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Décryptage de problématiques
Cet espace a pour vocation de décrypter des problématiques à forts enjeux pour la protection des cultures. Il propose des centres de ressources pour accompagner les acteurs dans l'utilisation des alternatives existantes.
dephyEXPE

Système Plantes en pot en serre chauffée - Astredhor Sud Ouest - 2.ZERHO

Horticulture – PPAM Plantes en pot et à massif
Lutte biologique par introduction
Lutte biologique via substances naturelles et microorganismes
Mesures prophylactiques
OAD, analyse du risque, optimisation de la dose
Régulation biologique et biocontrôle
Année de publication 2019
  (mis à jour le 05 mai 2025)
Carte d'identité du système de culture
Culture de plantes en pots de printemps sous serre
Système conduit en
Zéro Phyto
Rattaché au projet
2.ZERHO
Rattaché au site expérimental
Site Astredhor Sud Ouest - Station
- 100% IFT
Objectif de réduction visé
Présentation du système

Conception du système

Le dispositif 2.ZERHO en plantes en pots explore les possibilités de mise en oeuvre du biocontrôle en production de plantes fleuries en serre verre chauffée dans un système moderne de production.

Le but est de mettre en application à l'échelle d'un système de culture, complexe et très diversifié, les stratégies développées individuellement pour chaque bio-agresseur avec trois axes d'attention : faciliter de déploiement, efficacité de la mesure, et impact économique de la stratégie globale.

Les ravageurs sont la première cause de recours aux produits phytopharmaceutiques en serre. Les leviers portent donc essentiellement sur le recours au biocontrôle via des lâchers de macroorganismes mais aussi par un environnement plus favorable à leur développement via l'amélioration de l'accès aux ressources alimentaires et un habitat adéquate dans ce milieu très anthropisé. D'autres stratégies complémentaires sont associées comme le piégeage de masse, l'utilisation de médiateurs chimiques ou encore l'application de microorganisme.

 

Mots clés :
Biocontrôle - Horticulture - Nourrissage - Plantes de Services - Stimulation mécanique et piégeage

 

Caractéristiques du système

Succession culturale horticole sous serre

 

Mode d’irrigation : Subirrigation sur tablette

Interculture : Vide sanitaire 

Gestion du climat : Pilotage par ordinateur climatique 

  • Consigne printemps-été : T° air 10-12°C / T° 18°C
  • Consigne automne : T° chauffage 14°C

Infrastructures agro-écologiques :

Plantes de service dans la culture : Plantes pièges d'Heuchère en culture de cyclamen, plante d'alysse pour fournir pollen et nectar

Rempotage :

Culture en pots de 0,5 à 1L, cultivés en plaque

Substrat Horticole avec engrais enrobés

  • Référence printemps : TCH2 (Dumona) + 3 g/L de Multicote 6 Mois 14-7-24
  • Référence cyclamen : ‘Dipladenia 2016’ (Premier tech) + 3g/l Basacote high K 6 Mois 13-5-18

Fertiirrigation complémentaire : Multitec 9-16-36 + 1,5 MgO et nitrate de calcium 17-0-0+33 CaO. Station de fertilisation asservie EC/pH pour un équilibre 1-0,7-1,6 et correction pH à 6 avec acide nitrique.

Culture de cyclamen en subirrigation sur tablette au repiquage
Objectifs

Agronomiques

  • Rendement : 5% de pertes tolérées en production
  • Qualité : Plante fleurie et compacte, qualité 'zéro défaut' feuillage et fleur
Environnementaux
  • IFT : '0 phyto', seulement produit de biocontrôle

Maîtrise des bioagresseurs

  • Maîtrise des adventices : Limiter les adventices réservoirs autour du SDC
  • Maîtrise des maladies : Absence de Botrytis sur fleurs
  • Maîtrise ravageurs : Absence de dégâts visibles ; rester sous le seuil de tolérance économique

Socio-économiques

  • Marge brute : Comparable voire légèrement inférieure à la culture conventionnelle si la qualité est présente
  • Temps de travail : Supérieure à une conduite conventionelle car beaucoup d'opérations de bioncontrole et de suivi sont manuelles. Respect de la santé des opérateurs et moindre expositions quotidiennes aux PPPs

 

Etat donné la diversité des cultures, les aspects socio-économiques sont très variables selon le temps de culture, la taille de la plante vendue, le circuit de distribution. Dans la marge brute, le coût de revient va dépendre de facteur comme le prix d'achat des matières premières, le mode de chauffage et le niveau de mécanisation de l'entreprise.

