
Système 0 phyto - Somme-Vesle - Xpe-GE

Conception du système
Système sans produits phytosanitaire de synthèse, mais avec utilisation d'engrais minéraux, et dans un objectif de 0 fuite au niveau de l'eau (nitrates <25mg/L - 0 pesticides). Recours à tous les leviers agronomiques disponibles dans une rotation de 8 ans.
Toutes les cultures de la rotation présente chaque année.
Mots clés :
0 phyto - Rotation - Binage céréales - Binage sur le rang betterave - Tolérance variétale
Caractéristiques du système

Interculture : Profiter de l'interculture pour réaliser des façons culturales permettant de réduire le stock semencier et introduire des couverts végétaux Gestion de l'irrigation : Non concerné Fertilisation : Adaptée au potentiel de rendement Travail du sol : TCS, labour possible mais limité Infrastructures agro-écologiques : Haie sur une bordure du dispositif, bande enherbée centrale fleurie
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Agronomiques |
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Environnementaux |
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Maîtrise des bioagresseurs |
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Socio-économiques |
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Le mot de l'expérimentateur
On teste en grandeur nature sur 30 ha des pratiques utilisées en agriculture biologique, mais on s’autorise l’apport d’engrais de synthèse pour maintenir un objectif de productivité. La combinaison de couverts détruits tardivement et d’une fertilisation plus faible permet de limiter le lessivage de l’azote. On s’approche de l’objectif de qualité de l’eau trois années sur cinq, entre 2019 et 2023. Les résultats sont, en fait, très dépendants de la climatologie : si la couverture du sol n’est pas performante, c’est forcément plus compliqué. Et le seuil de 25 mg/l pour la concentration en nitrates sous racinaire reste un objectif très ambitieux.
Cette plateforme permet de tester les limites du désherbage mécanique. Le binage du blé est une pratique plutôt robuste, le contrôle du salissement se montre en revanche plus complexe sur pois et betteraves.
Le choix variétal pour la gestion du risque maladies fonctionne en céréales à paille, c’est plus compliqué dans le cas des betteraves sucrières, vis-à-vis de la cercosporiose. Le mélange variétal est utilisé pour la plupart des cultures, sauf en orge brassicole, car ce n’est pas accepté par la filière.
Entre 2019 et 2021, le manque à gagner est ainsi estimé à 400 €/ha et il a atteint 740 € en 2023 du fait du prix de vente élevé des betteraves. Les leviers préventifs et alternatifs ne sont pas assez robustes pour le moment.
Introduction de cultures sans produits phytosanitaires (chanvre, luzerne), maximisation de la couverture des sols et fertilisation azotée réduite
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des adventices.
*(Schéma décisionnel à insérer)
*Tableau à compléter
Leviers | Principes d'action | Enseignements |
Allongement de la rotation | Valorisation de cultures nettoyantes (chanvre, luzerne), deux cultures de printemps à la suite pour rompre le cycle des adventices | Maitrise des chardons, implantation délicate de la luzerne |
Désherbage mécanique | Binage de toutes les cultures (y compris les céréales), désherbeuse à pneus | Désherbage compliqué de la betterave et du pois ; satisfaisant sur blé |
Peu de leviers spécifiques mis en oeuvre, outre
- le semis décalé du blé qui joue son rôle escompté vis-à-vis des insectes d'automne
- le développement important du colza à l'automne, pas toujours évident à obtenir du fait notamment de conditions de levée pas toujours favorables
Leviers | Principes d'action | Enseignements |
Variétés tolérantes et mélanges | Favoriser les résistances et tolérances variétales | Levier insuffisant sur betterave |
Les performances économiques de l’essai système ont alors été évaluées pour déterminer une possible compensation à l’ha. Sur blé, orge de printemps et colza, les pratiques mises en œuvre engendrent une baisse de productivité de l’ordre de 20 %. Elle atteint 50 % en betteraves car « les leviers préventifs et alternatifs ne sont pas assez robustes pour le moment ».
« Entre 2019 et 2021, le manque à gagner est ainsi estimé à 400 €/ha et il a atteint 740 € en 2023 du fait du prix de vente élevé des betteraves. »
Après 5 années d'expérimentation :
- Baisse de rendement de l'ordre de 20%
- Manque à gagner moyen est de 400€/ha
- Augmentation des temps de travaux de 30% en lien avec les passages de désherbage mécanique
- Objectif de qualité de l'eau non atteint (approché 3 années sur 5)
Le seuil objectif du projet de 25 mg/l pour la concentration en nitrates sous racinaire reste un objectif très ambitieux et difficilement accessible malgré les leviers mis en oeuvre.
Le miscanthus, le chanvre, la luzerne et la silphie restent des cultures intéressantes et pertinentes en réductions phyto et azote, mais nécessitent le développement de filières spécifiques pour la valorisation.