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Abeilles et pollinisateurs : des atouts essentiels, à préserver pour l'agriculture

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Année de publication
  (mis à jour le 09 mai 2025)
Source :  EcophytoPIC
Auteur :  Mise à jour par M. Koch en avril 2025 sur la base des travaux de M.Gayrard et Ph. Delval
Réferences : 
Synthèse EcophytoPIC n°5
Synthèse pic

Puisqu'ils fréquentent abondamment les zones cultivées, les abeilles et les autres pollinisateurs risquent d'être intoxiqués ou tués à cause de certaines pratiques agricoles, notamment l’application de produits phytopharmaceutiques. La perception de l’impact des pratiques agricoles sur ces organismes utiles est d'autant plus importante qu'ils sont considérés comme des bio-indicateurs permettant de détecter la présence de polluants dans le milieu ou leurs conséquences sur les insectes auxiliaires.

Le rôle des pollinisateurs et notamment des abeilles, ne se cantonne pas à la pollinisation des plantes. En effet, ces insectes assurent un rôle de production alimentaire via la pollinisation et sont un atout pour le maintien de la biodiversité. La protection des pollinisateurs est donc essentielle dans les agro-écosystèmes. Dans certains cas, le pollinisateur est même utilisé comme un outil de transfert (entomo-vecteurs) dans le cadre de mise en œuvre d’une méthode alternative.

L'observation des insectes pollinisateurs a également été standardisée : voir la publication. Enfin, le site du Fibl regroupe de nombreuses informations et publications pour aller plus loin sur le sujet.

 

Comment préserver les pollinisateurs ?

PRÉSERVER LEURS RESSOURCES ALIMENTAIRES

La préservation des ressources alimentaires des pollinisateurs est une condition indispensable au maintien de leur présence dans nos milieux cultivés. Ces auxiliaires sont présents à la fois dans les parcelles et aux abords de celles-ci. Cette préservation doit donc se traduire par la conservation ou l'implantation de structures permettant la nidification, la reproduction ou le refuge de nombreuses espèces de pollinisateurs. L’équilibre entre la partie cultivée et le milieu non cultivé est primordial afin d’assurer un ravitaillement constant et diversifié pour les espèces.

La conservation des infrastructures agroécologiques existantes est un levier primordial et facile à mettre en place. Il s'agit notamment des haies, bosquets, bordures de champ, mares et autre milieux humides, prairies et milieux ouverts... (voir ci-contre). Il est possible d'installer des nichoirs à abeilles sauvages aux abords des parcelles : voir le poster DEPHY Ferme.


La présence d’adventices dans les parcelles peut également être une ressource pour les pollinisateurs, une étude prospective de la FREDON va dans ce sens.Pour en savoir plus, consultez la fiche de l'ITSAP (Institut technique et scientifique de l'apiculture et de la pollinisation)  sur cette thématique : "Prendre en compte la préservation des auxiliaires et des pollinisateurs dans les pratiques d'entretien des éléments fixes du paysage et des zones non cultivées".

Pour aller plus loin dans cette démarche, il est possible d'implanter spécifiquement des ressources alimentaires pour les pollinisateurs sous forme de bandes fleuries, d'intercultures ou même de cultures méllifères. (voir ci-contre). L'implantation de haies peut également être réfléchie de façon à apporter des ressources alimentaires aux pollinisateurs.

Un outil d'aide à la gestion de la ressource mellifère a été élaboré dans le cadre du projet Casdar INTERAPI. Il recense 38 espèces mellifères et 4 mélanges pour lesquels des informations agronomiques et apicoles sont connues et utilisables pour les implanter en interculture ou en jachère. De plus, l'ITSAP a produit différentes ressources à ce sujet : 

LIMITER LEUR EXPOSITION AUX PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES

La protection des pollinisateurs passe aussi par l’utilisation raisonnée de produits phytopharmaceutiques respectueux de ces insectes et de leurs ressources alimentaires. L’EFSA a effectué une étude complète en 2012 sur le développement d'une évaluation des risques des produits phytopharmaceutiques pour les abeilles (en anglais). De son côté, l’ITSAP a développé de nombreuses études qui ont abouti à un certain nombre de documents utiles dans cette réflexion : 