Le mot de l'expérimentateur

« Toute la subtilité d'un système de culture ornementale consiste à trouver l'équilibre biologique qui permet de gérer plusieurs ravageurs en même temps et sur plusieurs cultures, puis à établir la "recette" mise en œuvre afin qu'elle puisse être transférée sur les entreprises de production. »

La grande diversité des itinéraires, associant culture courte à rotation rapide au printemps à des cultures longues en été, est défavorable au maintien de la biodiversité dans les serres. Les horticulteurs utilisent, parfois depuis plus de 20 ans, des lâchers inondatifs d’auxiliaires notamment des acariens prédateurs pour gérer thrips, aleurodes et acariens. Ces lâchers ont un coût économique important qui est souvent un frein au déploiement à une plus large échelle.

Le système présenté ci-dessous c’est particulièrement intéressé au maintien des acariens auxiliaires en culture de cyclamen par la technique de nourrissage à partir d’acariens proies dans une optique de ramener la stratégie de protection des cultures à un coût acceptable.

Stratégies mises en œuvre :
Gestion des adventices

schéma décisionnel de gestion des adventices

Leviers Principes d'action Enseignements
Gestion culturale Culture en pot hors-sol conduite en serre verre sur tablette de sub-irrigation protégée par des films microperforés en polyéthylène noire 

Permet de s'affranchir de la majorité des adventices. Le film plastique permet de filtrer la matière organique et de limiter le développement des algues sur la tablette.

Limitation de l'inoculum Vide sanitaire entre deux cultures en hiver Ne pas négliger l'impact des adventices en bords de parcelle notamment à la mise à fleur
Manuel Désherbage manuel en intersaison pour limiter les adventices sous les tablettes Limiter le développement de l'oxalis, cardamine et mouron blanc sous les tablettes qui peut être réservoirs de ravageurs

 

Gestion des maladies

schéma décisionnel de gestion des maladies

 

Leviers

Principes d'action

Enseignements

Gestion du climat

Favoriser l’aération permet de réduire l’humidité.

Consignes d’aération et de chauffage sont à adapter en fonction de la météo extérieur.

Réduire les consignes de chauffage ou limiter son usage est favorable au développement du Botrytis en fin de culture de cyclamen.

La vigilance doit être accrue aux changements de saison pour adapter les paramètres de conduite notamment la réduction de l’arrosage à la mise à fleur.

Taille et effleurage

Ces opérations culturales qui consistent à supprimer la plante ou une part de la plante contaminée restent dans les plus efficaces.

Opérations manuelles chronophages qui peuvent entamer la marge opérationnelle de la culture si elles sont réalisées trop tardivement.

Biotisation substrat et produits de biocontrôle

Application de champignons et de bactéries antagonistes pour entrer en compétition avec les pathogènes ciblés en traitement du substrat ou des parties aériennes en fonction de la cible.

Le choix du microorganisme est fonction du pathogène ciblé : Trichoderma asperellum et Streptomyces griseoviridis pour les pathogènes du sol et Clonostachys rosae pour les pathogènes aériens sont ici utilisés.

Désinfection eau et support de culture

Le recyclage de l’eau peut conduire à amplifier les contaminations liées aux maladies racinaires. La désinfection de l’eau et du support de culture permet de limiter le problème en culture hors-sol.

Des produits à base de peroxyde d’hydrogène sont utilisés soit sous forme de tablette à dissoudre dans la cuve de recyclage pour l’eau. Le nettoyage des tables après la culture un biocide est utilisé en pulvérisation après enlèvement de la matière organique.

 

Gestion des ravageurs

Schéma de gestion des ravageurs

Leviers Principes d'action Enseignements

Variétés tolérantes

Sélectionner des variétés moins attractives pour les ravageurs Levier peu mis en avant par les obtenteurs pourtant certaines variétés sont moins appétentes, notamment pour les pucerons comme cela a été montré sur pétunia et calibrachoa.

Qualité sanitaire des jeunes plants

Vérifier la présence de ravageur à réception du matériel végétal et traitement systématique avec un champignon entomopathogène

La filière ornementale est mondialisée et les jeunes plants arrivent souvent de pays tiers comme le montre le passeport phytosanitaire.

Un soin particulier doit être apporté à ce contrôle et une application généralisée de Beauvaria bassiana peut limiter l’inoculum primaire.

OAD de suivi et observations hebdomadaires

Evaluer l’état sanitaire des cultures et son évolution pour adapter les apports de macroorganismes.

Centralisation des données dans un outil unique qui permet de standardiser les suivis.

Les observateurs ont tous le même cadre de suivi qui s’en trouve facilité.

La mise en place de règles de décision en complément peut aider à adapter la pratique à adopter. Néanmoins, les RdD sont difficiles à appliquer en conditions multi-ravageurs et elles sont plus un guide qu’une vérité absolue.

Suivi par pièges connectés

Des pièges deltas contenant des phéromones et équipés de capteurs comptent chaque jour le nombre de papillon piégé pour informer sur les pics de vols.

