Système CTIFL - COSYNUS
Conception du système
La conception du système a été élaborée par étapes :
- La définition des objectifs : priorisation des objectifs intermédiaires et finaux, définition d’indicateurs communs permettant d’évaluer la pertinence des stratégies mises en œuvre (critères de choix pour les règles de décision). Ces indicateurs sont d’ordres agronomiques, technico-économiques, environnementaux et peuvent être quantitatifs ou qualitatifs.
- L’état des lieux des aménagements disponibles (recensement des leviers) : l’expérience des partenaires, la bibliographie, les remontées d’informations provenant des producteurs des réseaux DEPHY FERME ont permis de recenser l’ensemble des aménagements envisageables, et plus globalement des stratégies de protection mobilisables.
- La co-construction techniciens/producteurs/chercheurs des stratégies à mettre en œuvre sur les sites d’essai : cette phase décisionnelle a été décisive en début de projet. Les partenaires ont collectivement hiérarchisé les différentes stratégies (coût, faisabilité, efficacité attendue) pour sélectionner les plus prometteuses. Un socle commun de mesures mises en place sur l'ensemble des sites a ainsi été défini. Chaque mesure a fait l’objet d’une fiche technique interne commune (exemple d’une bande fleurie : espèces, densité de semis, date de semis, action envisagée sur les ravageurs) explicitant les règles de décision régissant leur mise en œuvre, ainsi que les objectifs à atteindre. Cette co-construction est renouvelée, en fonction des échecs ou succès, chaque année, en lien avec les autres sites et avec le réseau DEPHY FERME. En fonction des contraintes propres à chaque site, les règles de décision et les objectifs (intermédiaires et finaux) peuvent être ajustés lors d’ateliers de co-construction ; le producteur accueillant l’observatoire piloté a une voix prépondérante sur la sélection des dispositifs mis en place.
Mots clés : Aménagement - Préventif - Auxiliaires indigènes - Faisabilité - Coût - Efficacité
Caractéristiques du système
Une des rotations type en maraîchage sous abris non chauffé est la séquence solanacée / salade / cucurbitacée / salade. Malgré les variabilités dues aux variations inter-annuelles des bioagresseurs et aux zones climatiques différentes, l’aubergine et le concombre sont les cultures d’été subissant le plus de traitements. Le système de culture testé reprend cette rotation, et les cultures de concombre et aubergine y sont privilégiées. Cette rotation est mise en place trois fois pendant la durée du projet, avec éventuellement des différences de choix d’espèces, à l’intérieur de la même famille botanique.
Situation de production : Production maraîchère en conventionnelle, sous tunnel plastique non chauffé Espèces : Aubergine, concombre, salade, épinard Gestion de l'irrigation : Goutte à goutte ou aspersion Fertilisation : Minérale Interculture : Pas d'interculture Gestion du sol/des adventices : Travail mécanique et paillage Circuit commercial : Site expérimental Infrastructures agro-écologiques : Nombreux aménagements (gestion de l'enherbement, bandes fleuries, plantes mellifères, haies, plantes-relais, plantes-ressources), transfert actif vers les cultures (+ Gestion du climat pour les systèmes sous abri) : Bassinages, ouverture/fermeture des ouvrants |
Agronomiques |
|
Environnementaux |
|
Maîtrise des bioagresseurs |
|
Socio-économiques |
|
Le système de référence est un système de culture à dire d'experts actualisé chaque année. Différents techniciens proches géographiquement du site expérimental ainsi que les ingénieurs réseau des Dephy Ferme impliqués dans le projet sont interrogés chaque année. Ils font ainsi remonter les itinéraires, les problèmes phytosanitaires (coûts de protection, pertes de récolte) de parcelles dénuées d'aménagements agro-écologiques, ce qui permet d'élaborer un système de référence fiable et actualisé.
Aujourd'hui, les systèmes de production doivent évoluer afin de satisfaire l'attente sociétale environnementale visant à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires. En production maraîchère sous abris froids, les bioagresseurs (principalement les ravageurs) pénalisent les performances des exploitations, à cause des pertes de récolte engendrées (quantité et qualité) et d'une gestion aux coûts importants (en intrants et en main d'oeuvre).
Favoriser la biodiversité fonctionnelle par l'installation d'Infrastructures Agro-Ecologiques (IAE) apparaît comme une solution durable pour réguler les ravageurs sous abris. Les objectifs du projets sont de :
- Démontrer la faisabilité et l'intérêt de cette approche et proposer des IAE et des stratégies d'optimisation des services rendus, réalistes et concrets.
- Obtenir des références technico-économiques et environnementales sur un Système De Culture (SDC) typique des exploitations maraîchères sous abris.
