Projet FragaSyst
Le projet FragaSyst consiste à co-construire des systèmes agro-écologiques et économiquement performants pour produire des fraises en France. Dans un schéma de reconception de systèmes, cinq partenaires, complémentaires et représentatifs des principales régions de production de fraises, vont oeuvrer à la combinaison de leviers agronomiques et environnementaux au sein d’un dispositif en « observatoires pilotés ».
Enjeux et objectifs
Avec près de 2 kg consommés par personne et par an, la fraise est très appréciée des Français. Elle renvoie à la fois l’image d’un aliment « plaisir » et d’un aliment bénéfique pour la santé. Bien que plébiscitée pour ses bienfaits, elle a fait l’objet ces dernières années d’une mauvaise publicité lui reprochant à la fois le nombre important de traitements phytosanitaires réalisés et la présence de résidus interdits par la législation française. Les producteurs ainsi que la filière n’ont pas attendu ces critiques pour réagir. À l’initiative des producteurs de fraises et dans le but d’assurer la compétitivité de la filière, des travaux ont été amorcés, notamment au sein du projet DEPHY Fraise (2013-2018), afin de proposer aux consommateurs un produit de qualité, attrayant et compétitif mais aussi respectueux de l’humain et de l’environnement.
En s’appuyant sur les acquis déjà obtenus au cours du précèdent projet DEPHY Fraise, ce projet vise le double objectif de faire évoluer les systèmes de production actuels vers des systèmes de production de fraise hors-sol agro-écologiques - n’utilisant des pesticides de synthèse qu’en ultime recours pour s’approcher de l’IFT 0 - tout en garantissant une rentabilité économique de la production. Le projet FragaSyst se focalisera sur le créneau “fraises de printemps”, sur lequel le marché est le plus porteur (80% des volumes de fraises produits en France).
Stratégies testées
Le projet rassemble cinq partenaires, trois stations d’expérimentation (Aprel, Invenio et CA41) et deux coopératives agricoles (CMO et Rougeline). Au total, chaque année, six parcelles de fraises de printemps situées dans les principales régions de production de fraises (Sud-Ouest, Bretagne, Centre, PACA), et représentatives des différents abris et conduites culturales, seront étudiées.
Sur chaque parcelle, dans une démarche de boucle d’amélioration continue, des leviers agronomiques et environnementaux innovants seront combinés et évalués par rapport à l’ensemble des bioagresseurs du fraisier au sein d’un dispositif en observatoires pilotés. Les leviers innovants pouvant être combinés sont :
- Les solutions de biocontrôles qui constituent le socle des stratégies avec les apports d’auxiliaires des cultures et les applications de produits de biocontrôles homologués sur fraisier.
- Le matériel végétal avec introduction de variétés tolérantes à un ou des bioagresseurs au système.
- Le levier biodiversité rassemble à la fois les aménagements dans les serres, comme l’enherbement du sol des abris afin d’améliorer l’hygrométrie, et la présence des auxiliaires indigènes ainsi que la mise en place de plantes relais vis à vis des pucerons.
- Le levier lumière, notamment avec les UVC comme stimulateur des défenses naturelles de la plante.
- Le levier fertigation, la cadence d’arrosage et la teneur en éléments nutritifs notamment l’azote ont un impact sur la sensibilité des plantes aux bioagresseurs ainsi que sur le développement et la reproduction des ravageurs.
Les leviers mobilisés au sein de chaque parcelle devront permettre de maîtriser les bioagresseurs, de préserver voire de permettre le développement des auxiliaires (naturels et introduits), de ne pas utiliser de pesticides de synthèse et de maintenir la rentabilité économique des systèmes.
Résultats attendus
Le projet FragaSyst permettra, au bout de six ans, d’identifier la combinaison de leviers la plus adaptée à chaque parcelle étudiée pour répondre aux objectifs du projet. Si ces buts sont atteints, la filière fraise aura alors des solutions pour répondre aux attentes sociétales de respect de l’environnement et de la santé humaine mais aussi à celles des producteurs, de leurs salariés et des consommateurs.