Système DEPHY EXPE - CA41 - FragaSyst
Conception du système
La variété Gariguette est la variété phare de la production nationale et régionale. Cette variété représente 30% des volumes totaux (sol et hors sol) et 50% des volumes en jardins suspendus au Cadran de Sologne, coopérative du bassin loir-et-chérien. Cette variété très bien valorisée, est cependant fortement sensible aux ravageurs thrips, oïdium et pucerons notamment.
Les stratégies de protection alternatives actuelles ont des coûts très élevés et des résultats incertains. De nouveaux leviers ont donc été intégrés au système Fragasyst par rapport au projet DEPHY Fraise (2013-2018) :
- La biodiversité via des plantes de services
- L'utilisation d'auxiliaires nouvellement mis en vente
- Les variétés tolérantes aux bioagresseurs principaux pucerons et/ou thrips et/ou oïdium ;
- Les produits de biocontrôle
- La prophylaxie systématique
Mots clés :
Fraise - Pucerons - Thrips- Enherbement - Biodiversité- Plantes de services
Caractéristiques du système
Sous ce système de production à froid, les fraisiers sont plantés début février. Gariguette, variété de saison est arrachée en juin, les variétés remontantes, type Charlotte, plantées à la suite de Gariguette, sont elles arrachées en novembre. Entre novembre et février, il n'y a aucune culture dans les tunnels.
Situation de production : Hors sol sous abri froid Espèces : Fraises Gestion de l'irrigation : Goutte à goutte Fertilisation : Via l'irrigation Gestion des adventices : Enherbement du sol Circuit commercial : Long Infrastructures agro-écologiques : Enherbement du sol initialement avec un mélange de fétuque (80%) et de rays gras anglais (20%) puis levée d'espèces végétales locales. Gestion du climat : Système à froid avec aération manuelle des tunnels |
Agronomiques |
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Environnementaux |
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Maîtrise des bioagresseurs |
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Socio-économiques |
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Le mot de l'expérimentateur
La Protection Biologique est à ce jour plutôt bien maitrisée par les producteurs du bassin en cultures remontantes, en été. Sur ce créneau, 90% d’entre eux conduisent leurs cultures en PBI grâce notamment au projet DEPHY EXPE Fraise 2013-2018. Au printemps, en culture à froid, la situation est plus délicate notamment à cause des pressions thrips et pucerons parfois très importantes et des gels tardifs en région Centre Val de Loire. Il me semble qu’une réflexion autour des systèmes de production doit être privilégiée et que l’aménagement agroécologique des abords de serre ou de l’intérieur même des tunnels, constitue un levier d’action important dans le contrôle des ravageurs, pucerons notamment. Or le projet Fragasyst nous a permis d’explorer largement cette piste et d’aboutir à une abondance et diversité d’insectes dans la culture intéressantes.
Les stratégies mises en oeuvre dans le cadre de la maitrise des bioagresseurs aériens sont diverses.
Contre les ravageurs majeurs du fraisiers, pucerons, thrips, acariens, la protection phytosanitaire en test intègre des apports d'auxiliaires du commerce, des traitements de biocontrôle ainsi que l'enrichissement de la faune grâce au positionnement de plantes de service et l'enherbement sous gouttière. Contre le thrips, les stratégies sont basées sur des apports préventifs d'Amblyseius sp. A l'inverse, les pucerons et acariens sont régulés par des apports exclusivement curatifs d'Amblyseius sp et prédateurs généralistes. Ces lâchers sont complétés par des applications de produits de biocontrôle et d'une prophylaxie systématique.
La protection phytosanitaire contre l'oïdium est assurée par une stratégie complète intégrant les produits de biocontrôle et les traitements conventionnels en dernier recours.
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des adventices.
*Tableau à compléter
Leviers | Principes d'action | Enseignements |
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des ravageurs.
*Tableau à compléter
Leviers | Principes d'action | Enseignements |
Aménagements agro-écologiques |
Enrichissement en auxiliaires indigènes.
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Accroissement des populations d'auxiliaires (momies sur triticale, syrphes sur phacélie et bourrache..) et de pollinisateurs (hyménoptères, bourdons) grâce aux plantes de services positionnées sous les gouttières de culture mais sans permettre une meilleure régulation des ravageurs. Certaines plantes de services telle les bleuets et pâquerette n'ont démontré aucun intérêt. Les temps de travaux sont accrus par le positionnement de plantes de service. Accroissement des populations de thrips sous les systèmes avec enherbement au sol. L'enherbement au sol génère des risques de gel très importants (écart de 1 à 2°C avec un tunnel de production conventionnel avec bâche au sol). Les pertes économiques ont été très importantes sur 2 années de production durant la durée du projet. |
Variétés | Mise en test de variétés moins sensibles que Gariguette aux bioagresseurs aériens notamment aux ravageurs principaux thrips, acariens et pucerons. |
Les variétés sont de façon générale moins sensibles et moins attractives vis à vis des thrips et pucerons que Gariguette. Dans le contexte actuel, aucune variété n'a pu concurrencer notre référence Gariguette sur le plan commercial. Les critères en terme de qualité visuelle et gustative sont moins bien jugés qu'en Gariguette. |
Biocontrôle |
Sur ravageurs, application de produits de biocontrôles à action physique, à action de contact, et apport d'auxiliaires en préventif et curatif. |
Sur les thrips, les stratégies de positionnement de sachets d'Amblyseius cucumeris préventivement et apports d'Amblyseius sp en vrac ont démontré leur efficacité. Contre les pucerons, l'efficacité des auxiliaires généralistes a pu être établie (chrysopes, coccinelles...). Les parasitoïdes spécifiques n'ont pas démontré leurs intérêts sur les espèces de pucerons principales Macrosiphum euphorbiae, Aphis sp, Acyrtosiphon et Chaetosiphon. Les apports de syrphes n'ont pas eu l'effet escompté. |
Prophylaxie | Elimination des vieilles feuilles en sortie d'hiver au moment où les acariens sont encore sous forme hivernante et les pucerons sous forme aptère. | Cette intervention manuelle généralisée permet de limiter fortement la pression ravageur en phase de récolte. En cas d'évolution trop rapide des ravageurs, les effeuillages doivent renouvelés en généralisé ou en localisé sur foyers avant les apports d'auxiliaires. |
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma.
