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Cet espace a pour vocation de décrypter des problématiques à forts enjeux pour la protection des cultures. Il propose des centres de ressources pour accompagner les acteurs dans l'utilisation des alternatives existantes.
dephyEXPE

Système ECO-Pajalade - CTIFL - EcoPêche 2

Arboriculture Fruits à noyau
Conduite de la vigne et du verger
Mesures prophylactiques
OAD, analyse du risque, optimisation de la dose
Protection/lutte physique
Régulation biologique et biocontrôle
Stratégie de couverture du sol
Toxicité et impacts sur l'environnement
Année de publication 2019
  (mis à jour le 09 avr 2024)
Carte d'identité du système de culture
Parcelle de pêchers
Système conduit en
Conventionnel
Rattaché au projet
EcoPêche 2
Rattaché au site expérimental
Ctifl Balandran
- 80 % IFT
Objectif de réduction visé
Présentation du système

Conception du système

Le système de culture mis en place combine plusieurs types de leviers afin de réduire, de manière importante, l'usage de produits phytosanitaires de synthèse. Les leviers mis en place sont de différents niveaux :

Mode de conduite : le verger est conduit en Y oblique (forme en mur fruitier). Cette forme vise plusieurs objectifs :

  • Faciliter l'aération au coeur de la canopée pour limiter les conditions favorables au développement des maladies fongiques.
  • Permettre l'utilisation d'un pulvérisateur à flux tangentiel (réduction de la dérive ; réduction des volumes de bouillies).

- Entretien sur le rang : une bâche tissée a été installée sur le rang afin de s'affranchir des interventions chimiques et mécaniques.

- Irrigation : le système d'irrigation se compose de 2 rampes de goutte-à-goutte, placées sous la bâche tissée. Ce système doit permettre :

  • Un apport de la fertilisation en fertirrigation en cours de campagne avec une forte efficience des apports.
  • Une forte efficience des apports hydriques, mais qui ne profitent pas aux adventices.
  • Une limitation des effets "brumisation" dans le vergers, qui sont potentiellement favorables au développement des maladies (Xanthomonas, monilioses,...).

- Choix des produits de protection phytosanitaire : la stratégie mise en place vise à utiliser en priorité des produits de biocontrôle (huiles minérales, argiles, confusion sexuelles,...) et à n'user des produits hors  biocontrôle uniquement en dernier recours. Par ailleurs, la stratégie mise en place inclut la possibilité de réaliser des impasses de traitement et la tolérance d'un taux de déchets plus important qu'en PFI.

- Protection des vergers : une protection anti-pluie du verger a été mise en place afin de limiter les conditions favorables au développement des monilioses.

- Traitement en post récolte : un traitement par thermothérapie de la récolte est réalisé en post-récolte afin d'évaluer l'intérêt de cette pratique sur le comportement des fruits en conservation.

 

Mots clés :
Combinaison de leviers - bâche tissée au sol - protection anti-pluie - IFT hors biocontrôle inférieur à 4 - Approche multicritère

 

Caractéristiques du système

Espèce Variétés Porte-greffe Mode de conduite Distance de plantation Année d'implantation Valorisation Circuit commercial 
Pêcher PAJALADE (SF 12.312) ; Pêche à chair jaune de saison (- 12 jours ROYAL PRIDE (r) Zaisula cov) Montclar (r) Chanturge Y oblique 4.5 x 2.1 m (1058 arbres / ha) janvier 2019 Conventionnel Circuit long

 

Système d’irrigation :  goutte à goutte posé sur le  sol, mis en place sous la bâche tissée. L'objectif est de réduire l'humidité dans la canopée afin de limiter les conditions favorables aux maladies de conservation.

Gestion de la fertilisation : Fertilisation minérale : 2 apports au sol au printemps ; fertirrigation en saison (apports réalisés tout les 15 jours) ; 1 apport au sol en septembre (mise en réserve)

Infrastructures agro-écologiques : Pas d'infrastructure agro-écologique mise en place. Haie composite au nord de la parcelle.

