Site INRAE Gotheron - EcoPêche 2
Le site expérimental est situé en moyenne vallée du Rhône, à proximité de Valence sur l'unité INRAE de Gotheron. L'unité développe des programmes d'expérimentation-recherche sur des systèmes de culture agroécologiques en arboriculture fruitière (pêcher, abricotier, pommier). L'objectif général est de contribuer à produire des fruits de qualité dans des systèmes de production économes en intrants et durables. Les travaux de recherche sont développés en s'appuyant sur des partenariats diversifiés au sein de la filière.
Le domaine de Gotheron comprend 86 ha dont 65 ha de SAU. La moitié des surfaces est labélisée AB (premières parcelles converties en 1994). Un réseau de 8 km de haies est implanté sur le site qui comprend également un bois de 10 ha. Le domaine accueille plusieurs structures (GRAB, ITAB, INRAE) regroupées au sein de l'UMT SI Bio.
Climat | Sol |
Le climat est semi-continental avec des influences méditerranéennes de plus en plus marquées. La pluviométrie moyenne annuelle est de 926 mm et 13,1°C la température annuelle moyenne (Chabeuil, 2002-2015). | Le dispositif est situé sur des terrasses anciennes du Rhône datant du Diluvium alpin. Les sols sont superficiels, caillouteux et lessivés, de pH voisin de 6,5. Ils ont une faible réserve utile (<40 mm). L'irrigation des cultures est indispensable pour les productions d'été. |
Niveaux de pression : Maladies | Niveaux de pression : Ravageurs | Niveaux de pression : Adventices |
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Les monilioses sur fruits sont les maladies occasionnant le plus de dégâts sur le site cependant la cloque peut également être problématique. Du côté des ravageurs, le forficule pose de plus en plus de problèmes alors que la tordeuse orientale et les pucerons sont globalement bien maîtrisés même si ces derniers posent problème lors de remplacements.
Au niveau des adventices, la pression sur les différents systèmes est très dépendante du mode de gestion de l'enherbement. Les deux systèmes ECO+ sont gérés en enherbement total (rang et inter-rang). De ce fait, les vivaces sont dominantes (Poacées principalement mais aussi quelques dicotylédones) alors que ce n'est pas le cas sur la référence PFI où le rang est maintenu nu par travail du sol.
Le dispositif est situé en plaine de Valence dans la Drôme. Historiquement, cette région a toujours produits des fruits (pêche, abricot) et s'est diversifiée au fil des années. Dans la région, la part d'agriculture conduite en biologique est fortement représentée (26% de la SAU en AB). De plus, la plaine de Valence subit une forte pression foncière.
L'INRAE de Gotheron est présent sur le territoire depuis plus de 50 ans et est intégré dans la dynamique agricole territoriale de par ses liens avec les agriculteurs, les stations expérimentales, les organismes de développement, les instituts techniques et l'enseignement agricole.
Comme de nombreux territoires, les enjeux environnementaux de la plaine de Valence incluent les pollutions liées aux nitrates, aux pesticides, à la pression urbaine et la conservation des habitats pour la biodiversité.
Système ECO + Elise (-75 % IFT) |
Système ECO + Surprise (- 75 % IFT) |
Système PFI Surprise |
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Dispositif expérimental
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Description du dispositif expérimental : L'essai, de type système, est divisé en trois systèmes :
Ces trois systèmes ont été implantés en 2011. Les arbres sont plantés à 5 x 3.75 m. Le porte-greffe utilisé est Cadaman. Les arbres sont conduits en gobelet. Le système Eco+ Elise est séparé des deux autres par une haie de pêchers Davidiana faisant office de dispositif antidérive. On retrouve également une haie de pêchers Davidiana à l'est d'Eco+ Elise et à l'ouest des deux autres systèmes. Entre les systèmes Eco+ Surprise et PFI Surprise on retrouve un filet antidérive. Au nord et au sud du dispositif sont implantées des haies diversifiées faisant office de brise-vent et favorisant la biodiversité sur la parcelle.
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Un ensemble de suivis expérimentaux est réalisé :
-Suivis agronomiques : vigueur des arbres, rendement et qualité de la production, tenue des fruits en conservation...
-Suivis des bio-agresseurs
-Suivis de la biodiversité (arthropodes, oiseaux, chauve-souris...) via des pièges photographiques installés sur la parcelle
-Suivis technico-économiques : temps de travaux, intrants, machinisme...
Avec de nombreuses infrastructures agroécologiques (haies, jachères, bois, mare et habitats aménagés pour la faune) et des pratiques économes en intrants sur l'ensemble des cultures du domaine (arboriculture, grandes cultures), le contexte environnemental est très favorable à la biodiversité.
Des nichoirs, gîtes à chauve-souris et perchoirs sont présents à l'est de la parcelle.
La parole de l'expérimentateur :
La réduction des IFT semble possible mais s’accompagne d’une prise de risque. Concernant les leviers mobilisés les produits de biocontrôle sont intéressants mais ne suffisent pas toujours. Il est nécessaire de conjuguer différents leviers pour arriver à une maitrise acceptable des bioagresseurs les plus problématiques comme les monilioses. Pour ces dernières, il est important d’associer prophylaxie et méthodes agronomiques (réduction des apports d’eau et d’azote) pour contrôler la croissance du fruit et l’apparition de microfissures sur l’épiderme. Pour la cloque, le bon positionnement des produits de biocontrôle est fondamental même si il n'est pas évident car le cycle du bioagresseur n’est pas complètement connu. Les forficules sont d’année en année plus difficiles à gérer. Cependant, la glu donne de bons résultats quand elle peut être appliquée.