Deux leviers d'action concernant le choix des produits peuvent être mis en place pour limiter l'exposition de ces auxiliaires (voir ci-contre). Récemment, de nombreuses recherches et expérimentations ont permis d’affiner les recommandations concernant la préservation des pollinisateurs dans les espaces agricoles. Parmi ces recherches, on peut citer l'étude sur la co-exposition des pollinisateurs aux pesticides et autres agents infectieux et les risques pour leur santé. Pour aller plus loin, l’ITSAP a produit un document, en 2016, utilisé dans l’outil de diagnostic agro-écologique : "Modifier sa stratégie de protection des plantes cultivées pour protéger les insectes pollinisateurs".

Une réglementation qui évolue

Les applications de produits phytopharmaceutiques sont encadrées par l'arrêté datant de 2021 (voir ci-contre) abrogeant celui de 2003. Cet arrêté s'applique à tous les produits phytopharmaceutiques, contrairement au précédent qui ne concernait que les insecticides. impose des horaires d'application sur les cultures attractives et sur les zones de butinage. Toute culture est considérée comme attractive si elle ne fait pas partie de la liste des cultures qui ne sont pas considérées comme attractives pour les abeilles ou d'autres insectes pollinisateurs détaillée dans l'avis du 5 juillet 2024 conformément à la décision du 26 avril 2024 du Conseil d’État n°467728 publiée au recueil Lebon.

Cet arrêté prévoit quatre dérogations possibles aux horaires de traitement : les traitements "fongi-flash", les traitements sur insectes uniquement diurnes, le traitement dans le cadre de la lutte obligatoire et sous les serres et abris non accessibles aux pollinisateurs.


Pour en savoir plus sur cet arrêté, consultez la FAQ du ministère, le flyer de l'ADA AURA et les ressources Agriconnaissances adaptées aux différentes filières ci-dessous. 

L'article 3 de cet arrêté prévoit la mise en place d'expérimentation de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques en dehors des plages horaires mentionnées dans l'arrêté afin de déterminer quelles pourraient être les mesures permettant d’adapter les contraintes horaires prévues à l’article 3 « sous réserve d’apporter des garanties équivalentes en matière d’exposition des pollinisateurs ». Ces modalités seront définies en vue de, notamment, « permettre des traitements le matin ou sous un seuil de température ». Ces expérimentations ont débuté en 2025 et sont en cours.

En 2018, l’agence a publié un avis relatif à l’évolution des dispositions réglementaires visant à protéger les abeilles domestiques et les insectes pollinisateurs sauvages. Celui-ci formule une série de recommandations, ainsi que des orientations pour le renforcement de l’évaluation des produits phytopharmaceutiques au regard des risques pour les abeilles et autres pollinisateurs. Dans ce dernier avis, les recommandations visent à limiter l’usage des produits phytopharmaceutiques dans de nombreux cas : période de floraison pour les fongicides et herbicides, systémiques avant floraison. Les produits à base de micro-organismes sont aussi concernés. Une note nationale BSV « Abeilles et pollinisateurs », régulièrement mise à jour, rappelle synthétiquement les mesures de protection à instaurer.


La nouvelle version du document d’orientation de l’Efsa (en anglais) visant à évaluer les risques des produits phytosanitaires pour les abeilles mellifères, les bourdons et les abeilles solitaires au sein de l’Union européenne a été approuvé fin mars 2023.

Titre
Nouvelles dispositions règlementaires pour la protection des abeilles et des insectes pollinisateurs

Résumé

Article sur le site du MASA avec FAQ publié en août 2022

Image
abeille
Accès à la FAQ

Titre
Comprendre l'arrêté abeilles

Résumé

Un arbre de décision pour mieux comprendre les conditions dans lesquelles l'arrêté abeilles s'applique a été créé par l'ADA AURA.