Protections physiques : Mise en place d'une bâche anti-pluie et d'un filet paragrêle au cours de l'hiver 2020-2021.

 

Photo parcelle
Objectifs

Agronomiques

  • Rendement  : 40-50 T / ha (calibre AA-A dominant)
  • Qualité : Présentation et qualité gustative équivalentes à la conduite en PFI. Objectif de 0 résidus de pesticides dans les fruits à la récolte
Environnementaux
  • IFT : - 80 % par rapport à la modalité de référence, conduite en PFI
  • Production de fruits avec 0 résidu de pesticides à la récolte.
  • Utilisation de produits phytosanitaires de synthèse en dernier recours (IFT hors biocontrôle < 4)
  • Entretien du sol sans recours au désherbage chimique

Maîtrise des bioagresseurs

  • Maîtrise des adventices : Limiter la concurrence vis-à-vis de la culture et réduire la hauteur du couvert végétal (en particulier pour éviter la formation de "ponts" physiques favorables à la contamination par les forficules)
  • Maîtrise des maladies  : Les règles de décisions définies doivent permettre d'assurer un niveau de production raisonnable en tolérant un pourcentage de pertes plus élevé par rapport à la modalité PFI
  • Maîtrise des ravageurs : Les règles de décisions définies doivent permettre d'assurer un niveau de production raisonnable en tolérant un pourcentage de pertes plus élevé par rapport à la modalité PFI

     

Socio-économiques

  • Marge brute : viser au minimum un marge brute à l'équilibre, voire positive
  • Temps de travail : Si possible atteindre un ratio "heures / tonnage commercialisé" équivalent à la modalité de référence

Le mot de l'expérimentateur

La mise en place de cet essai système aux objectifs environnementaux très ambitieux, que je qualifierai d'essai "crash test", a permis de mettre en avant la difficulté de s'affranchir d'une protection antifongique à base de produits hors-biocontrôle, faute d'alternatives efficaces, notamment en situation de forte pression.

Stratégies mises en œuvre :
Gestion des adventices
Stratégie de gestion des adventices - CTIFL

 

Leviers Principes d'action Enseignements
Bâche tissée Barrière physique empêchant le développement des adventices sur le rang

- Bonne efficacité vis-à-vis des adventices

- Investissement initial de 650-700 €/ha environ

- Nécessite des interventions d'entretien régulières, notamment en 1ere et 2eme feuille

- Pas de problème de surmortalité dû aux campagnols observé

- Démarrage de la végétation plus précoce (réchauffement du sol plus rapide)

 

Gestion des ravageurs

 

Stratégie de gestion des ravageurs - CTIFL

 

 

Leviers Principes d'action Enseignements
Barrières physique Utilisation de produits créant une barrière physique vis-à-vis des ravageurs (argiles, huiles minérales, glue sur troncs)

Application d'argile et huile minérale en hiver : pratiques préventive avec une bonne efficacité

Pose de glue sur tronc : mise en place demandeuse en main d'oeuvre. Bonne efficacité initiale mais rémanence limitée (poussière, "ponts" générés par adventices)

Traitements phytosanitaires

Optimisation de la pulvérisation (pulvérisateur à flux tangentiel) afin de réduire le volume de mouillage et la dérive.

Choix de produits alternatifs, de biocontrôle en priorité.

Le recours à un pulvérisateur à flux tangentiel permet de réduire la dérive.

L'utilisation de produits alternatifs, moins efficaces que les produits hors biocontrôle, nécessite d'avoir une plus grande tolérance en termes de dégâts sur le feuillage et les fruits.

Biodiversité fonctionnelle Régulation des ravageurs par les insectes auxiliaires en mettant en place des infrastructures agroécologiques (bandes fleuries)

La régulation naturelle a une grande inertie d'action. Ce mode de fonctionnement nécessite de tolérer des dégâts sur la culture (pucerons, acariens, thrips, forficules).Il est difficile d'évaluer l'efficacité réelle de la régulation naturelle.