Outils intéressant pour suivre la diversité des espèces de lépidoptères et suivre plus précisément les pics de population mais aussi l’efficacité des interventions associées

Lutte biologique inondative

Lâcher régulièrement et massivement des macroorganismes auxiliaires pour parasiter et prédater les ravageurs des cultures

Un des leviers les plus utilisés pour limiter le recours aux pesticides en horticulture mais aussi un des plus coûteux. Optimiser cette approche passe par une amélioration de l’installation et du maintien de ses auxiliaires dans les cultures malgré les contraintes anthropiques fortes de la serre.

Nourrissage

Apporter une ressource alimentaire complémentaire pour que l’auxiliaire puisse se développer en absence de proies et mieux se répartir dans la culture.

Le projet 2.Zerho a particulièrement étudié cet aspect en culture de cyclamen (cf zoom) où les acariens auxiliaires pour lutter contre le thrips s’installent difficilement. Utiliser des acariens proies en complément permet de réduire la dose et donc le coût de la stratégie de protection.

Plante de service

Apporter une ressource alimentaire complémentaire pour les auxiliaires qui ont besoin de nectar et de pollen pour se développer (syrphe et chrysope adulte)

Des plantes d’alysse sont utilisées avec succès pour nourrir les syrphes. Une floraison continue, une bonne plasticité sont des atouts pour un maintien sur l’ensemble du SDC. Attention toutefois aux punaises et lépidoptères ravageurs.

Produits de biocontrôle

Produit utilisé en dernier recours pour gérer les pics de population quand la lutte biologique est insuffisante à contrôler les dégâts.

Pour beaucoup des produits de contact aux résultats inégaux en fonction du volume de végétation à traiter et de la cible à atteindre. En culture de cyclamen, le Bacillus thuringiensis doit être appliqué tous les 10 jours entre fin juin et mi-octobre pour s’assurer un niveau de protection suffisant.

Piégeage de masse avec attractif

Des bandes engluées bleues sont placées en pourtour de la culture pour capturer les adultes de thrips. Pour renforcer leur attraction, des attractifs qui ‘miment’ des odeurs de fleurs sont utilisés.

Les bandes engluées seules ne permettent pas de piéger suffisamment les thrips. Leur comportement de recherche de la plante hôte étant basé à la fois sur la vision et l’olfaction, l’utilisation d’odeurs complémentaires permet de renforcer la capture des adultes par les bades englués.

 

Gestion de la croissance des plantes

Schéma de gestion de la croissance des plantes

 

Leviers Principes d'action Enseignements
Sélection variétal Sélectionner des variétés pour leur compacité

Critères mis en avant par plusieurs obtenteurs

Choix du substrat La tourbe est élément très rétenteur qui favorise la croissance

L’utilisation d’un substrat à proportion réduite en tourbe (40%) permet de tenir la culture plus sèche et plus compacte.

Gestion climatique et irrigation

Le stress hydrique et la conduite à froid favorisent la compacité des plantes

Diminuer les consignes de chauffage est possible sur une majorité des cultures de printemps.

Sectoriser les cultures par besoins au printemps.

Taille et distancage

Limiter l’étiolement en favorisant l’accès à la lumière

Diminuer les consignes de chauffage est possible sur une majorité des cultures de printemps.

Sectoriser les cultures par besoins au printemps

Stimulation mécanique La flexion répétée de l’apex des plantes permet de limiter la dominance apicale

Une fréquence de 10 stimulation/jour semble un bon compromis entre l’effet obtenu sur la plante et les ravageurs, pour lesquels les passages doivent être plus fréquent, et l’usure du matériel.

Biostimulants Gérer les périodes des stress en renforçant le métabolisme végétal

L’utilisation de biostimulants à base d’algues permet de mieux gérer les périodes des stress pour la plante.

Application à l’enracinement, lors des phases de canicule et fin septembre lors du passage en jours courts.

Maîtrise des bioagresseurs

Indication de la pression parasitaire du système par année

Légende  : La 1e partie de la case indique la pression au printemps et la 2e partie la pression sur la culture de cyclamen en été/automne

Vert = ravageur contrôlé, Orange = ravageur maitrisé avec dégâts ; Orange = gestion insatisfaisante 

  Pucerons Thrips Chenilles Botrytis Maladies racinaires
  printemps été printemps été printemps été printemps été printemps été
2019                    
2020                    
2021                    
2022                    
2023                    
2024                    

 

Stratégie globale de protection intégrée de cultures de plantes en pot en serre chaude sous climat océanique :
Les ravageurs initialement visés par la stratégie mise en place sont les pucerons aux printemps et les thrips en été. 