- L'enjeu sur ce site expérimental est d'évaluer les performances des IAE et l'impact de la réduction des IFT de 100% en termes agronomiques.
Le mot de l'expérimentateur
Sur le site du CTIFL de Brindas, le système COSYNUS (avec IFT 0) a permis de montrer des résultats fortement encourageant. Les infrastructures agro-écologiques jouent leur rôle dans la lutte par conservation des habitats et permet d'augmenter considérablement la quantité d'auxiliaires au sein de la serre. Néanmoins, il est primordial d'avoir un regard permanent sur les interactions ravageurs/auxiliaires/culture/IAE et de réagir en conséquence.
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des ravageurs
|
Les tableaux ci-dessous présentent le niveau de satisfaction du pilote de l'expérimentation concernant la gestion des bio-agresseurs dans le système. Code couleur :
- Vert = gestion satisfaisante des bio-agresseurs
- Jaune = gestion partiellement satisfaisante des bio-agresseurs
- Rouge = mauvaise gestion des bio-agresseurs
Cultures d'hiver sur les 6 saisons du projet :
année | culture | pucerons | chenilles phytophages | mollusques | |||
Cosynus | Référence | Cosynus | Référence | Cosynus | Référence | ||
2019 | salade | ||||||
2020 | salade | ||||||
2021 | salade | ||||||
2022 | épinard | ||||||
2023 | épinard | ||||||
2024 | épinard |
Pendant l'hiver, le projet COSYNUS a inclus une culture de salade d'automne suivie d'une culture de salade d'hiver (2019-2021) ou d'épinards (2022-2024). Parmi les ravageurs, seul le puceron a exercé une influence significative sur les cultures, posant des problèmes importants au cours des deux premières années du projet, avec des lots fortement affectés. Lors des années suivantes, les pucerons ont eu un impact négligeable, voire inexistant, en particulier sur les cultures d'épinards. Quant aux autres ravageurs, tels que les chenilles phytophages ou les limaces, ils n'ont jamais posé de problème sur les cultures d'automne ou d'hiver, et les IAE (Infrastructures Agroécologiques) installées dans la serre n'ont pas favorisé leur présence.
Cultures d'été sur les 6 saisons du projet :
année | culture | pucerons | Thrips | Acariens | |||
Cosynus | Référence | Cosynus | Référence | Cosynus | Référence | ||
2019 | Aubergine | ||||||
2020 | Concombre | ||||||
2021 | Aubergine | ||||||
2022 | Concombre | ||||||
2023 | Aubergine | ||||||
2024 | Concombre |
La gestion des bioagresseurs dans les cultures d'aubergine et de concombre s'avère être un défi complexe, comme en témoigne l'expérience des essais COSYNUS. La régulation des ravageurs a montré une variabilité importante selon les années, influencée par plusieurs facteurs, notamment les conditions climatiques.
Les pucerons ont été globalement bien contrôlés grâce à une stratégie de lâchers précoces de parasitoïdes, qui a permis de réguler efficacement les premiers foyers sur les jeunes plants. Cependant, des infestations plus importantes ont nécessité des lâchers supplémentaires de chrysopes pour renforcer la lutte. De plus, des transferts actifs de Macrolophus et de Coccinellidae ont été réalisés régulièrement pour favoriser l'installation des auxiliaires sur les cultures. Toutefois, mesurer l'efficacité de ces méthodes reste un défi. En 2024, les cultures de concombre ont subi une forte attaque de pucerons, qui, malgré la présence d'un nombre significatif d'auxiliaires, n'a pas pu être maîtrisée à temps. Le climat particulier du printemps de cette année pourrait également avoir contribué à cette infestation.
Les thrips ont été correctement maîtrisés au cours des six années d'essais. Sur les concombres, les lâchers d'Amblyseius swirskii, combinés à des transferts actifs de Macrolophus pygmaeus, ont permis une régulation efficace de ce ravageur, limitant ainsi les dégâts sur les fruits.
Les acariens tétranyques ont représenté le ravageur le plus problématique tout au long des six années d'essais. Les conditions climatiques sèches et caniculaires des étés dans le Rhône ont favorisé leur développement rapide. Malgré cela, des lâchers de Phytoséiides et la présence de nombreux prédateurs généralistes indigènes, tels que les Orius ou les Feltiella, ont permis de limiter leur impact ou de retarder leur présence sur les cultures.
Performance ... (sous-titre à compléter)
*A compléter (graphique + texte)
Performance ... (sous-titre à compléter)
*A compléter (graphique + texte)
Performance ... (sous-titre à compléter)
*A compléter (graphique + texte)
*A compléter (graphique + texte)
* A compléter
* A compléter
* Texte à compléter