 

Gestion des maladies

Stratégie de gestion des maladies- CTIFL

Leviers Principes d'action Enseignements
Prophylaxie Suppression des organes touchés afin de limiter les risques de propagation des maladies et la pression en inoculum sur la parcelle.

Action pouvant être très coûteuse en temps de main d'oeuvre dans certains cas (pression cloque).

Alimentation hydrominérale

Une alimentation hydro minérale raisonnée permet d'avoir une vigueur végétative des arbres suffisante mais pas excessive , susceptible de créer les conditions favorables au développement des maladies (manque d'aération de la canopée).

Méthode courante dont l'impact est difficile à évaluer.

Protection phytosanitaire

Stratégie très allégée

Impasse de traitement si les conditions météorologiques et de pression maladie le permettent.

Utilisation de produits de biocontrôle (cuivre, soufre, etc).

Utilisation de produits hors biocontrôle lorsque les niveaux de dégâts sont jugés trop importants.

Cette stratégie dite " à risque" permet d'obtenir des résultats agronomiques acceptables en années de faible pression.

En cas de forte pression, des traitements curatifs sont nécessaires. Cependant, malgré ces traitement  le verger est en général pénalisé (perte de vigueur, qualité du bois dépréciée, perte de production).

Lutte physique

Protection anti-pluie

 

Thermothérapie post-récolte

Protection anti-pluie difficile à évaluer, car en parallèle la protection phytosanitaire est très allégée. La protection anti-pluie n'a pas induit de problèmes de coloration des fruits. À noter l'absence de fruits déclassés suite à des coups de soleil en période de forte canicule (2022).

La thermothérapie présente de très bon résultats en post récolte.

 

Maîtrise des bioagresseurs

 

 


Campagnes
Maladies Ravageurs
Cloque Oïdium Monilia sur fruits Pucerons Thrips Tordeuse orientale du pêcher
2019            
2020            
2021            
2022            
2023            

 

Le verger a été planté en 2019. Les campagnes 2019 et 2020 correspondant à la phase de formation des arbres et d'entrée en production, la pression en maladies et ravageurs a été peu marquée.

 

Maitrise des maladies

La pression en cloque est très dépendante des conditions climatiques du printemps. Elle est favorisée par des températures entre 10 et 20°C, une forte humidité et des épisodes de pluie. La maitrise de la cloque a été particulièrement difficile en 2021, où des intervention de prophylaxie très chronophages ont été réalisées pour éliminer les foyers. 

La pression en oïdium est généralement faible sur le site CTIFL de Balandran. En 2022, une présence plus forte qu'à l'accoutumée a cependant été observée sous les bâches anti-pluie destinées à maitriser le monilia sur fruits. Cela met en évidence un effet "indésirable" généré par la mise en place de la bâche anti-pluie.

La pression en monilia est forte à très forte sur l'ensemble de la phase de production du verger. Les monilioses ont conduit à des pertes de production très importantes au verger certaines années (estimée à 20-30% de la production totale). Les leviers mis en place (bâche anti-pluie, produits de biocontrôles, forme de conduite favorisant l'aération de la canopée) n'ont pas permis de compenser l'efficacité des produits utilisés en mode de production conventionnel. La thermothérapie, utilisée en post-récolte, a permis de bons résultats en conservation mais ne permet pas de réduire les pertes générées en amont, au verger.

 

Maitrise des ravageurs

Les pucerons présents sur la parcelle sont de natures variées (pucerons verts, farineux et cigariés). Lors des premières campagnes de production, la régulation par les auxiliaires (chrysopes et coccinelles) a permis de réguler les foyers de manière satisfaisante. Cependant, en 2022 et 2023, la pression très forte a pénalisé le développement des arbres et le retour à fleur de l'année N+1. En conséquence, la production de l’année 2023 a été fortement pénalisée.

