Préserver la biodiversité sauvage dans son agro-système
Approche PIC "Préserver la biodiversité sauvage dans son agro-système"
Dans l'agriculture contemporaine, protéger la biodiversité naturelle devient crucial pour garantir des cultures durables. En France, où l'agriculture joue un rôle majeur, la préservation de la biodiversité est devenue une priorité.
La biodiversité fournit une multitude de services indispensables à l'agriculture, comme la pollinisation par les insectes, la lutte naturelle contre les ravageurs et la fertilité des sols. Ces services sont essentiels pour des récoltes saines et productives.
La France a mis en place des lois et des plans pour protéger la biodiversité, témoignant de son engagement envers une agriculture durable.
Un avantage clé de la préservation de la biodiversité est la réduction de l'utilisation des pesticides. En favorisant une plus grande diversité d'espèces dans les champs, la biodiversité aide à lutter naturellement contre les ravageurs et les maladies, ce qui diminue le besoin de produits chimiques nocifs.
Cet article explore le lien entre la biodiversité, la législation et la réduction des pesticides en agriculture, mettant en évidence les défis et les opportunités pour une agriculture plus respectueuse de l'environnement.
La préservation de la biodiversité, faune et flore sauvage, constitue un enjeu majeur auquel l’agriculture doit répondre.
Dans tout contexte agricole, la biodiversité joue un rôle primordial en fournissant une multitude de services écosystémiques essentiels. Ces services sont des atouts inestimables pour la santé et la productivité des cultures, contribuant directement à leur succès.
Prenons par exemple la pollinisation, un service essentiel assuré principalement par les abeilles et d'autres insectes. Ce processus est indispensable à la reproduction de nombreuses cultures, telles que les fruits, les légumes et les cultures oléagineuses. Sans une biodiversité florale suffisante et la présence de pollinisateurs adéquats, les rendements agricoles seraient sérieusement compromis.
De même, la biodiversité favorise la régulation naturelle des ravageurs agricoles. La présence d'une diversité d'espèces animales et végétales dans et autour des champs crée un équilibre écologique qui limite la prolifération des insectes nuisibles. Les prédateurs naturels des ravageurs jouent ainsi un rôle crucial en maintenant leurs populations sous contrôle, ce qui réduit considérablement les pertes de récoltes et diminue la nécessité de recourir à des pesticides chimiques potentiellement nocifs.
En outre, la biodiversité contribue à la fertilité des sols, élément clé de toute activité agricole. Les micro-organismes, les vers de terre et d'autres organismes vivants dans le sol participent à des processus tels que la décomposition des matières organiques, la fixation de l'azote atmosphérique et la circulation des éléments nutritifs. Ces processus enrichissent les sols en nutriments essentiels, favorisant ainsi la croissance et le développement sains des cultures.
En résumé, la biodiversité naturelle offre une panoplie de services écosystémiques indispensables à l'agriculture. Ces services sont au cœur de la résilience, de la productivité et de la durabilité des systèmes agricoles, soulignant ainsi l'importance cruciale de la préservation de la biodiversité pour assurer la sécurité alimentaire et la prospérité des agriculteurs.
La mise en place d’actions en faveur de la biodiversité est recommandée par la Stratégie Nationale pour la Biodiversité et répond plus généralement aux attentes de la société. Toutefois, de telles mesures ne peuvent être mises en œuvre que si elles sont compatibles avec une gestion optimisée des systèmes de production, quelle que soit la filière considérée.
La gestion et l’évaluation de la biodiversité est délicate du fait de la dimension spatiale des processus de circulation des espèces qui rend complexe la maîtrise locale des phénomènes. De plus, dans les espaces agricoles, se fixer des objectifs est difficile car ces espaces "ordinaires" abritent une grande part de la biodiversité, liée à la diversité des usages des terres et de l’aménagement des paysages. Il est impératif de toujours distinguer d’une part la protection de la biodiversité et d’autre part les services rendus à l’agriculture par la biodiversité.
En France, la protection de la biodiversité repose sur un cadre législatif et politique solide, intégrant plusieurs textes juridiques et stratégies spécifiques visant à préserver les écosystèmes naturels et à promouvoir une utilisation durable des ressources.
