
Système DEPHY - La Ferme du Hingair

Conception du système
Le système de culture innovant a pour objectifs de combiner amélioration de la fertilité du sol, non travail du sol et autonomie en fertilisants azotés sur la ferme. Le non travail de sol combiné à une fertilisation à l'aide de luzerne produite sur la ferme doivent permettre d'augmenter les rendements tout en diminuant la pression de maladies telluriques.
Mots clés :
autonomie fertilisation azotée - luzerne - non travail du sol
Caractéristiques du système
Situation de production : sous abris - maraîchage biologique. Espèces : melon, épinard, tomate, mesclun, courgette, navet. Gestion de l'irrigation : goutte à goutte. Fertilisation : luzerne fraîche. Interculture : engrais verts d'été. Gestion du sol/des adventices : paillage plastique ou géochanvre. Circuit commercial : circuit court. Gestion du climat pour les systèmes sous abri : pas de chauffage. |
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Agronomiques |
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Environnementaux |
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Maîtrise des bioagresseurs |
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Socio-économiques |
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Le mot de l'expérimentateur
Le système sans travail de sol avec apport de matière organique a montré des rendements globalement légèrement inférieurs au système historique sur la ferme. Les problèmes fongiques telluriques ont disparu depuis la mise en place de ces pratiques. Toutefois le réchauffement est moins rapide au printemps et une vigilance particulière est à avoir sur la pression limace et e temps de travail en plantation est plus important car manuel dans un couvert organique.
Les essais réalisés sur la ferme du Hingair s’inscrit dans le cadre du projet Persyst qui a pour objectif d’étudier la façon dont les leviers employés pour améliorer la fertilité des sols en maraîchage biologique influencent la qualité sanitaire des cultures, la pénibilité physique et mentale des maraîchers du Grand Ouest.
Sur la ferme le but de l’essai est de d’améliorer la fertilité du sol par une augmentation de l’activité biologique en réduisant le travail du sol et en apportant de la matière organique comme amendement.
- Non travail de sol avant l’implantation des légumes
- Engrais verts d’été
- Destruction des engrais verts par broyage et occultation
- Fertilisation à l’enrubannage de luzerne autoproduit
- Utilisation de paillage géochanvre
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des adventices.
Leviers |
Principes d'action |
Enseignements |
Occultation |
Réduire le développement des adventices sur un principe proche du faux semis |
Permet de maintenir un sol propre et évite le développement d’adventices en culture |
Paillage plastique |
Bloquer la germination et croissance des adventices |
Diminution du temps travail lié au désherbage manuel et augmentation du réchauffement du sol au début de la culture |
Apport organique en surface |
Réduire germination et croissance des adventices |
Les apports de luzerne réalisés dans un objectif fertilisation ont également eu un effet paillage |
Non travail du sol |
Le fait de ne pas travailler le sol limite les levées d’adventices annuelles |
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Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des ravageurs
Leviers |
Principes d'action |
Enseignements |
Gestion de la fertilité du sol |
Favoriser la santé des plantes par le biais d'une bonne santé du sol. L'hypothèse est qu'un sol sain et fertile permet une bonne implantation et une bonne vigueur des cultures et donc une meilleure tolérance face aux ravageurs. |
La parcelle suivie n’a pas relevé d’attaque de ravageurs important sur les 4 années du suivi |
Lutte chimique |
Apport molluscicide |
Des apports ont été nécessaires sur jeunes plants de navet puis ne l’ont pkus été ensuite |
Avertissement : seuls les principaux leviers mis en œuvre dans le cadre de l’expérimentation et permettant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sont présentés sur ce schéma. Il ne s’agit pas de la stratégie complète de gestion des maladies.
Leviers |
Principes d'action |
Enseignements |
Gestion de la fertilité du sol |
Favoriser la santé des plantes par le biais d'une bonne santé du sol. L'hypothèse est qu'un sol sain et fertile permet une bonne implantation et une bonne vigueur des cultures et donc une meilleure tolérance face aux maladies. |
Les maladies telluriques présentes historiquement sur la ferme ont disparu suite à la mise en place du non travail de sol et des apports de matière organique |
Apports de biostimulants |
Les biostimulants ont pour intérêt de stimuler les défenses naturelles des plantes |
Difficile de savoir si les biostimulants ont un effet direct sur les maladies, car ils s’inscrivent dans un ensemble global de leviers |
Adventices | Mollusques | Rongeurs | Insectes | Maladies fongiques aériennes | Maladies telluriques | |
2020 - melon | ||||||
2021 -2022 épinard | ||||||
2021 tomate | ||||||
2021-2022 navet | ||||||
2022 courgette | ||||||
2022-2023 épinard | ||||||
2023 tomate |
En tomate en 2021 les adventices ont nécessité un désherbage mécanique dans l'allée et la mise en culture du navet a nécessité un apport de molluscicide pour protéger les jeunes plants. Depuis 2022 aucun molluscicide n'a été apporté.
La variabilité die la teneur en matière organique est probablement plus lié à un biais lors des prélèvements qu’à une réelle variation du taux de matière organique. celui-ci s’est maintenu autour de 5% durant les 5 années d’expérimentation.
La biomasse microbienne (BM) est très dépendante des conditions pédoclimatiques. Ici les quantités de biomasse sont variables avec des valeurs qui peuvent être considérées comme fortes en 2023 et 2020 et normales à faible en 2024.
En comparaison avec la quantité de carbone total, la biomasse microbienne est dans l’ensemble faible. Ce ratio se situe souvent entre 1.8% à 3% (référence laboratoire). Nous sommes sous abris avec des sols dont l’humidité est rarement à la capacité au champ. Il est fort probable que l’humidité du sol soit le facteur limitant concernant la vie microbienne. A ceci s’ajoute un taux de matière organique stable (matière organique liée) élevée à plus de 80% quand le taux recherché en maraîchage est compris entre 62 et 78%).
Stabilité structurale
La pratique de non travail de sol était déjà en place sur la ferme au début de l’expérimentation. Les 5 années de suivi n’ont pas montré de différences notables concernant les propriétés physiques du sol. Un élément marquant du sol de la parcelle étudiée est sa stabilité structurale (note 5 ou 6 sur 6).
Rendements
Les rendements des cultures sont proches mais globalement inférieurs à l’historique et aux objectifs fixés sur la ferme malgré une belle structure de sol.
Gestion des adventices
Il n’y a plus de désherbage, même sur les cultures sans paillage plastique, d’où la pénibilité physique diminuée. Les stocks de graines n’étant plus remués, il y a moins de levées.
Gestion des maladies et ravageurs
Il n’y a pas eu de gros problème de ravageurs sur les cultures testées et les les maladies telluriques qui existaient historiquement sur la ferme ont disparu.
Le système sans travail de sol avec apport de matière organique a montré des rendements globalement légèrement inférieurs au système historique sur la ferme. Les problèmes fongiques telluriques ont disparu depuis la mise en place de ces pratiques. Toutefois le réchauffement est moins rapide au printemps et une vigilance particulière est à avoir sur la pression limace et e temps de travail en plantation est plus important car manuel dans un couvert organique.