Image
Arbre décisionnel
Accéder au document

Titre
Réglementations et recommandations Agriconnaissances

Résumé

Des fiches par filières pour comprendre comment agir pour protéger les pollinisateurs dans le cadre de l'arrêté de 2021.

Image
Agriconnaissances
Accéder aux documents

UTILISER DES MÉTHODES DE LUTTE COMPATIBLES

Au delà de l'utilisation raisonnée des produits phytosanitaires, certaines techniques alternatives peuvent également être néfastes pour les pollinisateurs. Elles nécessitent donc d’être attentifs à leur présence sur la parcelle où l’on souhaite les mettre en œuvre, afin d'éviter de mettre ces auxiliaires en danger.

Il s'agit de toutes les méthodes qui permettent de lutter contre des insectes ou autres ravageurs sans présenter une sélectivité vis-à-vis des organismes autres que le(s) nuisible(s) visé(s). On peut notamment citer l’utilisation des plastiques anti-UV et la lutte pneumatique.

Plus globalement, la protection des pollinisateurs nécessite une réflexion au niveau du système de culture et donc une approche globale de l'exploitation qui prend en compte ce point crucial. Une approche PIC "Prendre en compte les pollinisateurs dans son agro-écosystème" détaille cette réflexion (voir ci-contre). En outre, une brochure pratique présentant les pratiques agricoles qui permettent la protection des pollinisateurs est consultable ci-contre.

DE NOMBREUX TRAVAUX DE RECHERCHE

Deux organisations intègrent la problématique « pollinisateurs » dans leurs programmes de recherche. Avant tout, l’UMT PrADE mais aussi le RMT Biodiversité & Agriculture devenu BioRég. Concernant DEPHY, un projet DEPHY EXPE (2012 – 2018), DEPHY Abeille, a délivré un certain nombre de résultats accessibles depuis EcophytoPIC (voir fiche système). Le projet TOXIBEES quant à lui a débouché en la création d'un outil (ci-contre) permettant d’accéder rapidement aux informations sur la toxicité des produits phytosanitaires vis-à-vis des abeilles et des insectes pollinisateurs. Un second projet, TOXIBEES 2 lancé en 2023 vise à améliorer l'outil. Enfin, un réseau DEPHY Ferme a été sensibilisé à la biodiversité par la pose de nichoirs à abeilles sauvages aux abords des parcelles (voir le poster).

Par ailleurs, de bonnes relations et interactions entre apiculteurs et agriculteurs favorisent la bonne répartition des ruches sur le territoire et la bonne pollinisation des cultures qui en ont le plus besoin. L’ITSAP et ses partenaires (INRAE, Chambres d’agriculture…) ont mis au point un atelier d’échanges entre professionnels des filières apicoles et du végétal dans le but de mettre en commun des connaissances, de confronter différents points de vue et de désamorcer d’éventuels conflits. Cet atelier facilite ainsi l’émergence de pistes d’action en faveur du maintien de ces différentes activités sur un même territoire.

On peut encore citer trois projets (ci-contre). Le premier s’intéresse à la conservation des plantes messicoles dans les parcelles cultivées, le second à une approche plus holistique des systèmes de culture prenant en compte les enjeux concernant les pollinisateurs (projet POLINOV) et le troisième SURVapi, à la surveillance des contaminations du milieu par les produits phytosanitaires pour améliorer et réduire leurs utilisations.

Image
Agriculture et pollinisateurs

Titre
Le site "Agriculture et pollinisateurs" par contrat de solutions

Résumé

L'objectif de ce site est de :

  • Recenser et promouvoir des initiatives en faveur des pollinisateurs et de la pollinisation dans le paysage agricole : valoriser des territoires et des pratiques
  • Montrer aux acteurs qui façonnent le paysage agricole que des solutions diversifiées existent
  • Faciliter la transmission et la démultiplication des initiatives dans les territoires
  • Faire connaître la contribution positive du monde agricole
Accès au site
Pour aller plus loin : ouvrages et événements liés