
Système Fertilité - Corbas

Conception du système
Le système « Fertilité » cherche à favoriser des principes de conservation des sols en Agriculture Biologique. L'objectif est notamment de réduire le travail du sol et à maximiser sa couverture (échelle de la rotation). La rotation est de 4 ans, proche de la rotation pratiquée en système irrigué sur le reste de la ferme, et le travail du sol est réduit au maximum tout au long de la rotation. Le labour est proscrit pour ce système de culture et l'implantation des cultures repose sur des techniques culturales simplifiées.
Mots clés :
Agriculture biologique - Fertilité des sols - Techniques de conservation des sols - Gestion intégrée de la flore adventice
Caractéristiques du système
Interculture : Chaque fois que possible, un couvert intermédiaire est implanté. Les espèces implantées sont choisies pour les fonctions agronomiques attendues, mais aussi pour leur facilité de destruction mécanique ou par roulage. Gestion de l'irrigation : Prioritairement pour les cultures de printemps (maïs, soja). Ponctuellement, irrigation du blé tendre possible en cas de printemps très sec. A noter que la configuration de l'essai oblige à irriguer en même temps les bandes des deux systèmes étudiés. Fertilisation : Fertilisation organique (engrais organiques, fientes de volailles) ponctuelle possible mais recherche de limitation de cette fertilisation. Travail du sol : Suppression du labour. Semis simplifié, voire strip till pour le maïs grain quand le matériel est disponible et semis direct après roulage pour le soja. Infrastructures agro-écologiques : NA.
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Agronomiques |
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Environnementaux |
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Maîtrise des bioagresseurs |
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Socio-économiques |
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Le mot de l'expérimentateur
Réduire le travail du sol et supprimer le labour en agriculture biologique est un objectif difficile à atteindre. C'est l'idée de ce système "fertilité" testé sur le dispositif expérimental de Corbas. L'enjeu identifié ici est de voir comment mieux protéger les sols, réduire le temps d'intervention sur la parcelle (le labour coûte cher et prend du temps) et malgré tout parvenir à maitriser le développement de la flore adventice et implanter correctement les cultures pour des rendements acceptables. En mobilisant des techniques culturales simplifiées, c'est ce qui a été atteint ici. L'étape suivante pourrait être de voir comment réduire le nombre d'interventions sans compromettre l'atteinte des objectifs agronomiques.
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des adventices.
Principaux leviers mobilisés pour réguler les risques associés au développement de la flore adventice
La gestion de la flore adventice et de sa concurrence éventuelle avec les cultures est un enjeu très fort pour ce système fertilité, du fait de la suppression du labour. Le premier levier pour la gestion de la flore, selon les agriculteurs, est la combinaison de l'alternance des périodes d'implantation des cultures et d'un travail du sol superficiel avant implantation (déchaumage et faux semis). Les couverts implantés au cours de certaines périodes d'interculture peuvent également aider à couvrir le sol et empêcher une implantation d'adventices pénalisantes pendant cette phase. Ils ne sont semés que si les conditions paraissent favorables à leur développement rapide et ne sont pas choisis que pour concurrencer les adventices (mais aussi couvrir et protéger le sol, fournir de l'azote pour la culture suivante si pertinent). Enfin, la concurrence de la flore présente malgré tout pendant la culture est gérée par un désherbage mécanique. L'alternance des outils entre cultures binées et céréales d'hiver hersées aident aussi à la gestion de certaines espèces.