•    Pucerons : Plusieurs espèces sont identifiées. En début de printemps se sont surtout Macrosiphum euphorbiae et Aulacorthum solani qui sont présents ; tandis que Myzus persicae puis Aphis gossypii prennent le relai sur l’été. La stratégie consiste à apporter en préventif les parasitoïdes Aphidius ervi et Aphidius colemani, à raison d’environ 5 lâchers au printemps et 4 apports sur la culture de cyclamen ; complétés par des apports de la cécidomyie prédatrice Aphidoletes aphidimyza, à raison de 3 lâchers au printemps et 3 en été. Quand les foyers de pucerons sont en développement, des lâchers de chrysope sont effectués soit en moyenne 4 lâchers par saison. Enfin, l’utilisation de la syrphe Sphaerophoria rueppellii a été mise en place en complément sur la 2e partie du projet, accompagnée de l’utilisation de plantes de services d’alysse dans la culture pour nourrir les adultes. Malgré ce programme, certaines cultures de printemps sont très appétentes comme les calibrachoas et les pétunias et des traitements correctifs de synthèse sont nécessaires juste avant la vente pour garantir un produit qualitatif. Sur ces gammes végétales, le projet a montré que le levier variétal est sous-estimé, et que certains taxons sont moins appétents que d’autres.

Tant en abri froid qu’en serre chaude, cette problématique reste la plus complexe à gérer et les macroorganismes seuls permettent rarement de garantir une culture sans dégâts. Une voie d’amélioration passerait par l’utilisation plus régulière de champignon entomopathogène.


•    Thrips : Si l’espèce Frankliniella occidentalis est majoritaire, c’est souvent un mélange d’espèce que l’on retrouve avec Thrips tabaci et parfois Frankliniella intonsa en été sur cyclamen. La stratégie de contrôle réside dans l’application d’un traitement à base de Beauvaria bassiana à la réception des jeunes plants, suivi de lâchers en vrac tous les 15 jours d’acariens auxiliaires (Transeius montdorensis ou Amblyseius swirskii). Environ 6 lâchers sont réalisés sur les cultures annuelles au printemps. En complément un élevage du staphyllin Atheta coriaria, prédateur des nymphes au sol, est installé dans les cultures et nourri chaque semaine.

Sur la culture de cyclamen, le ravageur est plus difficile à gérer. La culture est estivale (période favorable aux thrips), plus longue et les traits morphologiques de la plante sont moins propices à l’installation des acariens prédateurs. Des nourrissages à base d’acariens proies (Carpoglyphus lactis) viennent compléter les 7 à 8 lâchers d’acariens auxiliaires pour améliorer l’installation et la répartition des prédateurs. Ils sont réalisés en même temps, pour limiter le coût de la mise en œuvre (voir zoom). Ce levier permet de contrôler les larves qui se développent sur le feuillage mais pas les adultes. Une stratégie de lutte physique est donc utilisée en complément à base de bandes engluées bleues placées en pourtour des cultures sur lesquelles des attractifs sont posées. Les thrips utilisent la vision et l’odorat pour localiser leur plantes hôtes. Ces attractifs qui miment des odeurs de fleurs permettent de multiplier par 2 à 4 le piégeage des thrips adultes sur le système.

Ces leviers complémentaires ont permis de réussir un système de culture sans insecticide de synthèse pour ce ravageur. L’utilisation du nourrissage permet de limiter les doses d’acariens auxiliaires et le coût de la stratégie de protection.


•    Chenilles : Les lépidoptères n’ont pas été identifié initialement comme un bioagresseur principal de ce système. Pourtant, au fil des année leurs populations et leurs dégâts augmentent et grèvent la rentabilité de la culture de cyclamen. La pyrale Duponchelia fovealis attaque discrètement le bulbe de la plante avec des effets visibles tardivement dans la culture. Une recrudescence d’attaques de noctuelles diverses complète le tableau : noctuelle terricole Agrotis sp., et noctuelles foliaires Chrysodeixis chalcites et Autographa gamma. Parfois, la tordeuse Cacoecimorpha pronubana s’ajoute à la problématique. Enfin, sur deux années, des tenthrèdes sont venus fortement impactés la qualité des plantes. Ce pourrait être l’espèce Allantus cinctus (la tenthrède du rosier) qui est une fausse chenille appartenant à l’ordre des hyménoptères (et donc non contrôlé par les traitements spécifiques des lépidoptères).

La stratégie visant à contrôler les chenilles passe dans un premier temps par un réseau de piégeage phéromonal placé en dehors de la serre pour détecter les périodes à risque en fonction des espèces. Dans les trois dernières années du projet, ses pièges deltas ou nasse ‘classiques’ ont été remplacés par des modèles de pièges connectés pour améliorer la détection des pics de vols et avoir une meilleure visibilité sur l’évolution des populations et de fenêtre de positionnement des traitements. Sur les cultures annuelles, aucune stratégie particulière n’a besoin d’être déployée. En été quasiment 10 traitements de biocontrôle sont nécessaires pour maintenir la pression conjointe de ces ravageurs : 1 à 2 traitements à base de nématodes Steinernema carpocapsae et 8 traitements à base de Bacillus thuringiensis. Les plantes de services d’alysse, utilisées pour maintenir les auxiliaires floricoles, sont également très attractives pour les papillons et pourraient être un 'disservice' rendu par ce levier dans le système. C’est au final cette cohorte de ravageur qui impacte le plus la rentabilité du système et pour laquelle une stratégie plus globale doit être repensée.
 