*(Schéma décisionnel à insérer)
*Tableau à compléter
Leviers | Principes d'action | Enseignements |
Aménagements agroécologiques | Modification de l'ambiance climatique avec écrêtage des températures les plus élevées et régulation de l'hygrométrie qui est plus constante sur 24 heures. |
L'impact attendu sur les températures et l'hygrométrie a été visible. Les attaques d'oïdium en juin ont tendance à être plus importantes sous tunnel avec enherbement. |
Variétés | Mise en test de variétés moins sensibles que Gariguette à l'oïdium |
Les variétés sont de façon générale moins sensibles que Gariguette à l'oïdium. Dans le contexte actuel et sur des circuits de commercialisation longs, aucune variété n'a pu concurrencer notre référence Gariguette sur le plan commercial. |
Biocontrôle | En test, plusieurs produits de biocontrôle sur oïdium: stimulateurs de défense naturelles "SDP" et produits à action préventive sur oïdium. | Sur oïdium, l'intérêt du soufre en préventif a pu être démontré, à l'inverse peu d'intérêt des SDP vraiment net. Les produits de biocontrôle asséchant ont tout à fait leurs places dans une stratégie de protection alternative aux produits conventionnels mais avec la répétition des applications à 7 jours. |
La maitrise des bioagresseurs aériens a eu des résultats variables selon le ravageur concerné et l'année d'expérimentation.
2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | |
Acariens | |||||
Thrips | |||||
Pucerons | |||||
Oïdium |
* Texte à compléter
Performance ... (sous-titre à compléter)
*A compléter (graphique + texte)
Performance ... (sous-titre à compléter)
*A compléter (graphique + texte)
Performance ... (sous-titre à compléter)
*A compléter (graphique + texte)
Evaluation multicritère du système DEPHY - Fragasyst CA41
*A compléter (graphique + texte)
Suite à différents épisodes de gel tardifs en 2021 et 2022, des pertes économiques importantes liées à des dégâts de gel ont été constatées sous notre système de production à froid et enherbé au sol, sous gouttières. Ces dégâts concernent les variétés les plus précoces telles Gariguette. Il s’avère que ces variétés sont souvent les plus rémunératrices. Fort de ce constat, le projet Fragasyst a induit une évolution du système de production vers des plantations retardées de 3 semaines en 2023 avec des variétés de saison ou remontantes, et non plus précoces. Ce choix est à l’initiative du producteur soucieux de maintenir l’enherbement dans ses tunnels qui lui permet l’enrichissement en diversité et abondance d’auxiliaires et de pollinisateurs.
Les aménagements agroécologiques peinent à se mettre en place de façon généralisée chez les fraisiculteurs de notre bassin de production. En l’état de nos connaissances, le transfert n’est pas acquis. La mise en place de jardinières fleuries sous les gouttières de culture génère en effet, un accroissement des temps de travaux trop importants pour les exploitants et ne représentent pas en soi, une solution de régulation des populations de bioagresseurs malgré l’enrichissement certain en auxiliaires indigènes et pollinisateurs. A l’inverse, les mesures prophylaxiques avec des effeuillages réguliers et précoces font maintenant partie de l’itinéraire cultural. Les effeuillages précoces (début mars) durant la période d’inactivité des ravageurs, permettent ainsi de réduire fortement les populations d’acariens et de pucerons. L’effet se répercute de façon notable durant la récolte.
Concernant la gestion des maladies, à l’issue du projet Fragasyst, la protection contre l’oïdium intègre dorénavant les solutions de biocontrôle notamment des applications de soufre.
Les pistes d’amélioration résident essentiellement dans une meilleure connaissance des produits de biocontrôle avec une optimisation des applications grâce à une meilleure prise en compte des conditions météos. La limitation du recours aux produits phytosanitaires permettra ainsi une meilleur respect des auxiliaires indigènes. Par ailleurs, une veille sur les auxiliaires du commerce doit être permanente et permettra soit l’introduction de nouveaux auxiliaires, soit l’utilisation de conditionnements des auxiliaires existants permettant une présence intensifiée en culture.