Les thrips californiens et méridionaux n'ont pas eu d'effet marqué sur la production et le taux de déchet, notamment pour la variété PAJALADE cov, qui est une pêche.

La tordeuse orientale du pêcher, gérée par confusion sexuelle, que ce soit sur la modalité Eco+ ou la modalité de référence a généré des déclassement de fruits, notamment en fin de campagne. 

Performances du système

Performances environnementales

IFT hors-biocontrôle et biocontrôle par année

 

IFT par année et par catégorie

 

  • L’objectif de réduction des IFT hors biocontrôle de 70-80% est atteint.
  • L’objectif de se passer d’herbicide chimique est atteint techniquement (mais charges économiques supérieures, liées au désherbage manuel).
  • L’objectif d’utiliser des PPP de synthèse en dernier recours (IFT hors biocontrôle < 4) est partiellement atteint (IFT légèrement supérieur à 4 en 2020 et 2022).
  • L’obtention de fruits avec 0 résidu de pesticides n’est pas atteint. On note néanmoins une moindre détection de MA dans la modalité ECO+ .
  • Les MA détectées sont exclusivement issues de traitements ciblant les maladies fongiques.

Performances agronomiques

Production commercialisable et déchets (T/ha) par année et par système

 

Pourcentage de fruit de catégorie A et plus par année et par système

 

  • Le niveau de production est nettement plus faible et hétérogène pour le système ECO+ : -60+-12% si on considère le rendement brut et -64+-13% si on considère le rendement commercialisable, sur les campagnes 2021 à 2023.
  • La répartition par calibre très proche.
  • Le taux de déchet est plus élevé sur ECO+ (14.2+-4.6%) par rapport à la modalité de référence (5.8+-2.3%).
  • Le taux de fruits de catégorie 2 est proche pour les deux modalités.
  • La bâche anti-pluie permet de réduire les défauts d’épiderme dus à la pluie (-85% de fruits marqués) et les marques de frottement et boisage de l’épiderme (-56% en moyenne).
  • Les taux de sucre sont légèrement supérieurs sur la modalité de référence sur les deux dernières campagnes (-11.5%).

 

Performances technico-économiques

*Ajouter titre du graphique

 

  • Les coûts de production par hectare sont proches pour les 2 modalités.
  • Le coût de production par kg est plus élevé pour la modalité ECO + en raison de niveau de rendement bas et irréguliers.
  • L’investissement est très lourd pour la modalité ECO + (10 fois supérieur au système de référence).
  • Il n’y a pas de valorisation au niveau du prix de vente de fruits issus de la modalité ECO+ en contrepartie des efforts consentis dans la gestion du verger.
  • La modalité ECO+ est, au final, très déficitaire à l’issue des 5 années du projet.
Evaluation multicritère

 

 

 

L'évaluation multicritère des performances montre que les performances environnementales sont très bonnes pour la modalité Eco+ par rapport au système de conduite de référence, que l'on considère les IFT ou les analyses de résidus de pesticides. En termes d'efficience environnementale (i.e. le nombre d'IFT hors-biocontrôle par tonne de fruits commercialisé), la modalité Eco+ reste plus performante.

La modalité Eco+ présente un niveau de performance globalement inférieur au mode de production de référence, notamment en termes de niveau de production, du fait principalement d'un taux de déchet plus important. L'efficience en termes de valorisation des intrants (fertilisant et irrigation) se trouve donc pénalisé. 

D'un point de vue économique, les coûts de production par hectare sont très proches pour les deux modalités. Cependant, en l'absence de valorisation supérieure des fruits (ce qui permettrait de compenser des coûts de production / kg supérieur), le résultat économique du système de conduite Eco+ est très inférieur au mode de conduite de référence.

 

Evaluation multicritère PAJALADE CTIFL

Comparaison des performances du système Eco+ par rapport au système de référence (résultats exprimés en différence en % par rapport au système de référence). 