Performances du système

Performance du système du point de vue des IFT

 

IFT chimique, biocontrôle et part de l'IFT B. thuringiensis du système

Du point de vue des indicateurs de recours aux produits de synthèse, l'objectif de réduction de 100% de l'IFT est partiellement atteint puisque des traitements résiduels en fin de culture de printemps contre les pucerons sont nécessaires pour satisfaire l'exigence de commercialisation 'zéro défaut' de la plante en pots. Un IFT résiduel moyen de 1 est encore présent à la fin du printemps. Quand à l'IFT biocontrôle, il est majoritairement lié à l'application soutenu de produits de biocontrôle à base de Bacillus thuringiensis, qui représente plus de 75% des traitements réalisés sur le système.

A titre de comparaison, dans les mêmes conditions de productions, l'IFT de la culture de cyclamen était de 9 en moyenne en 2016-2018 avec 60% des traitements consacrés aux produits de biocontrôle.  Sur la période 2019-2024, l'IFT est en moyenne de 5,2 avec plus de 90 % de produit de biocontrole.

Performance du système du point de vue des lâchers de macroorganismes

Nombre moyen d'apport d'organisme de biocontrôle par culture

 

Nuance orange: Gestion des thrips

Nuance violet: Gestion des chenilles

Nuance bleu: Gestion des pucerons

Il est assez difficile de standardiser une préconisation d'apport de macroorganismes car au delà du nombre d'apports réalisés, le dosage et le conditionnement vont influencer sur la réussite de la stratégie. Trois ravageurs mobilisent ici l'ensemble des apports : les pucerons, les chenilles et les thrips. Le recours aux parasitoïdes en préventif est insuffisant pour gérer la pression puceron et des lâchers de prédateurs sur les foyers en complément et nécessaire (cécidomyie, chrysope, syrphe). Les plantes d'alysses permettent le maintien des auxiliaires polliniphages en culture en absence de fleurs. Néanmoins, la rupture de production entre cycle de printemps et d'été nécessite de reprendre les lâchers au démarrage de la culture de cyclamen.

L'autre ravageur qui mobilise beaucoup de ressource c'est la gestion du thrips. Ici les acariens auxiliaires sont apportés en vrac tous les 15 jours printemps comme été, soit 6 lâchers par culture a minima. Au niveau économique, ces apports d'auxiliaires coûte cher. Ainsi, un lâcher de l'acarien auxiliaire Amblyseius swirskii à la dose de 150 ind/m² coûte 0,21 €/m²/ lâcher. Au cours de ce projet, nous nous sommes attachés à travailler sur le nourrissage par acariens proies, beaucoup moins cher soit autour de 0,01 €/m²/apport.

Enfin les chenilles impliquent essentiellement des applications d'organismes entomopathogènes, nématodes et Bacillus thuringiensis. Rare au printemps, un traitement tous les 10 jours minimum est nécessaire pour couvrir la culture de cyclamen.

 

Performance du système d'un point de vue de la qualité commerciale des plantes

Gamme annuelles de printemps

 Qualité commerciale des plantes de printemps

Exemple de quqlité commerciale sur gazaniaDans un système comme celui-ci, environ 3 000 pots sont produits sur 100 m² avec une grande diversité de genre et d’espèce sur ce créneau de production (Environ 15 espèces de plantes et pas moins de 50 taxons). Au niveau commercial, au printemps toute la gamme est produite dans un pot de 0.5 L. Le pot fleuri est commercialisé au prix unique de 2€/pot pour une vente directe si la qualité de la plante est considérée de qualité 'extra', c'est à dire sans défauts apparents. Son prix est dévalorisé de 30 % à partir du moment où des dégâts de bioagresseurs sont visibles, soit 1,5 €. Si le système de vente passe par le marché de la moyenne ou la grande distribution, ce prix sera moindre (de l'ordre de 1,35 € pour la qualité extra et moins de 1 € pour la classe avec défauts). La dépréciation commerciale est ici directement liéé aux dégâts de pucerons. Le levier de la sélection variétale est essentielle pour gérer cette problématique qu'il est difficile de gérer avec des lâchers inondatifs de macroorganismes seulement.

L'objectif de 5% de perte de rendement maximum est atteint sur la culture de printemps.