La loi Biodiversité, adoptée en 2016, constitue l'un des piliers de ce cadre. Elle vise à renforcer la préservation, la gestion et la valorisation de la biodiversité sur le territoire français. Cette loi prévoit notamment des mesures pour la protection des espaces naturels sensibles, la régulation de l'utilisation des espèces exotiques envahissantes et la promotion de la biodiversité en milieu agricole, notamment à travers le développement de pratiques agroécologiques.
Parallèlement, le Plan Biodiversité, lancé en 2018, offre une feuille de route détaillée pour la mise en œuvre des engagements de la France en matière de biodiversité. Ce plan comprend une série d'actions concrètes et ciblées, telles que la restauration des continuités écologiques, la lutte contre la pollution et la promotion de modes de production agricole plus respectueux de la biodiversité. Il s'appuie sur une approche transversale, impliquant différents ministères et acteurs de la société civile.
En outre, la France est également partie prenante de plusieurs accords internationaux et européens visant à promouvoir la protection de la biodiversité. Parmi ceux-ci, on peut citer la Convention sur la diversité biologique (CDB), ratifiée par la France en 1994, qui établit un cadre global pour la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité. De plus, la Politique agricole commune de l'Union européenne intègre des mesures agroenvironnementales visant à encourager des pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité.
Une des contributions majeures de la biodiversité à la réduction de l'usage phytosanitaire réside dans la régulation biologique des ravageurs. La diversité des habitats, la présence de zones refuge et la conservation de l'environnement proche des cultures favorisent l'établissement et le maintien d'une communauté diversifiée d'organismes auxiliaires, tels que les insectes prédateurs, les parasitoïdes et les insectes pollinisateurs. Ces organismes jouent un rôle essentiel en limitant les populations de ravageurs, en réduisant les dommages causés aux cultures et en contribuant ainsi à la diminution de l'utilisation des pesticides.
Les pratiques agricoles favorables à la préservation et au maintien de la biodiversité doivent être caractérisées dans le souci de permettre des évaluations efficaces et conformes à la réalité par les acteurs de terrain, de mettre au point et développer des outils de diagnostics opérationnels. Plusieurs leviers existent et se mettent peut un peu en place pour diminuer l'utilisation des produits phytosanitaires conventionnelles jugés problématiques :
- La substitution de molécules ;
- L’amélioration des techniques d’épandage ;
- La sélection de pratiques culturales et de systèmes de culture permettant de limiter les processus de dispersion ;
- La gestion orientée des éléments du paysage.
Les bonnes pratiques phytosanitaires, quant à elles, sont des mesures de précautions prises lors de l’utilisation et concernent les phases amont et aval de l’intervention et le traitement en lui-même.
Elles doivent également permettre de préserver la biodiversité, la faune sauvage et les organismes non cibles.
La protection de la faune sauvage passe par une bonne gestion des applications phytosanitaires dans tous les milieux mais aussi par une maîtrise des produits et des matériels. Retrouvez les préconisations optimales aussi bien en cultures annuelles qu’en cultures pérennes dans le document suivant :Faune sauvage - précautions à prendre pour la protéger.
Différents réseaux de surveillance existent pour la faune sauvage:
Titre
Réseau 500 ENI - Biovigilance: Suivi des effets non intentionnels sur la biodiversité
La surveillance biologique du territoire dans le domaine végétal (SBT) doit permettre d’observer l’impact potentiel des activités agricoles sur l’environnement, en particulier la faune et la flore sauvage. Dans cet objectif, l’acquisition de données de référence est nécessaire pour permettre la détection d’évolution de situations vis-à-vis des effets non intentionnels (ENI) sur l’environnement. Il a été décidé ainsi de mettre en place au niveau national un réseau de 500 parcelles sur lesquelles 4 indicateurs de biodiversité sont suivis : vers de terre, flore, oiseaux et coléoptères.
Titre
Réseau SAGIR: un réseau de surveillance épidémiologique des oiseaux et des mammifères
SAGIR est administré par l'OFB et repose sur un partenariat avec les Fédérations des chasseurs et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Ce réseau exerce depuis 1955, s’est consolidée en 1972 et a pris la dimension actuelle en 1986 sous le nom de SAGIR.
Ses objectifs sont les suivants :
- détecter précocement l’apparition de maladies nouvelles pour la faune sauvage et surveiller les ENI de l’utilisation agricole des produits phytos sur la faune
- caractériser dans le temps et dans l’espace les maladies des oiseaux et des mammifères sauvages à enjeu pour la santé des populations