme d'arbustes au cous de la période 2018 à 2023.
- Pour la lavande: avec le système de culture DEPHY EXPE, qui permet de s'affranchir des conditions météorologiques extérieures et d'utiliser un substrat biotisé, 100% des végétaux mis en culture sont commercialisés avec une qualité EXTRA.
- Pour les arbustes d'ornement (sélection de 5 taxons) : contrairement à la lavande, les performances économiques varient légèrement d'une année à l'autre tout en restant supérieures à 80% (d'arbustes de qualité EXTRA vendus). Seule l'année 2019 est marquée par un décrochage très important de la qualité des végétaux, dû en partie à la persistance des foyers de pucerons. Les auxiliaires naturels n'ont pas été suffisamment présents (températures estivales trop fraiches, plantes de services pas suffisantes).
L'évaluation multicritères est testée sur deux gammes de végétaux présentes tout au long de DEPHY EXPE: la gamme lavande et une gamme d'arbustes ornementaux dont le photinia.
Le système lavande entière conduit sous bitunnel avec un arrosage gravitaire et une biotisation du substrat de culture assure une production de qualité et reproductible d'une année à l'autre.
Pour le photinia, le système DEPHY avec plantes de services permet de renforcer la présence des auxiliaires naturels, et d'ainsi laisser les insecticides dans l'armoire (beaucoup de pucerons au printemps sur les jeunes pousses).
La réussite de l'implantation des plantes de services dans les cultures hors sol est fonction:
- de la taille du pot de culture : privilégier un pot de gros volume avec une réserve d'eau et un substrat drainant et enrichi en engrais pour toute la durée de la saison ;
- d'un mélange entre les espèces végétales (formes de fleurs), afin d'attirer plusieurs catégories d'auxiliaires, et de diversifier la composition des protéines ;
- d'une période de floraison la plus longue possible, en cherchant notamment des plantes à floraison printanière et/ou automnale ;
- d'une installation suffisante de plantes de service dans la culture (entre 5 et 10% de la surface).
Les professionnels au travail : recherche en pépinière d'auxiliaires puis identification.
Les différents leviers testés ont été non seulement combinés et mis en place chez un pépiniériste membre du groupe DEPHY Ferme mais servent aussi de support pédagogique dans le cadre d'ateliers de reconnaissance des principaux auxiliaires et surtout de leurs différents stades de développement.
De plus, les résultats obtenus ont permis d'alimenter le projet BIOFRUITI sur la reconception de la pépinière fruitière avec un objectif de production selon le cahier des charges AB.
Une attention particulière doit être apportée à la qualité des jeunes plants et à l'observation détaillée de leur qualité sanitaire à leur réception. Ce premier diagnostic permet de mettre en oeuvre les premiers apports de macro organismes ou de pulvérisation de produits de biocontrôle. L'éfficacité des ces produits est d'autant plus importante que les niveaux d'infestation sont faibles.
Il est donc nécessaire d'intervenir à des pressions parasitaires basses.
Puis un suivi régulier permet des suivre l'évolution des ravageurs au cours de temps afin de s'assurer qu'il n'y a pas de dérapage sanitaire.
Projet HORTIPEPI 2
Site Station Horticole de Roville-aux-Chênes
Site ASTREDHOR Loire Bretagne - CATE
Site CDHR Centre Val de Loire
Site ASTREDHOR Seine-Manche - Arexhor Seine-Manche
Site ASTREDHOR Sud-Ouest - GIE Fleurs et Plantes