Leviers | Principes d'action | Enseignements |
Rotation (alternance de période de semis) | Pouvoir travailler le sol et le couvrir pour concurrencer les espèces adventices à des périodes différentes et ainsi éviter une 'spécialisation' de la flore. | A notamment permis de gérer efficacement jusqu'à présent, l'installation éventuelle de vivaces/pérennes (principalement raygrass). |
Déchaumages et faux semis | Faire lever et détruire les adventices à des stades juvéniles avant l'implantation de la culture pour permettre à cette dernière de prendre le dessus sur d'autres espèces adventices. | Très dépendant des conditions et d'une implantation rapide de la culture. Besoin d'anticiper pour limiter les risques, ce qui conduit souvent à détruire les couverts assez longtemps avant la phase d'implantation de la culture. |
Couverture végétale pendant l'interculture | Couvrir le sol et concurrencer la levée d'une flore non désirée. | Besoin d'une implantation rapide du couvert et de conditions favorables. Des espèces également choisies pour rendre d'autres services (fourniture d'azote pour la culture suivante par exemple) et pour leur facilité de destruction sans labour, sous peine de voir la ou les espèces semées devenir des adventices dans la culture suivante (jamais été le cas jusqu'à présent). |
Choix variétal | pour les blés notamment, choix de variétés qui couvrent rapidement et efficacement le sol. | là aussi, le pouvoir de concurrence n'est pas le seul critère de choix de la variété. |
Désherbage mécanique | Détruire les adventices à un stade juvénile en les déracinant ou les étouffant sous de la terre. | Efficacité du désherbage très dépendant des conditions d'intervention et de l'outil, mais aussi du stade de développement des adventices. Ce qui amène parfois les agriculteurs à intervenir dans des conditions imparfaites. |
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des ravageurs.
Principaux leviers mobilisés pour réguler les risques associés aux ravageurs
Les agriculteurs de la ferme observent une pression ravageurs globalement faible sur les espèces choisies dans cette rotation. C'est en partie la conséquence d'une rotation diversifiée et de l'alternance d'espèces/familles pour limiter les risques de développement importants de ravageurs. Le dispositif n'est pas constitué pour étudier l'effet particulier d'un levier ou d'un autre. Mais bien pour juger de l'efficacité du système à juguler la pression des ravageurs. A noter que la suppression du labour dans ce système faisait craindre une problématique limace plus importante mais la pression reste faible dans l'ensemble d'après les agriculteurs.
Leviers | Principes d'action | Enseignements |
Rotation des cultures |
Alternance de familles et d'espèces pour limiter les risques de succession de peuplements sensibles aux mêmes ravageurs. Alternance également de cultures d'hiver et de printemps. Insertion sur plusieurs périodes d'interculture de couverts végétaux permettant de diversifier encore les espèces/familles. Choix d'espèces peu sensibles aux ravageurs (soja notamment). |
Très faible pression de ravageurs constatée sur ce système dans l'ensemble. |
Date de semis | Semis tardif des céréales privilégié pour limiter la pression puceron par exemple. | |
Densités de semis élevées | Objectif de compensation de pertes à la levée (oiseaux, limaces par exemple). | Forte pression oiseaux sur les cultures de printemps |
Lutte biologique | Utilisation très ponctuelle de trichogrammes pour limiter les risques d'attaques pyrale. | L'impact des attaques de pyrale sur la productivité du maïs est considérée suffisamment faible pour expliquer que les agriculteurs font parfois le choix de se passer de lutte biologique pour diminuer leurs coûts de production (notamment suite à la baisse des cours agricoles en bio). |
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des maladies.
Principaux leviers mobilisés pour réguler les risques de maladies
Comme pour les ravageurs, les agriculteurs de la ferme constatent en général une faible pression des maladies sur les cultures présentes dans la rotation étudiée. Cette pression est généralement considérée comme peu pénalisante, notamment grâce à une rotation des espèces/familles qui limite le risque de développement de maladies. Le dispositif n'a donc pas été conçu pour étudier des leviers particuliers pour diminuer cette pression maladies.