Zoom sur la bâche anti-pluie

L'objectif visé est de protéger le verger du stade petits fruits à la fin de la récolte afin que les fruits ne soient pas exposés aux épisodes de pluie. L'idée est de limiter les conditions favorables au développement des monilioses et ainsi réduire les pertes causées par les monilioses.

À l'issue de ce projet, cette technique n'a pas permis d'avoir des résultats agronomiques satisfaisants. Le taux de déchets provoqué par les monilioses est resté très élevé au verger. Cette technique n'a pas permis de compenser la réduction des produits phytosanitaires hors biocontrôle.

L’une des limites de cette technique est le prix très élevé de l'investissement initial (structure + bâches anti-pluie).

L’un des effets positifs de cette protection (filet anti-grêle et bâche anti-pluie) est l'atténuation des conditions météorologiques extrêmes, en limitant les baisses de température provoquées par le gel et en limitant les brûlures d'épiderme en période de canicule.

Transfert en exploitations agricoles

Un certain nombre de leviers ont montré une efficacité satisfaisante pour réduire l'utilisation des pesticides et peuvent être transposés sur les exploitations agricoles. Certains des leviers listés ci-dessous sont d'ailleurs déjà utilisés, de manière courante par des producteurs en conventionnel ou en AB : bâche tissée au sol pour maitriser les adventices,  confusion sexuelle contre tordeuses orientales du pêcher et Anarsia, utilisation de produits de biocontrôle (argiles, huiles minérales).

Certains leviers sont interessants mais nécessitent une reconception du verger (utilisation d'un pulvérisateur à flux tangentiel) ou un investissement initial conséquent (thermothérapie en post-récolte), qui n'est pas compensé par un prix de vente supérieur des fruits.

Enfin, différents leviers, très exploratoires, ne peuvent pas être transférés, en l'état, aux professionnels étant donné le manque de recul actuel et leur faible efficacité (identifié dans le contexte d'un essai système). C'est notamment le cas de la mise en place d'une bâche anti-pluie contre le monilia sur fruits ou la réalisation de stratégies avec des impasses fréquentes et l'usage de produits de biocontrôle exclusivement contre les monilioses, à déconseiller fortement pour une variété à maturité tardive.

 

Pistes d'amélioration, enseignements et perspectives

Cet essai, aux objectifs très ambitieux en termes de réduction des pesticides permet de formuler différents constats.

La réduction très forte de l’usage de produits phytosanitaires n’a pas pu être compensée de manière efficace par la mise en place de leviers alternatifs, ayant une efficacité partielle et moindre que le mode de protection phytosanitaire classique.

D'un point de vue de la méthodologie, les essais "système" présentent l'intérêt de reproduire au plus juste la complexité des agro-écosystèmes et de mettre en oeuvre, de manière appliqué les interactions entre les leviers mobilisés (que ce soit d'un point de vue de la mise en place concrète, comme par exemple l'adaptation du système d'irrigation) ou le mode d'action des leviers (la bâche anti-pluie n'a pas montré d'intérêt majeur pour maitriser les monilioses mais a probablement eu un effet favorisant sur le développement de l’oïdium).

Cet essai ne permet pas, en l'état, de transposer un système chez les professionnels. Il permet, en revanche, d'être une boite à outil de solutions à transposer sur les exploitations. Cependant, afin de minimiser les risques, il est fondamental de maitriser au mieux les niveaux des curseurs des différents leviers et de bien connaitre le niveau d'investissement nécessaire à la mise en place des différents leviers. 

Afin d'avoir une bonne maitrise des leviers et une bonne compréhension des mécanismes mis en oeuvre, il sera nécessaire, dans certains cas, de réaliser des essais factoriels en parallèle des essais système.

Un autre point d'évolution concerne l'approche globale des systèmes. Cette approche nécessite des améliorations en termes de méthodologie sur plusieurs aspects comme l’évaluation de l'impact de la biodiversité fonctionnelle sur le résultat agronomique final (nécessité de disposer de méthodes d'évaluation fiables et simples à mettre en place).