 

Gamme cyclamen été-automne

 

Qualité commerciale des cyclamens

Qaulité commerciale en cyclamenPour la culture de cyclamen, une seule espèce est cultivée mais avec un ensemble de gamme présentant plusieurs coloris de fleurs et de feuillage. La culture représente environ 1000 pots sur 100 m² de surface, produits dans différentes tailles de pots (pots de 10,5, 12, 14 et 17). Le prix de la potée va dépendre de la taille du pot et de la qualité. Un pot de 10,5 se valorise autour de 2€, un pot de 12 autour de 3 € et un pot de 17 autour de 5€. Comme pour les cultures annuelles, la présence de dégâts sur les fleurs ou les feuilles déclassent la culture et dévalorise le prix d'environ 30%. 

Une différence de qualité est fréquemment observée entre les pots plus petits qui sont plus facile à produire et les gros pots sur lesquels les dégâts sont plus visibles. Les dégâts sont ici essentiellement dus à des attaques de chenilles qui déprécient vite la valeur du pot. Une marge brute par plante sur cette culture est moins facile à obtenir car la culture est longue, demande plus de main d'oeuvre et d'intervention que les cultures annuelles.

Comme on peut le voir, l'objectif de 5 % de perte est également plus difficile à respecter et nécessite un suivi soutenu des chenilles. 

Evaluation multicritère

 Performance économique du Système de culture (€/pot)

Les rendements des potées fleuries se mesurent directement avec la qualité commerciale obtenue comme illustré plus haut. Cependant, l'efficience du système va aussi directement dépendre des moyens mis en oeuvre pour atteindre cette qualité. Nous nous sommes beaucoup intéressés aux coûts de protection au cours de cet essai, le graphique ci-dessus illustre le coût moyen par pot des postes importants sur un système de culture moyen sur une année (annuelles puis cyclamen)

- Coût des fournitures (jeune plant, poterie, substrat, fertilisation, plaque de culture et main d'oeuvre associée à ces opérations) : en moyenne 0,8 €/pot dont 40% du prix pour le jeune plant environ, 25% de main d'oeuvre,15% poterie,10% pour substrat et fertilisation.

- Coûts des auxiliaires (macroorganismes hors main d'oeuvre et frais de livraison) : compter 0,11 €/pot en moyenne pour un programme complet sur l'ensemble de l'année. La culture de cyclamen étant plus longue, il faudra compter plutôt 0.2 €/pot. A contrario au printemps, sur 4 mois plusieurs séries vont être conduites, ce qui réduira d'autant plus le coût de la protection par pot.

- Coûts des produits de biocontrole (microorganismes et produit de protection) : environ 0.05 €/pot mais fortement tiré vers le haut par les passages répétés de Bt sur la culture de cyclamen (0.12€/pot) 

- Coût de la protection des cultures (couts de l'ensemble des produits auxiliaires, produits de biocontrole et produits de synthèse ainsi que de la main d'oeuvre pour les appliquer) : environ 0,15 €/pot

- Coût de production : Au cours de cet essai, on arrive à un coût de production d'environ 1 €/plante. Toutefois ces chiffres sont a titre indicatif car ils dépendent fortement de la taille du pot et de la conduite du SdC (choix des matières premières notamment). Un pot de plante annuelle coutera environ 0.8 € à produire et un cyclamen plutôt 1,4 €. 

- Chiffre d'affaire : Le chiffre d'affaire est en moyenne de 2 €/plante. A moduler en fonction de de la valeur ajoutée de l'espèce cultivée. La marge effectuée sera plus importante sur un pot plus gros notamment en cyclamen

 

A noter que les chiffres mentionnés ici sont des moyennes données à titre indicative qui vont être fortement influencés par les pris des matières premières et les prix du marché. l'objectif étant de voir proportionnellement l'impact de stratégie de protection alternative sur la rentabilité du Sdc.

Zoom sur le nourrissage des auxiliaires

Le nourrissage consiste à apporter une source alimentaire complémentaire pour le bon développement des auxiliaires de cultures. Son but est de favoriser le maintien et le développement d’une population d’auxiliaire au sein d’une culture. 

Aujourd’hui, il existe différentes manières de nourrir les auxiliaires notamment les acariens prédateurs utilisé pour lutter contre les thrips : 
-    Par des plantes de « services » qui vont être apportées au sein ou à proximité de la culture. C’est le cas des haies, des bandes fleuries 
-    Par des « compléments alimentaires » que l’on va venir apporter dans la culture de la même manière que nos auxiliaires

Au cours de ce projet, plusieurs types de nourriture ont été utilisées. L'idée est de répondre aux régimes alimentaires variés des auxiliaires pour nos culture qui de manière contradictoire fournissent peu de pollen ou trop tardivement. A terme, l'objectif est de réduire le coût de la protection en diminuant le nombre et la dose des lâchers mais également de diversifier la faune auxiliaire présente.

