Le Biocontrôle : un pilier de la PIC ?
Un petit point complet sur ce thème après notre dossier datant de 3 ans.
De nombreux textes concernent le biocontrôle. Leur objectif est de mieux cerner sa définition, mais aussi de favoriser son utilisation. Le dernier texte concerne la stratégie de déploiement lancée en parallèle du plan Ecophyto. Cette stratégie dessinée pour les 5 années à venir, en application de la loi du 30 octobre 2018 (dite loi EGAlim), a été élaborée avec la contribution d’un groupe de travail, piloté par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et le ministère de la Transition écologique, qui a rassemblé l’ensemble des parties prenantes engagées dans cette transition de l’agriculture française.
Cette stratégie (voir détails ci-contre) s’inscrit pleinement dans les orientations du pacte vert pour l’Europe et ainsi que dans la stratégie « de la ferme à la table » de la Commission européenne. Cette dernière a notamment pour objectifs de réduire de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires et les risques qui leur sont associés et de baisser de 50% l’utilisation des produits phytosanitaires les plus préoccupants à l’horizon 2030. Dans ce cadre, la Commission européenne souhaite en particulier faciliter le recours à des produits phytopharmaceutiques à base de substance(s) active(s) d’origine biologique présentant un impact limité sur l’environnement et la santé.
La loi d’avenir agricole (Loi n° 2014-1170 du 13 octobre 2014) a apporté une définition claire et simple du biocontrôle (voir ci-contre).
Les produits de biocontrôle sont des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ils comprennent en particulier : « 1) Les macro-organismes ; 2) Les produits phytopharmaceutiques comprenant des micro-organismes, des médiateurs chimiques comme les phéromones et les kairomones et des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale. »
Ces produits de biocontrôle font partie intégrante des méthodes alternatives et une liste de produits de biocontrôle a été lancée à partir de cette loi. Celle-ci est mise à jour mensuellement.
Des outils ont été développés afin de permettre le développement du biocontrôle. La loi d’Avenir Agricole, et cela a été confirmé dans le Code Rural et de la Pêche Maritime (CRPM), a promulgué le fait que le ministère en charge de l’agriculture établisse la liste des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle comprenant des micro-organismes, des médiateurs chimiques, des substances naturelles. De plus, elle comprend des pièges à insectes qui peuvent contenir des substances chimiques de synthèse. Cette liste revêt un caractère important car de nombreuses implications en découlent. En effet, les produits y figurant sont exemptés des interdictions ou obligations qui concernent d'une façon générale tous les produits phytopharmaceutiques mentionnés à l’article L.253-1 du CRPM. Cette liste est renouvelée tous les deux mois par note de service (consulter la liste ci-contre).
Vous pouvez retrouver toutes les mesures bénéficiant aux produits de biocontrôle dans la note IBMA (voir ci-contre). Celle-ci fait la distinction entre les mesures applicables aux produits de biocontrôle mentionnés à l’article L.253-6 du CRPM et celles complémentaires applicables aux produits phytopharmaceutiques de biocontrôle figurant sur la liste.
La mise en place d’une réglementation sur les macro-organismes a conduit à produire également une liste des macro-organismes indigènes pour lesquels aucune autorisation n’est nécessaire à leur l’utilisation sur les différents territoires français. L’arrêté du 26 février 2015 établit cette liste par macro-organisme, fournisseur, numéro d’enregistrement à l’Anses et territoire (France continentale, Corse, DOM).
L’ensemble des avis de l’Agence relatifs à l’évaluation du risque phytosanitaire et environnemental lié à l’introduction dans l’environnement de macroorganismes non indigènes sont disponibles sur le site de l’Anses.
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Le biocontrôle : un tiers des CEPP
Trente et une action sur les N actuelles concernent le biocontrôle. Près de la moitié concernent des substances naturelles et le reste concerne les trois autres catégories en part égale. Une petite particularité est représentée par les pièges.
