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Système apports verts - Awen bio - PERSYST-Maraîchage

Cultures légumières
Fertilité et vie des sols
Stratégie de couverture du sol
Travail du sol simplifié/non labour
Année de publication 2019
  (mis à jour le 24 avr 2025)
Carte d'identité du système de culture
Système conduit en
Agriculture biologique
Rattaché au projet
PERSYST-Maraîchage
Rattaché au site expérimental
Awen bio
-50% IFT total
Objectif de réduction visé
Présentation du système

Conception du système

Ce système de culture "apports verts" vise une amélioration de la gestion de la fertilité du sol via 3 objectifs complémentaires :

- Viser un système « autofertile » (couverts végétaux, apports de biomasse végétale fraîche), sans apport d'origine animale
- Limiter les interventions de travail du sol, non recours aux outils animés
- Intégrer autant que possible des couverts végétaux (couverture maximale du sol avec des mélanges complexes)

Mots clés :
couverts - apports organiques végétaux - auto-fertilité - travail du sol réduit - non-labour

Caractéristiques du système

SdC1_schema

Situation de production : Agriculture Biologique

Espèces : carotte, choux de Lorient, pomme de terre, courge, oignon

Gestion de l'irrigation : pas de système d'irrigation sur place

Fertilisation : incorporation d'herbe de prairie (fauchage 3 semaines en amont, puis incorporation au vibrocuteur) pas d'apports d'origine animale

Interculture : maximisation de couverts multi-espèces

Gestion du sol/des adventices : travail du sol superficiel, couverture du sol maximale (implantation de cultures dans couverts roulés)

Circuit commercial : circuit long

CarottesSDC1PERSYST
Objectifs

Agronomiques

  • Rendement  : idem SdC Ref
  • Qualité  : idem SdC Ref
Environnementaux
  • IFT : inférieur de 50% à SdC Ref

Maîtrise des bioagresseurs

  • Maîtrise des adventices : plus facile que système de référence
  • Maîtrise des maladies  : rdd idem que système de référence
  • Maîtrise ravageurs : rdd idem que système de référence

Socio-économiques

  • Marge brute : supérieure ou égale au SdC de référence
  • Temps de travail : -20% par rapport à SdC Ref

Le mot de l'expérimentateur

L’apport de matière organique végétale fraîche fonctionne bien dans ce système. Le sol présente une bonne structure et les rendements sont aussi bons voire meilleurs que ceux du système de référence. Par contre, cette technique nécessite une adaptation supplémentaire quant à la gestion de la prairie, pour faire coïncider l'implantation de la culture et la disponibilité de l'herbe. En enrubannant l'herbe, il y a plus de souplesse dans la gestion de l'apport, mais ça demande davantage d’équipements ou de la prestation de service.

Stratégies mises en œuvre :

Pour atteindre les objectifs du système en termes de recours aux produits phytopharmaceutiques, le système s'appuie sur 3 types de leviers principaux, qui relèvent de la prophylaxie :

-la limitation du travail du sol. L'effet recherché est d'améliorer fertilité physique et biologique du sol, et ainsi garantir des conditions optimales de croissance des plantes.

-une fourniture en azote par l'apport de biomasse fraiche végétale et les couverts. Ici, on cherche a piloter correctement les apports organiques en terme de quantité et qualité, afin de garantir une libération progressive de l'azote à la culture et limiter les problèmes sanitaires.

-la maximisation de la couverture du sol par les couverts végétaux et les paillages, afin de maîtriser les adventices.

En complément, les règles de décision du système "apports verts" incluent le recours au produits de biocontrôle et la lutte chimique (cuivre) en dernière intention.

Gestion des adventices

schéma déc apports verts adv

Leviers

Principes d'action

Enseignements

Maximisation des couverts et mélanges très diversifiés

Faire concurrence aux adventices pour empêcher leur prolifération

Pas d’effet sur la gestion des adventices sur la culture suivante

Faux semis

Réduire le stock de semences d'adventices

Permet de diminuer les adventices pour la culture à implanter, mais retarde le moment du semis avec un risque de récolte plus tardif

Bâches et films de paillage

Réduire germination et croissance des adventices

Permet de diminuer considérablement le temps de désherbage et améliore le réchauffement du sol au début de la saison

Paillages organique

Empêcher la prolifération des adventices tout en apportant de la MO

L’utilisation fréquente de paillages végétaux augmente la pression des mollusques

Gestion des ravageurs

Schéma déc apports verts rav

Leviers

Principes d'action

Enseignements

Filets

Sur carotte, protéger la culture physiquement contre les mouches

Permet une bonne protection physique à condition qu’il soit bien installé dès le début de la culture et jusqu’à la récolte

Gestion de la fertilité du sol

Favoriser la santé des plantes par le biais d'une bonne santé du sol. L'hypothèse est qu'un sol sain et fertile permet une bonne implantation et une bonne vigueur des cultures et donc une meilleure tolérance face aux ravageurs.

Il n'y a pas d'impact significatif des pratiques de travail du sol et de fertilisation sur la pression des ravageurs. L'année météorologique reste le principale facteur

Couverts

Permet de couper le cycle des ravageurs, en intégrant de nouvelles familles botaniques

 

Gestion des maladies

schéma déc apports verts maladies

Leviers

Principes d'action

Enseignements

Choix variétal

Variété avec un feuillage vigoureux, et plus rustique, adaptée à la culture en bio

Dans ce système, le choix d’une variété vigoureuse et résistante est très important car les conditions d’implantations ne sont pas aussi optimales que pour le témoin (température du sol, disponibilité d’eau).