Leviers | Principes d'action | Enseignements |
Rotation des cultures |
Alternance de familles et d'espèces pour limiter les risques de succession de peuplements sensibles aux mêmes maladies. Alternance également de cultures d'hiver et de printemps. Insertion sur plusieurs périodes d'interculture de couverts végétaux. Choix d'espèces peu sensibles aux maladies (maïs et soja notamment). |
Levier apparemment efficace. Peut être moins les années à forte pression. |
Date de semis | Principalement pour limiter les risques de JNO. On évite les semis de céréales précoces pour limiter les risques. | Pas d'impact significatif JNO sur orge (ou blé) observé. |
Choix variétal | Combiner les profils de résistance/tolérance. | Choix parfois limitant, notamment sur les orges de brasserie. |
NB: Seule la maîtrise des adventices a fait l'objet d'un suivi, aucun autre bioagresseur ne pose de problèmes pour les cultures testées sur les parcelles étudiées.
Degré de maitrise de la flore adventice moyen pour chacune des cultures de la rotation
(moyenne de 2 bandes - n et n+1 - répétées 2, voire 3 rotations, soit 5 ou 6 années depuis le début de l'expérimentation).
Maïs | Soja | Blé tendre d'hiver | Orge d'hiver |
Après presque trois rotations complètes depuis le début de l'essai, une tendance nette apparait quant à la capacité du système à maitriser le développement de la flore adventice. Cette tendance se vérifie à chaque rotation malgré une variabilité interannuelle, qui peut conduire à un développement plus important certaines années de cette flore (notamment quand l'implantation de la culture s'est faite dans des conditions médiocres qui peuvent amener à une levée hétérogène et un développement lent de la culture (alors moins "étouffante").
Ainsi, la rotation testée ici est proche de celle mise en place sur la sole irriguée de la ferme mais en supprimant le recours au labour (quasi systématique sur la ferme) et l'implantation tous les 10-12 ans de luzernières telle que réaliser par les agriculteurs. On observe ainsi un bon niveau de maitrise du développement la flore adventice sur les cultures de printemps. Celle-ci est permise par l'alternance de 2 cultures de printemps et 2 cultures d'hiver qui évitent une spécialisation de la flore et ce, combinée à un recours important aux faux semis avant implantation de la culture (1 ou 2) et aux désherbages (binages notamment) fréquents et généralement efficaces. En revanche, en tendance, on constate une moins bonne maitrise de la flore dans les céréales d'hiver implantées ici sans labour avec l'installation progressive de raygrass notamment (+ nombreuses espèces dicotylédones). Ce développement du raygrass est généralement faible à modéré dans le blé tendre, première céréale qui arrive après deux cultures de printemps, mais la pression augmente dans l'orge d'hiver qui suit. Cette biomasse souvent plus importante dans l'orge conduit à une concurrence en moyenne modérée pour l'orge et des probables pertes de rendement (estimées à 10qtx/ha de grains en moyenne en comparaison au système "diversité" adjacent). Ceci suggère que le désherbage mis en oeuvre dans les céréales d'hiver est moins efficace pour gérer la concurrence de cette flore qui s'installe (raygrass en particulier). Heureusement, le retour à deux cultures de printemps permet de maitriser de nouveau ce salissement grâce à plusieurs interventions de préparation du sol avant implantation (effet faux semis) et au désherbage.
Performance ... (sous-titre à compléter)
*A compléter (graphique + texte)
Performance agronomique
Culture | Objectif de rendement | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 |
Maïs | 10 | 5,2 | 8,8 | 11,9 | 10,8 | ||||
Soja | 3,25 | 3,3 | 3,0 | 1,2* | 4,1 | ||||
BTH | 5 | 3,8 | 4,2 | 4,0 | 3,7 | ||||
Orge H | 5 | 3,5 | 2,6 | 3,8 | 4,0 |
* culture non irriguée (objectif de rendement 2 t/ha)
Le rendement est considéré pleinement satisfaisant au-delà de 90% de l'objectif, peu satisfaisant entre 90% et 60%, et non satisfaisant en-deça de 60%.
*A compléter (graphique + texte)
Performance ... (sous-titre à compléter)
*A compléter (graphique + texte)
*A compléter (graphique + texte)
* A compléter
* A compléter
* Texte à compléter