En lien avec le biocontrôle, d’autres textes européens intègrent les substances de base (substances naturelles) et substances à faible risque (substances naturelles, micro-organismes, médiateurs chimiques). En France, s’ajoutent les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes) et les dérogations 120 jours qui peuvent intéresser l’ensemble des produits pharmaceutiques mais concernant en grande partie des produits de biocontrôle.
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Recherche & innovation en biocontrôle
La recherche est bien entendu très active dans ce domaine. La stratégie du consortium biocontrôle est de focaliser ses efforts sur des recherches et actions précompétitives visant à augmenter l'expertise et le savoir-faire de la communauté Recherche - Développement - Innovation, en vue de catalyser l'ensemble des initiatives de ses membres. De par son activité d'élaboration de propositions d'actions co-construites par les acteurs publics et privés, le consortium est également un point de contact de choix pour les porteurs d'enjeux au niveau national comme international sur les questions d'orientation des stratégies de recherche et innovation.
L’équipe EcophytoPIC recense également les projets de recherche et innovation concernant cette thématique. Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces projets en suivant le lien fourni (mise à jour automatique).
Les firmes ont mis sur le marché un certain nombre de nouvelles souches de micro-organismes déjà présents en 2018 (Bacillus amyloliquefaciens, Bacillus subtilis, Bacillus thuringiensis subsp. kurstaki, Beauveria bassiana, Trichoderma asperellum et Tr. gamsii).
Les nouvelles substances introduites sur le marché ces trois dernières années sont les suivantes (cliquez sur le logo E-phy ou Anses pour avoir accès à la fiche correspondante) :
- 4 micro-organismes :
- Metschnikowia fructicola souche NRRL Y-27328, fongicide sur vigne et cultures fruitières pour lutter contre la pourriture grise et les monilioses
- Paecilomyces fumosoroseus souche Fe9901, insecticide cultures légumières contre les aleurodes
- Paecilomyces lilacinus souche 251 nématicide sur nombreuses cultures
- Saccharomyces cerevisiae souche LAS02 fongicide sur vigne et cultures fruitières pour lutter contre la pourriture grise et les monilioses
- 2 substances naturelles :
- Acide caprylique, désherbant total;
- Mélange de terpénoïdes QRD 460, acaricide et insecticide (thrips, aleurode) sur de nombreuses cultures horticoles, fruitières, PPAM et tropicales
- 3 macro-organismes non indigènes :
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Favoriser le développement et le déploiement du biocontrôle
Un rapport "Les produits de biocontrôle pour la protection des cultures" du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) dresse un état des lieux du biocontrôle. Cinq recommandations pour son développement sont listées. Les recommandations mettent en avant des dispositions propres aux produits de biocontrôle pour chacune des étapes de la recherche à l’utilisation:
- Une définition qui englobe notamment les substances de base;
- Des délais d’instruction des dossiers d’AMM respectant la réglementation dès le 1er janvier 2018 ;
- Une mobilisation de l’ensemble des axes d’Écophyto 2, au-delà de l’action 1.3 dédiée ;
- Favoriser les produits de biocontrôle dans l’ensemble des politiques publiques.
De plus, IBMA France organise des réunions annuelles et fait le point via son baromètre indicateur de marché. Enfin, le Contrat de solutions propose une fiche "focus" sur le biocontrôle.
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Informations et formation
Le biocontrôle est un sujet qui motive de nombreuses organisations. Pour preuve, notre sélection d’ouvrages sur le sujet,
un article sur une formation gratuite développée dans le cadre d’un projet européen Erasmus (Biocontrol e-training) et toutes les fiches produites dans le cadre du Contrat de solutions.
Vous pouvez retrouvez toutes les actualités et ressources dans deux rubriques dédiées au Biocontrôle et à la Lutte biologique sans oublier de vous replonger dans le dossier précédent.
Les techniques innovantes tout comme les pratiques pionnières nécessitent une ambition politique forte et un élan nouveau pour permettre la mise en place de nouveaux modèles agricoles performants et durables - Stéphane Le Foll