Gestion de la fertilité du sol

Favoriser la santé des plantes par le biais d'une bonne santé du sol. L'hypothèse est qu'un sol sain et fertile permet une bonne implantation et une bonne vigueur des cultures et donc une meilleure tolérance face aux maladies.

Un pilotage plus fin des apports azoté permettrait également de limiter la sensibilité de la culture.

Il n'y a pas d'impact significatif des pratiques de travail du sol et de fertilisation sur la pression des maladies. L'année météorologique reste le principal facteur.

Maîtrise des bioagresseurs
  Adventices Mollusques Rongeurs Insectes Maladies fongiques aériennes Maladies telluriques
2020            
2021            
2022            
2023            
Performances du système

Evolution de la teneur en matière organique et de la biomasse microbienne

La teneur en matière organique du système « apport vert » suit les mêmes tendances que le témoin. Par ailleurs, avec une marge de 10% sur le dosage de la matière organique (marge donnée par le laboratoire), il n’y a pas d’évolution significative de la teneur en matière organique tout au long de l’expérimentation sur le système de référence et le système fertilisé avec de la biomasse végétale fraiche.

La biomasse microbienne, exprimée en mg/kg de sol, évolue de la même façon pour le témoin et le système en apports verts, traduisant avant tout un effet de l’année climatique.

Evolution de la fourniture potentielle d'azote 

L’estimation de la fourniture potentielle d’azote montre que le système en apports verts permet, en théorie, d’assurer le même apport en azote par le sol que le système témoin.

Mais il faut garder en tête que c’est un potentiel, qui ne s’exprime que si les conditions sont optimales sur l’oxygénation, la température et l’humidité du sol.

Evolution de la stabilité structurale du sol (note de slake-test)

Les tests de stabilité structurale (slake test) mettent en avant un meilleur maintien de la stabilité structurale des mottes après destruction de la prairie début 2020 pour le système en apports verts (résultats significativement supérieurs en 2021).

Ce système est donc favorable pour améliorer la qualité physique du sol.

 

Rendement moyen par culture 

Les rendements du système « apports verts » sont très similaires aux rendements du système « témoin », tant au niveau de la quantité que de la qualité.

Il y a eu néanmoins un impact de ce système sur les rendements de deux légumes : la carotte et la pomme de terre. Pour la carotte, cela serait dû aux règles de décisions impliquant plusieurs faux semis avant l’implantation de la culture, qui est alors plus tardive. Pour la pomme de terre, le réchauffement du sol plus lent en système « apports verts » serait la cause des rendements plus faibles. Le suivi des températures montre un écart jusqu’à 5°C de différence au niveau de la température du sol en culture.

Evaluation multicritère

Satisfaction du pilote par rapport à plusieurs indicateurs  

Les notes de satisfaction ont été compilées chaque année sur une échelle de 1 (pas du tout satisfaite) à 5 (très satisfaite). Par rapport aux rendements, la note est calculée en rapportant les rendements moyens par rapport à des rendements de référence fixés à dires d'expert par l'équipe projet (carotte : 4 kg/m2, chou : 1.2 pièce/m2, pomme de terre : 2.5 kg/m2, courge : 3 kg/m2, oignon : 3 kg/m2).

Sur les 4 campagnes expérimentales, le système avec fertilisation par des apports en vert et en travail du sol réduit se montre prometteur :

  • La charge de travail comparable à la référence. Le temps consacré à la préparation du sol est réduit car il y a moins d'outils différents à utiliser et donc moins de temps d’attelage et de réglage. Mais pour arriver à une préparation du sol suffisamment fine ou pour incorporer l'herbe fauchée, de multiples passages sont nécessaires. Le temps de travail sur le poste de désherbage manuel est légèrement augmenté à cause de la préparation du sol moins fine, ce qui impacte également la pénibilité du travail. Enfin, la gestion de la prairie pour assurer les apports d’herbe fauchée au bon moment est une charge mentale qui se répercute aussi sur la pénibilité ressentie.
  • Concernant les rendements, ils sont inférieurs au témoin pour la carotte. Le choix de retarder le semis (pour permettre plus de faux semis) ne s’est pas révélé pertinent car il augmente le risque de retard de développement et de problèmes de levée avec des étés chauds.
Transfert en exploitations agricoles

Les systèmes mobilisant les leviers de réduction du travail du sol et d’apports verts expérimentés en conditions de production sur les fermes « observatoires pilotés » présentent de bons résultats techniques : rendements similaires à la référence historique des fermes et bons indicateurs de fertilité du sol. Ce type de système basé sur la fertilisation végétale est donc une piste intéressante pour tendre vers l’autonomie en intrant.

Il y a en revanche des implications sur l’organisation du travail : augmentation de la charge de travail, de la pénibilité physique et mentale et plus de pics de travail. La gestion des chantiers de fauche et d’épandage sont chronophages et pénibles, à une période de l’année déjà chargée.

Le levier apports verts nécessite l’acquisition de matériels adaptés pour la gestion de l’herbe. Il faut également s’assurer d’avoir suffisamment de surfaces dédiées ou un approvisionnement local.

Pistes d'amélioration, enseignements et perspectives

Des questionnements subsistent sur le levier « apports verts ». Quel est le bon stade de fauche pour optimiser la quantité d’apport produit par rapport à la valeur fertilisante de l’apport ? Quel est le bon ratio graminées/légumineuses ? Comment assurer la conservation de l’apport, si on est contraint stratégiquement ou pour des questions de temps de désynchroniser la fauche de l’apport ?

Enfin, comment maintenir la fertilité de la prairie elle-même pour assurer la pérennité de la production de l’apport ?

Contact
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Clémentine FAYOL
Pilote d'expérimentation - FRAB