Voici différentes ressources à utiliser, avec leurs avantages et leurs limites : 

Plante d'alysseLes plantes anémophiles  : Leurs fleurs sont sources de pollen qui peut ensuite être dispersé dans la culture par le vent. L'alysse maritime est largement étudiée à travers le monde comme source de pollen et de nectar. Installation à moindre cout mais qui nécessite un suivi et un entretien régulier. Efficace pour plusieurs biorégulateurs : acariens auxiliaires, syrphes, punaise Orius. Attention aux "disservices" car la plante est aussi attractive pour les papillons ravageurs. Environ 1 plante/20 m² dans notre dispositif en bout de table pour une surveillance facilitée.

 

Pollen de plante

Le pollen peut aussi être apporté comme un complément alimentaire et saupoudré directement sur les cultures. Le pollen testé est issu de Typha, qui n'attire pas les pollinisateurs et peu attractif sur le thrips. Peu allergène, son apport peu être automatisé et permettre ainsi un bon développement des parasitoïdes et acariens généralistes. A l'usage, il donne de bons résultats en culture de gerbera et de poinsettia mais les effets sont moins concluants en culture de geranium et de cyclamen peut être du fait qu'il soit assez lessivable. Temps de stockage court, arréter son utilisation en présence de thrips est préférable.

 

Nourriture à base d'acariens proies Les acariens proies sont la source de nourriture que l'on retrouve historiquement dans les sachets d'élevage que l'on va ici appliquer directement en saupoudrage sur la culture. Ils sont bon marché et permettent uniquement de nourrir les acariens prédateurs, mais ils coutent 15 fois moins cher. Appliquer en même temps que les acariens prédateurs ils permettent de les maintenir dans les culture et ainsi de diminuer la dose d'apport pour une efficacité comparable voir améliorée en fonction des doses et des fréquences d'apports. En renouvellement hebdomadaire, le coût de main d'oeuvre est trop important mais leur application pourrait être mécanisée.

Nourriture mixte Les compléments mixtes sont le mélanges plusieurs ressources alimentaires complémentaires. Nos avons ici évalué un mélange d'oeuf de cyste d'artemia (crevette) et d'acariens proies mais d'autres possibilités existe notamment pour nourrir les punaises prédatrices. Cette nourriture va permettre de nourrir un spectre plus large d'auxiliaires mais surtout d'espacer les apports tous les 15 jours pour limiter les couts de main d'oeuvre quand on nourrit les acariens prédateurs. Attention avec ce type de nourrissage aux ravageurs de type punaise.

Le nourrissage est un levier important pour optimiser la lutte contre les bioagresseurs des cultures en particulier du thrips. Mis à part la diversité de la faune auxiliaire qu’il confère, son usage permet de réduire les coûts de protection en diminuant le nombre d’apport et la dose en acariens prédateurs notamment sur des cultures difficile comme les cyclamen.

 

Essai nourrissage avec acariens proies : peut on réduire les couts de la protection ?

Frise chronologique des essais nourrissage en cultrue de cyclamen

Ces différentes stratégies ont été évaluées et comparées au cours du projet. Pour un résultat de protection contre le thrips comparable voir améliorée certaines années, nourrir les acariens auxiliaires permet de revenir à des doses plus standards d'apport de 100 ind/m² tous les 15 jours et donc de diminuer le coût de la lutte. Une nourriture mixte permet un nourrissage tous les 15 jours uniquement et ainsi diminuer les couts liés à une application hebdomadaire.

Stratégie d'apports en vrac A . montdorensis 100 ind/m² 200 ind/m²  100 ind/m² + acariens proies 200 ind/m² +  acariens proies 100 ind/m² + acariens proies + artemia
coût produit 0,87 €/m² 1,75 €/m²  1,02 €/m² 1,9€/m² 0,78 €/m²
cout main d'œuvre 0,27 €/m² pour 7 apports 0,5 €/m² pour 13 apports    0,23 €/m² pour 6 apports
coût stratégie 1,13 €/m²  2,01 €/m² 1,51 €/m 2,4 €/m²  1,01 €/m²

 

Transfert en exploitations agricoles

Faire connaitre le projet et transférer les connaissances acquises au cours de ce dernier pour massifier l'adoption de pratiques passe par des échanges avec les producteurs et les acteurs du monde agricole menés sous différentes formes :

- Au démarrage du projet, deux articles ont été publiés dans PHYTOMA n°725 de juillet 2019, pour présenter la technique du nourrissage (Optimiser la PBI grâce au gîte et au couvert ; Maugin et al.) et l'illustrer par des exemples d'application (Trois exemples de nourrissage sur gerbera, poinsettia et rose; Drounieau et al.).

