Système MACC 0 - Marne
Conception du système
Les parcelles de graminées porte-graine sont soumise à de forte pression de campagnols des champs. Des modalités d'expérimentation sont mises au sein des parcelles pour comparer leurs efficacités dans la régulation des populations du ravageur, à savoir :
- Travail du sol
- Piégeage
- Traitement rodenticide
Des comptages d'indices frais de présence sont réalisés avant et après mise en place d'actions. Ces actions seront systématiquement comparées entre elles ainsi qu'à la modalité "témoin". Les parcelles de graminées ne restent que quelques années en place. Ainsi, nous serons amenés à changer plusieurs fois de parcelles durant le projet.
La possibilité de réalisation d'aménagements paysagers (zones refuges pour prédateurs, nichoirs à rapaces, ...) sont également à l'étude.
Mots clés :
Graminées - Campagnols des champs - Travail du sol - Piégeage
Caractéristiques du système
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Agronomiques |
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Environnementaux |
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Maîtrise des bioagresseurs |
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Socio-économiques |
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Le mot de l'expérimentateur
Les graminées porte graines sont particulièrement impactées par les populations de campagnols. Une fois la culture implantée, elle peut rester en place plusieurs années et l'habitat du campagnols est rarement perturbé. Ils bénéficient d'un couvert toute l'année et ne sont donc pas dérangés dans la parcelle. L'objectif du travail du sol est double : d'une part perturber l'habitat en détruisant les galeries superficielles et les coulées créées par les rongeurs et d'autre part éviter l'utilisation de rodenticide, délétères pour la faune non cible. Il faut aussi noter que certains outils de travail du sol offrent des co-bénéfices intéressants pour les parcelles.
Echelle de la parcelle agricole
1. Diminuer la présence de campagnols en faisant des passages d'outils de travail du sol superficiel
2. Augmenter la robustesse des cultures grâce à des outils qui apportent des co-bénéfices à la parcelle
La herse a montré une bonne efficacité pour réduire les populations de campagnols des champs.
Leviers | Principes d'action | Enseignements |
Levier agronomique | Passage de herse étrille pour détruire les coulées, galeries et populations de campagnols | La méthode a montré une bonne efficacité et des bénéfices pour la parcelle |
Evolution des taux d'infestation
Evolution du taux d'infestation de campagnols des champs au cours du temps (J0, J21 et J42), dans une modalité témoin, une modalité de travail superficiel du sol (herse) et une modalité traitée par rodenticide
Ces sont les prédictions issus du glmm_1, dans un dactyle de trois an au printemps, dans le site expérimental de la Marne. Les barres représentent les erreurs standards prédites. Des lettres différentes témoignent de différences significatives entre les moyennes marginales du modèle.
Comparaison des taux d'infestation dans les modalités
Comparaison, pour chaque jour (J0, J21 et J42) des taux d'infestation de campagnols des champs dans une modalité témoin, une modalité de travail superficiel du sol (herse) et une modalité traitée par rodenticide.
Ces taux sont les prédictions issues du glmm_1, dans un dactyle de trois ans au printemps, dans le site expérimental de la Marne. Les barres représentent les erreurs standards prédites. Des lettres différentes témoignent de différences significatives entre les moyennes marginales du modèle.
*A compléter (graphique + texte)
* A compléter
Un réunion de restitution auprès des agriculteurs a été réalisée en novembre 2024.
Un article phytoma est prévu pour avril 2025.
Pour aller plus loin, il serait intéressant de voir comment évoluent les populations de campagnols des champs après 42 jours : à quel moment le taux d’infestation dans la méthode alternative redevient-il équivalent à celui du témoin ?
De plus, le fonctionnement de la herse sur la diminution du taux d’infestation de campagnols des champs n’est pas complétement connu. En plus d’une action létale et de destruction des galeries superficielles et des coulées, la herse pourrait engendrer un phénomène de dispersion. Cette dispersion rendrait les individus plus vulnérables à la prédation (Laundre, Hernandez, et Ripple, 2010). La recherche d’un nouvel habitat et la reconstruction du réseau de galerie pourrait être au détriment de la reproduction.
Cette dispersion pourrait d’ailleurs être facilitée par la largeur étroite des bandes dans l’expérimentation. Un travail sur la totalité de la parcelle pourrait montrer d’autres résultats.
Par ailleurs, d’après Audren et Fleisch (2022), il semble qu’au-delà de 60 % les effets de la herse ne soient plus avérés. Cette hypothèse n’a pas été testée dans cette étude, puisque les taux initiaux des données disponibles ne dépassent pas ces 60 %.
Lors des prédictions du GLMM, des variables explicatives ont été fixées. La culture est un dactyle, l’âge de la culture est de 3 ans et la saison est le printemps. Selon le niveau choisi pour fixer ces variables, les valeurs des taux d’infestation peuvent changer. En revanche, la dynamique de l’évolution est inchangée. D’après le résumé de ce modèle (cf. Figure 9) et grâce à l’étude graphique des variables explicatives (cf. Annexes 9, 10 et 11), on constate que les variables « cultures » et « saison » ont des magnitudes d’effet plus importantes (valeurs absolues des « Estimate » des résumés des modèles). Une variable avec une forte magnitude d’effet, peut masquer l’effet des jours et des modalités sur la variable « presence ».
En automne, le taux d’infestation est plus élevé qu’au printemps (Jacob et al., 2014). Fixer la variable saison à « automne » fera donc augmenter les taux d’infestation.