- Chaque année, à l'occasion des journée technique de la station d'expérimentation en juin, un poster dédié est présenté aux participants lors d'un atelier et donne lieu à un échange avec les producteurs et chefs de cultures présents. Ce poster reste en place dans la serre et sert à présenter le projet aux différents visiteurs de la structure au cours de l'année, notamment des apprenants agricoles (licence pro, BTS, ingénieurs agronomes).

Au delà des ces communications orales, ce travail a fait l'objet de plusieurs publications professionnelles dans les bulletins de veille édités par notre structure :  bulletin d'information technique mensuelle (So Pic) et Semestrielle (Fil d'actualités), fiche technique 

Rencontre producteurs DEPHY Ferme et GIEE bourgogne

- A l'occasion du projet, plusieurs interventions ont été réalisées lors des journées techniques DEPHY à l'attention des conseillers ingénieurs réseaux des différents groupes opérationnels (séminaire DEPHY Ferme en 2023) et plus généralement avec les producteurs de ces réseaux (DEPHY Ferme , groupe 30 000 et GIEE). A travers des échanges, en particulier sur le levier du nourrissage, la technique est présentée et discutée puis une visite sur entreprise permet d'évaluer de sa mise en oeuvre.

Les travaux ont été présentés aux Groupe Dephy et 30 000 Alsace Bourgogne Franche-Comté,  Groupe DEPHY Ferme Pays de Loire, Groupe DEPHY Ferme Ile de France Normandie, Groupe Dephy Horticulture Sud-Ouest.

- Les webinaires DEPHY Ferme ont également été l'occasion de transférer les résultats obtenus en dehors de la filière : Épisode 4, Lâcher d'auxiliaires pour lutter contre des ravageurs de cultures (https://www.youtube.com/watch?v=tF-E1_Y27PI&ab_channel=R%C3%A9seauDEPHYEcophyto)

- Enfin, un séminaire de fin de projet a été organisé chez notre partenaire ARMEFLHOR en 2024. L’occasion d’échanges enrichissants entre conseillers, agriculteurs et partenaires scientifiques à travers des restitutions du projet 2. ZERHO sur les leviers de biocontrôle, des ateliers pour construire ensemble des Règles de Décision sur des ravageurs préoccupants en cultures légumières et florales, une formation à l’outil numérique BACO pour le conseil agroécologique et le suivi des cultures diversifiées et des visites (Biofabrique  « La Coccinelle », producteurs du GIEE de Salazie). Les présentations sont disponibles sur la page du projet.

Pistes d'amélioration, enseignements et perspectives

Le projet 2.zerho a été l'occasion de caractériser et d'approfondir nos connaissances sur la mise en œuvre du biocontrôle à l'échelle d'un système de culture de plantes en pots fleuries produites en serre chauffée. 

Il a participé à supporter le développement d'un outil numérique pour le suivi épidémiologique des cultures afin de faciliter sa réalisation. Au fil du projet, il est apparu qu'un ensemble de données plus large était nécessaire pour appréhender l'agroécosystème étudié. L'application métier Baco a pris le relai, pour permettre également un meilleur transfert des connaissances par les conseillers techniques et une meilleure prise en main par les producteurs. Il nécessite aujourd’hui à développement à plus large échelle pour compléter ses fonctionnalités et avoir ainsi un outil complet pour accompagner la transition agroécologique dans les entreprises.

Avec les essais annuels mis en place, la possibilité de produire des cultures ornementales ayant faiblement recours aux pesticides de synthèse a été montré. Si le thrips était la première cible visée dans le SDC avec l’instauration d’une règle de décision (RdD) dédiée, il est apparu difficile de piloter uniquement via ce type d’outil. Si ces RdD de décision sont un bon support pour établir les stratégies initiales, au quotidien une gestion plus agile est nécessaire pour gérer les multiples ravageurs sur des cultures très diverses. Le puceron reste un challenge lors des cultures de printemps et d'autres leviers complémentaires doivent être associés à la lutte biologique pour être pleinement efficaces. De nouveaux ravageurs (ré) émergent également en réponse à une réduction des insecticides à larges spectres (chenilles, cicadelles, cochenilles, tenthrèdes, fourmis) pour lesquels nous n’avons pas encore de solutions.

Enfin, dans cet essai nous avons pu pleinement exploiter la technique du nourrissage à travers les compléments alimentaires et les plantes à pollen, et ainsi monter qu’il était possible de réduire les coûts de la lutte biologique par son utilisation. Le coût de la protection par des méthodes alternatives est souvent évoqué comme un frein à sa mise en place. Encore très manuelles, les applications de macroorganismes doivent faire l’objet d’étude pour être mécanisées : les innovations proposées par les fournisseurs vont dans ce sens pour limiter les coûts de main d’œuvre. Le recours à des outils numériques pour suivre les ravageurs des cultures (pièges connectés lépidoptères mais aussi petits ravageurs) sont également un des axes à poursuivre pour faciliter le dépistage des ravageurs dans les cultures.